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Vive les belges!.

Chaque gare a son odeur.

A Lille, c’est celle de la frite et à Bruxelles celle du chocolat,dont on connaît les vertus apaisantes. Elles expliquent sans doute le comportement de nos amis belges : un mélange d’innocence, de bonhomie et de sérieux .Travailler dans une ambiance conflictuelle leur est par exemple insupportable. Ils aiment faire la fête aussi, mais à regret. Et leur légendaire discrétion leur fait généreusement rater les occasions de nous rappeller l’origine belge du…français.

C’est en lisant la presse régionale couvrant l’inauguration de  » l’ambassade  » ouverte par G. Frèche à Bruxelles que ces traits de caractères me sont revenus à l’esprit.

Si j’en crois les photos et les commentaires, une nombreuse et souriante cour d’élus, de fonctionnaires et de « politiquement-dépendants » s’était déplacée et serrait de près notre grand féodal. Ah le ruban ! Et ces coups d’épaules pour coller au chef et se placer dans le champ du photographe ! Quelles bouffonneries … Piteuses images sorties du « bain » culturel bruxellois. La vérité du politique perverti par un désir maladif  de reconnaissance. 

Mais les belges sont gens intelligents. Ils savent notre région accueillante. Elle n’a pas ce visage enflé de suffisance. Ils viendront… Quant à l’Europe son budget est à sec. Ses subventions sont réorientées vers les nouveaux entrants. Et notre région, qui n’ est pas à un paradoxe près, elle a voté massivement contre le traité constitutionnel,elle ouvre aujourd’hui, en grande pompe, une « ambassade » à Bruxelles. Treize autres vont suivre ! A Londres, Shanghai… J’en suis fier !

 

 

 

 

 

 

     Vive les belges!

 

Notes sur le développement durable.

Sur le marché des valeurs conceptuelles, il en est une, le développement durable, dont la cote ne cesse de monter, au risque du cliché, et dont l’usage réunit dans un consensus paradoxal des patrons de multinationales et des militants paléo-marxistes, des libéraux et des altermondialistes. La droite et la gauche… Lula et Chirac. Bref, la notion fait l’unanimité.Les collectivités locales ne sont pas en reste. Surtout en Europe du Nord et Grande Bretagne où elles représentent plus de 60% de l’ensemble des collectivités locales du continent  porteuses d’une politique de développement durable.

En France, comme toujours, il a fallu attendre les années 2000 pour voir naître une cinquantaine de projets. Rien de bien original. Notre pays est un spécialiste du décalage entre les intentions annoncées et les prises de décisions concrètes. Il n’empêche que, pour la première fois, peut-être, dans l’histoire, des problèmes et des aspirations sont compris comme communs à l’humanité entière: crises et régulation de l’économie, destruction et protection des écosystèmes, accroissement et réduction des injustices socio-politiques.

Pour déchiffrer ce référentiel nouveau, on rappelle généralement la définition, devenue canonique, proposée en 1987 par une commission présidée par GroHarlem Brundtland dans son rapport aux Nations Unies «  Notre avenir à tous » : le développement durable y est présenté comme “ modèle de développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs propres besoins ”. Cet appel est d’importance : il invite l’humanité à se penser comme une à travers le temps.

En réalité, ce consensus linguistique masque de profondes divergences. Une version faible du “développement durable ” se concentre sur la gestion optimale des ressources naturelles en vue d’une croissance économique indéfinie ; une version plus forte met l’accent sur les droits politiques, économiques et sociaux de la personne humaine, la participation des populations aux décisions qui les concernent… ; d’autres versions encore rejettent sans complexe l’objectif de croissance au nom des droits de la nature.

Plutôt que de le déplorer, pourquoi ne pas s’en réjouir ? L’unanimité, le flou  et les contradiction que la notion recueille ne permet-elle pas, aussi, aux acteurs sociaux, politiques et économiques de dialoguer, d’échanger, de se retrouver autour des doutes et des questions du monde contemporain, en transcendant leurs identités et leurs oppositions passées ? Et cette nébuleuse discursive du “ développement durable ” ne crée-t elle pas un espace de dialogue, une écoute neuve et mutuelle autour d’enjeux fondamentaux.Ceux dont la gestion requiert une coopération du secteur privé, des autorités publiques et des sociétés civiles ? Une nouvelle manière de faire de la politique, à l’échelle du monde, des états et des collectivités locales: la gouvernance dans l’univers anglo-saxon. Une notion nouvelle introduite dans le champ politique français, et traduite, dans les années 80, par ce qui est devenu une antienne pour l’élu local à l’écoute de son territoire: la démocratie participative.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les mots ne sont pas neutres.

