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On vit au dessus d’un volcan.

Narbonne 39, Castres 17. Un score sans appel pour un match qui aurait du se terminer à la vingtième minute.

Face à un vent violent et facétieux, les joueurs narbonnais nous ont offert en effet, pendant cette première moitié du premier acte, un bien beau rugby. Un rugby inspiré et précis, limpide, qui fait de ce jeu, ainsi pratiqué, le plus beau des sports collectifs.

De là à crier au « Sublime » et au « Magique », comme Monsieur Bouldoire ( Indèp du 17 septembre, pages sports). Faut pas charrier quand même!

Ça me rappelle la remarque de R.Musil, dans l’homme sans qualité, à propos d’un cheval qualifié par un âne de génial.Après ce coup d’Etat linguistique, notre auteur n’utilisera plus ce terme.Et doutera de tout art à prétendre au génie… Si un cheval en a, alors ,à quoi bon une œuvre !

Cela dit, je préfère cette emphase, assez innocente, à celle franchement meurtrière de Monsieur Parra (Indèp du 17 septembre, page Narbonne) qui, lui" transperce, déchire, plante en plein cœur, enfonce jusqu’à la garde… désosse… " Et, pour finir : « les acheve… » Une vraie boucherie !

Un vocabulaire qui signale bien la nature essentiellement violente de tout sport collectif. Maîtrisée et disciplinée par le travail et le talent, c’est vingt minutes de bonheur. Sans principes et sans valeurs pour l’ordonner, c’est un champ de bataille : deux fois deux cartons jaunes à la 53ème et 55ème minute. Et un public au diapason : « On est chez nous, on est… »

Le rugby comme métaphore de la société.Qui me fait penser que l’on vit au dessus d’un volcan…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Triangle d’Oc…

Les idées cheminent. Et l’histoire fait le tri. Les bonnes finissent par triompher. Les mauvaises tombent dans l’oubli.

Je disais récemment à un de mes amis journaliste, qui me demandait de lui résumer mon analyse de la région, que deux lignes de fractures la «  structuraient ».

La première sépare la plaine et son littoral (qui concentre les ¾ de la population et de l’emploi) de l’arrière-pays. La seconde coupe le couloir urbain entre un Est (Sète Montpellier Nîmes) bien accroché au couloir rhodanien et un Ouest (Béziers Narbonne Perpignan) dont les taux de croissance démographique et de l’emploi ne rivalisent pas avec le premier ensemble oriental.

Et ses deux principes de division se croisent… au carrefour Narbonnais Biterrois !

Conclusion : on ne peut penser la région qu’à partir de cet épicentre là. Je l’ai appelé : Triangle d’Oc. Mais peu importe le nom…

Relevons, en tout cas, que les initiatives récentes de G. Frèche, sur l’axe Sète Nîmes, et de M.Moynier et J.P Alduy, sur l’axe Narbonne Perpignan s’appuient, consciemment ou pas, sur ce constat. Et elles vont dans le bon sens. Comment ne pas s’en réjouir !

Et dire qu’au lendemain des régionales, un vice-président du conseil régional « spécialiste de l’aménagement du territoire » interrogé sur leTriangle d’Oc répondait du haut de sa récente compétence « ce territoire n’est pas pertinent. »

Brisons un secret de polichinelle. Je connais bien E. Andrieu. Je connais bien aussi, depuis plus longtemps, G. Frèche. Et je constate que le second aura, par ses propositions et ses initiatives récentes, fait œuvre de pédagogue, sans le vouloir peut-être, pour le plus grand profit du Triangle d’Oc.

Certains peuvent s’en étonner,moi pas…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Trois petites notes…

1) Salle des foudres, au château de Montplaisir.L’association A.C.I.E.R réunit autour des directeurs des maisons de l’emploi de Narbonne et de Béziers, et des directeurs de l’A.N.P.E des mêmes territoires, des cadres à la recherche d’un emploi.Une centaine de personnes dans la salle…Une illustration supplémentaire de la réalité vivante d’un espace économique et social cohérent: le Triangle d’oc.

