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L’arbre qui cache la forêt.

Réponse à Monsieur Silvestre aprés sa réaction à mon article du 11 août dans l’Indépendant.

Je ne connais pas ce Monsieur Silvestre (l’Indépendant du 13 août 2006) Et encore moins son association « Energie citoyenne ». Mais, par contre, il me semble avoir reconnu, sous le masque arboricole, la plume un tantinet agitée du premier magistrat de gauche (!!) d’une petite commune de l’agglomération narbonnaise. J’eusse aimé de sa part, pour la clarté du débat, un peu plus de franchise.Enfin ! Cela mis à part, que reste-t-il de son texte après en avoir éliminé les nombreux clichés et les classiques procès d’intention ? Une confirmation, et je l’en remercie, de mon analyse (voir l’Indépendant du 11 août 2006 ) quant aux raisons étroitement politiciennes du refus, par une majorité d’élus de droite et de gauche, de la fusion de la Communauté de communes Corbières en Méditerranée avec la Communauté d’Agglomération de la Narbonnaise. Trop tôt : « nous sommes en fin de mandat », nous dit, en effet, « alias » Silvestre. Et voilà au passage, d’un coup, d’un seul, le mandat de maire raccourcit de deux ans. Et la création d’une grande agglo de la Narbonnaise renvoyée au mieux en 2009/2010.C’est ce que ce monsieur  doit appeler l’esprit de responsabilité assortit du courage politique! Le même, sans doute, que défendent des élus de l’U.M.P et du PC, dans l’Hérault, pour refuser la fusion de l’agglomération de Montpellier avec celle de Sète. Fusion dont je prétends, encore une fois, qu’elle est nécessaire et urgente pour l’avenir de notre Région. Doit-on en conclure, pour autant, comme l’affirme M. « Silvestre » pour messieurs M. Py et M. Moynié, que je m’exprimerais, «  camouflé derrière ma stature d’ancien DGA de la Région » en conseiller en communication politique de G.Frèche. Ridicule ! Il ne tue plus, hélas, en cette époque particulièrement vulgaire. Il faudra pourtant bien que certains s’y fassent. Libéré de mon obligation de réserve, j’ai bien l’intention de continuer à dire ce qui me semble utile au bien commun d’une ville et d’un territoire qui m’ont vu naître. Ceux qui me connaissent un peu le savent : ma pensée n’est sous la tutelle d’aucune chapelle et ma parole libre d’engagement partisan.

Hommage

Hubert Mouly est mort. Il avait 82 ans et en avait consacré 28 à la gestion de sa cité. Cette ville, qu’il aimait, il l’aura , avec rigueur, indépendance et justice profondément transformée. Tout le monde en convient aujourd’hui : Narbonne est belle. Et c’est à lui que nous le devons. Nous lui devons aussi une leçon: le courage et la dignité sont les seules attitudes requises face aux épreuves de la vie.C’est avec une noblesse qui force l’admiration qu’il a affronté la plus cruelle d’entres elles: la mort de son enfant.Quant à la sienne, il l’a vaincue en restant à jamais dans le cœur et l’esprit des narbonnais.

Du courage en politique.

imageArticle publié dans l’Indépendant du 11 août 2006

Michel Py exprime son amertume dans l’Indépendant du 2O juillet. Comme je le comprends! Après le refus de la communauté des communes Corbières en Méditerranée de fusionner avec la communauté d’agglomération de la Narbonnaise, il va devoir en effet cohabiter avec des élus, pendant je ne sais combien d’années encore, au sein d’une structure dont les réalisations ne sautent pas aux yeux des observateurs attentifs de la vie politique audoise.

Avant tout conçue pour aménager et développer son territoire, cette communauté de communes n’a fait, en réalité, que reprendre les activités du syndicat intercommunal qui lui préexistait : la collecte des déchets et un peu de social. Ne soyons pas trop injuste et notons tout de même à son actif la mise en place récente d’un schéma des transports et la création… d’un chenil ( !). Ce qui, chacun pourra aisément en convenir, ne peut-être considéré comme un investissement majeur préparant l’avenir de ce territoire…

Mais pouvait-il en être autrement ? Je ne le pense sincèrement  pas! Groupement de communes essentiellement défensif : la « peur », mêlée « d’envie », de Narbonne instrumentalisée par certains élus, et quasiment sans ressources : la taxe professionnelle est restée aux communes, et à Port La Nouvelle surtout, cette communauté de communes était forcément condamnée à l’inaction.  Sans moyens financiers à la hauteur de ses missions, sans compétences techniques et sans frontières claires sur ce qui relève, dans les compétences transférées, de l’intérêt communautaire, que pouvait elle faire, en effet !