J’attendais avec impatience la réaction des élus socialistes de la majorité régionale conduite par G. Frèche après sa dernière sortie sur le trop grand nombre de blacks dans l’équipe de France. C’est fait ! Ils se sont rassemblés samedi autour de leur chef, comme un seul homme, et nous font savoir, sans trembler de honte, ceci : « Le rapport des faits supposés, extrêmement parcellaire, ne correspond pas aux termes effectivement employés… Nous dénonçons avec fermeté cette instrumentalisation politique ».  Ça ne vous rappelle rien ? L’argumentation et les termes de ce communiqué semblent en effet tout droit sortis des archives du F.N. Il ne se serait donc rien passé. Ou plutôt si ! G. Frèche est une victime des médias. Rideau ! D’autres, se croyant plus subtils nous assurent que : «  Ces déclarations viennent ternir le bilan de bâtisseur de Georges Frêche ». Imaginez le tollé que provoquerait le quidam qui viendrait nous expliquer que Mussolini, oui, bon… ! Mais il a construit des autoroutes… La contamination s’étend. Les mots et les images ne sont pas neutres.Qui mettra en quarantaine tout ce beau monde pour en extirper cette gangrène ? Ce matin, Olivier Duhamel  propose une solution. Chirurgicale. "Couper la tête" de G.F…  

 

 

 

 

 

 

 

 

Les objets ne sont pas neutres.

On ne prête pas suffisamment attention aux choses et appareils de toute espèce qui constituent notre environnement domestique et social.

Cette indifférence au monde inanimé est le produit d’une de nos caractéristiques anthropologique : l’habitude. Il suffit pourtant que l’un d’entre eux se rappelle à nous dans de malencontreuses circonstances pour qu’en jaillissent ses aspects les plus funestes.

Comme ce matin, où un monstre mécanique piloté par une jeune mère de famille fanatiquement pressée a failli me briser les chevilles. J’espérais, de cette conductrice d’une machine issue du croisement d’un kart et d’une tondeuse à gazon, un petit geste de compassion. Je n’eus droit qu’à un sourire pincé et méprisant. De ceux qu’elle doit réserver à qui fait obstacle à sa seule liberté et, par extension, à celle de son enfant. Sinistre bambin,au demeurant, affublé de lunettes au design  de tankiste et qui, à l’unisson de sa génitrice, n’aspirait visiblement qu’a achever son travail de démolition.

Depuis, j’avoue regarder autrement ces « poussettes » modernes, qui me semblent idéalement symboliser tous les travers de  notre société. Notamment celui de « l’enfant-roi ».Cet enfant à qui tout est permis.Ce petit individu autonome,  tourné face au monde et non plus face à la génération précédente comme dans les berceaux sur ressorts d’antan.

Plus rien ne doit s’interposer, en effet, entre nos « petits anges » (tu parles !) et l’univers. Il leur revient désormais de construire eux-mêmes leur vie et leurs savoirs.Les adultes, et papa et maman (oh! les vilaines appelations!) n’ont plus rien à transmettre sinon des ressources. Quant au reste des vivants ils représentent une contrainte insupportable au « désir d’avenir », pour utiliser une formule à la mode.

J’indiquais, dans un billet précédent, que les mots n’étaient pas neutres. Les objets, non plus ! Et notre « poussette » actuelle , hautement sophistiquée,en véhiculant, si j’ose dire, une certaine conception de l’enfance construit aussi l’imaginaire de nos petits chérubins.Un imaginaire à certains égards barbare.Est ce un progrès? Technique,probablement. Moral,j’en doute! 

 

 

 

 

 

Du respect pour le client!

Je constate depuis quelque temps, chez certains de nos jeunes professionnels audois de la chose politique, ce qui semblerait être, malheureusement, une prédisposition au style « vulgaire ». Ainsi, dans le flot quotidien des communiqués et des conférences de presse que nous rapporte la presse locale, j’ai pêché, aujourd’hui, cette perle de l’un d’entre eux : « Nous sommes dans la même marmite, maintenant il faut agir sur le contenu de la recette. » Limpide, non ? Quelle audace ! Eric, Georges (un amateur éclairé des plats lourds et gras) et les autres, baignant dans un « cassoulet de Montpellier ». Vous me direz que l’on cuisine avec les mots et les images dont on dispose. C’est vrai ! Comme il est aussi vrai que l’auteur de cette métaphore culinaire n’est pas prêt de  figurer dans le « Michelin » du bien parler. La « tambouille » qu’il nous présente sent plutôt en effet l’apprenti de cuisine pressé : ingrédients de second choix et technique médiocre. C’est quand même manquer de respect pour le « client » !  

 

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