PatrickNappez, le « patron » de la rédaction narbonnaise du Midi Libre, a raison de s’indigner de la mise en circulation sur Internet de rumeurs de « fraude fiscale » concernant le couple formé par F. Hollande et S. Royal.Mais il a tort de s’en prendre aux blogueurs et internautes en général, et à ceux de Narbonne en particulier, au motif qu’ils ne diffuseraient que des « boules puantes » : faux débats entre amis, réflexions pseudo philosophiques, propagande stalino-castriste, injures… Il est vrai que circulent sur le Net des informations et des « textes » nuls, scandaleux partisans et injurieux. Est-ce propre à la blogospère? Non ! évidemment. Ces détestables «copies» pullulent aussi dans l’univers de la presse écrite, notamment.
Tout cela est un faux procès. Et notre procureur a du mal à cacher sa rancune envers une réalité qui lui échappe.
L’époque est bien finie en effet où les journalistes pouvaient se présenter comme les seuls dépositaires du Bien et leurs journaux comme les dernières institutions de Salut. Leur pouvoir d’intimidation par « leur pouvoir de distinguer » (R.Debray) s’évapore. Et qui peut encore penser qu’un «billettiste», aussi talentueux soit-il, puisse, « du haut » et à l’abri de son monopole éditorial, régenter le bien et le mal dans sa cité? Personne. Désormais, l’information court aussi sur la «toile», et ailleurs. Et c’est tant mieux… Pour ma part, je me réjouis plutôt de cette extension du domaine de la liberté. Elle n’est pas sans risques, mais c’est la seule défense que nous ayons face à l’intolérance. D’où qu’elle vienne.
Je constatais, dans mon billet précédent, le mauvais coup porté à notre langue par « un barbarisme » venu de Chine et qui, par la complaisante et démagogique vertu de Messieurs Balladur et Lang vient d’être élevé au rang de « création linguistique »
Frèche, vient de nous l’annoncer, il se met en congé du parti socialiste pendant deux ou trois mois pour ne pas gêner la campagne de Ségo. Un acte de bravoure, pardon ! de bravitude, à la hauteur, re-pardon, à l’altitude, des fréchitudes à répititions de ce personnage à la perversité involontairementcomique si elle n’était extrêmement dangereuse. Grossière, la manœuvre l’est tout autant que sa sortie sur Hollande à qui il manquerait paraît-il une colonne « vertébrale ». Un gentil euphémisme, peut-être. Une profonde ingratitude, sans doute à l’égard de celui qui, en ce moment, et quand il ouvre la bouche, ne sait plus s’il s’exprime en son nom personnel, au nom du parti, de sa compagne ou de la candidate. Et voilà que cet histrion de Frèche s’y met. II part en vacances pendant deux ou trois mois alors que, le 27 janvier, le PS allait le virer. Que faire, comme dirait l’autre ? Quelle est la bonne attitude dans ce concert de casseroles ? Rester dans la floutitude ou proposer la fermitude ?Etre ou ne pas être ?C’est là la question…
P.S du 17 janvier : Ségo,ce matin: c’est bien ce qu’à fait Frèche.On peut en rester là. Couragitude! Et une nouvelle manière de faire la politique…à l’ancienne!
On connaît le Giono romancier du « Hussard sur le toit », « d’Angelo » et du « Bonheur Fou », mais on connaît moins bien le Giono chroniqueur avisé de son temps ( Les trois arbres de Palzem ) . Je veux dire du nôtre. Voici un échantillon de ce qu’il écrivait dans les années 50/60 : « On aimerait voir les speakers de la radio et de la télévision prendre du plaisir au sens des mots. En une semaine, je leur ai entendu dire : « L’escalade de la baisse (à propos du froid) continue sauf dans le midi. »…Et enfin, de l’inauguration de je ne sais quelle pouponnière de stade ou quel stade de pouponnière, où un édile coupait un ruban : « Le jeu vorace d’une paire de ciseaux sur un ruban. » A ce point-là, j’ai cru pendant un instant que c’était de l’humour. » (page 200)
C’est précisément ce que je me disais, un soir de cette semaine, devant notre PPDA national l’écoutant nous annoncer que : « La neige est enfin arrivée. Elle est tombée en couches épaisses. » Pour former sans doute des gros flocons ! Ah ! le sabir journalistique… J’ai même entendu, sur France-Culture, Nicolas Demoran, qui n’est pourtant pas un idiot, nous informer que « les spécialistes suivent à la loupe (sic) le déplacement des oiseaux migrateurs. » C’était en octobre… Les politiques ne sont pas en reste qui, depuis le passage de Lang à la culture et sa promotion du parler rapt au rang des beaux arts, nous cassent littéralement les oreilles de barbarismes. Le dernier en date « bravitude » nous vient de Chine, repris en cœur par la gent journalistique gauloise éblouie par tant d’audace. Quand on voyage le sac vide de propositions politiques, il ne reste plus en effet qu’à enfiler des perles sémantiques de ce genre. A ce point-là, c’est vraiment de l’humour.
À Montpellier, il fallait attendre deux heures pour recevoir la bise de Madame la mairesse. Deux heures! Et combien de bises? Ses lèvres doivent être en feux! Quel métier! Se coltiner des «mal-rasés», des barbus aux poils durs et des imberbes boutonneux: il y en a forcément dans ces longues et interminables cohortes de pèlerins.
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