2) Mon billet de dimanche a touché. Il faudrait donc condamner G.Frèche pour ses " sous-hommes " et se taire "pour la "poubelle de l’europe" d’I. Chesa.Pourquoi donc? Elle serait gentille, il serait méchant.Idiot! Sauf à être de mauvaise foi, ni l’une et ni l’autre ne peuvent être taxés de complaisance envers ce cancer qu’est le racisme.Leur engagement en témoigne.Mais il est des mots qui tuent.Et quand ils sortent,en proie à la surexcitation "affective" de leurs auteurs, il faut les brûler.Vite, et sans ambiguïtés…

3) Eclairer le réel est l’essence et le devoir du politique . L’exercice est difficile…

Lettre à Monsieur Melon, Architecte des Bâtiments de France

Monsieur, 

 

Je ne vous connais pas. A l’inverse, ceux qui ne cessent, publiquement ou en privé, de vous lancer au visage les plus indignes des insultes, je les connais bien. Ils appartiennent à cette élite régionale politico-économique pour qui les représentants de l’Etat sont des bêtes à abattre .Et parmi eux, les Préfets, les Directeur Départementaux de l’Equipement et les Architectes des Bâtiments de France sont, il est vrai, des cibles de choix, car ils incarnent, avec certes leurs qualités et leurs défauts, la norme commune. Celle définie par la représentation nationale, et qu’ils s’efforcent de faire respecter, le plus souvent avec honnêteté et intelligence. Ce qui, pour certains de nos élus, est "naturellement" interprété comme de la provocation malveillante. Il est vrai que pour ceux-là, l’idéal qu’ils se font de la République présente tous les caractères de celles que l’on définie par ce délicieux qualificatif de bananière. Cette région n’est décidemment pas très accueillante.Et je peux témoigner que dans toute ma carrière au service de l’Etat et des collectivités locales, je n’ai jamais rencontré un tel mépris, si ouvertement et si fièrement affiché. Originaire de ce département, je porte, je vous l’avoue, ce trait de caractère régional avec un sentiment de honte et de tristesse.Il est en effet la marque de ceux qui veulent oublier tout ce qu’ils doivent à l’Etat et qui retournent, sur tout ce qui peut le rappeler, le peu d’estime qu’ils s’accordent à eux-mêmes.Serait-il donc trop exiger de la morale politique et de la morale tout court de s’affranchir enfin de ces comportements si peu respectueux des hommes et des institutions ? En attendant, comme vous, une réponse à cette si naturelle exigence propre à toute société civilisée, je vous transmets, Monsieur, l’expression de mon soutien fraternel.

Le complexe de Billancourt.

Après l’affaire des caricatures danoises de Mahomet, celle de la leçon de Benoît XVI à Ratisbonne sur les rapports entre foi et raison, celle encore de la fermeture d’un opéra bavarois menacé par des barbus et celle ,enfin,mais jusqu’à quand, du professeur de philosophie de Toulouse victime d’une fatwa, on attend toujours la réaction franche, massive et indignée de nos hommes politiques et de nos intellectuels par ailleurs si prompts à se scandaliser de la plus petite broutille attentatoire aux droits fondamentaux de l’homme aux U.S.A ou en Israël, par exemple. Comment expliquer ces silences et cette lâcheté devant des menaces proférées par des foules fanatisée sinon par la prévalence au sein de nos élites d’un détestable état d’esprit munichois. Une trouille théorisée par le souci d’éviter un conflit de civilisation entre Orient et Occident et celui de ne pas désespérer les masses musulmanes opprimées par le " pouvoir blanc ". La même démission, et les mêmes méthodes que celles qui ont terrorisé l’opinion publique dans les années 50-80, quand nos clercs fermaient les yeux et se taisaient sur les goulags qui, eux, n’en finissaient pas de se remplir. Une application parfaitement réussie du « complexe de Billancourt »: ne pas désespérer les "pauvres". Combien de morts pour le prix de ce silence ?Et combien en faudra-t-il encore pour que nous nous décidions, enfin, à défendre nos principes et nos valeurs.

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