Dans ce contexte, une majorité, gauche droite confondue, s’est finalement constituée pour sacrifier les vrais enjeux de cette fusion avec la C.A.N au « profit » de tout petits calculs politiques et personnels. Que cela puisse servir à de petites manœuvres électorales, on peut facilement en convenir. Mais certainement pas à l’intérêt des Corbières maritimes, en particulier, et à celui de la Narbonnaise, en général.

Quel est l’argument des opposants à la fusion. Et le seul argument d’ailleurs, puisque la pertinence du périmètre ne semble poser problème. Trop tôt… affirment-ils : « on verra en 2008 !» Ce qui veut dire en réalité 2009/2010, pour, à ce moment là, nous expliquer que «  les élections régionales approchant… il est encore trop tôt ! » Non, tout cela n’est pas très sérieux et ne peut masquer la séculière et tenace tentation du repli sur soi communal et cantonal de certains de nos élus locaux.

J’ajoute que cette position est d’autant plus intenable que les conditions juridiques et politiques de la fusion comme les compétences techniques disponibles à la communauté d’Agglomération de la Narbonnaise rendaient l’opération faisable d’ici la fin de l’année. Ce qui lui donnait un an et demi de gestion avant les prochaines municipales. Pas de quoi donc perturber les conditions du jeu électoral municipal en 2008…

Pendant ce temps nos voisins de Perpignan et de Béziers, eux, consolident voire développent leur compétitivité institutionnelle. Chacune des deux agglomérations pèse dorénavant 100 000 habitants avec des territoires qui leur ont permis d’obtenir des gains fiscaux et organisationnels que nous aurions pu égaler par la fusion de la C.A.N et de la communauté de communes Corbières en Méditerranée. Dans cette affaire, en effet, c’est l’ensemble de la Narbonnaise qui se trouve affaiblie. Et au plus mauvais moment !

Plus mauvais moment, car, dans les mois qui viennent, va se négocier le prochain contrat Etat-Région 2007-2013.Que sera le poids de Corbières en Méditerranée dans ce débat face à l’Etat, la Région et le Département? La réponse est évidente, comme est évidente la force qu’aurait représenté une seule intercommunalité de la Narbonnaise de 100 000 habitants environ avec sa dynamique démographique et économique, ses entreprises et ses infrastructures. Rassemblant le tiers des habitants de l’Aude, l’ensemble des communes du littoral audois, et dotée d’une économie de loin la plus dynamique de ce département, nous aurions tout simplement assisté à la naissance de la première force départementale.

Non pas une force pour s’opposer, mais une force pour organiser, négocier et investir dans une relation contractuelle plus équilibrée avec notamment la Région et le Département.

Prenons un seul exemple, celui du port de Port la Nouvelle. Qui peut, sans craindre le ridicule, affirmer que la communauté de communes Corbières en Méditerranée est à même de négocier avec G. Frêche, l’Europe et l’Etat les investissements nécessaires à l’avenir de ce port ? De quelles contreparties dispose-t-elle ? Sans être le secret des dieux, je suis pour ma part convaincu que le Président de la Région aurait préféré un interlocuteur institutionnel plus solide. Je profite ici de l’occasion pour ouvrir une petite parenthèse et signaler que, dans la même logique et pour les mêmes raisons, je regrette que le projet de Communauté urbaine associant Montpellier et Sète n’ait pu aboutir… Mais là n’est pas mon propos, j’y reviendrai à l’occasion.

La question qu’on peut dès lors se poser est celle de savoir si les élus à l’origine de cet échec avaient pris la mesure des véritables enjeux de ce projet de fusion ? Par charité j’aurais tendance à en douter, mais la raison me conduit hélas à penser le contraire. C’est un rendez-vous avec l’histoire de notre région qui a été délibérément manqué. Un rendez-vous aussi avec l’esprit de volonté et de responsabilité… Celui qui place l’intérêt général au dessus des querelles de personnes ou de partis.

 

 

 

 

 

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