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L’étau se resserre…
Plutôt que de lire les commentaires ( affigeants ) du commentaire ( navrant ) de Sarko sur la décision de la BCE d’augmenter symboliquement ses taux, deux extraits de la version longue de l’entretien de ( l’excellent ) Jean Quatremer avec l’économiste ( un vrai, ça change! ) Jean Pisani-Ferry, qui dirige le « think tank » Bruegel, dont le siège est à Bruxelles et qui fut conseiller de Dominique Strauss-Kahn lorsqu’il était ministre des finances
» Pourquoi la BCE a-t-elle si peur d’une augmentation générale des salaires ?
Un choc pétrolier, c’est un prélèvement extérieur sur le revenu national. Ainsi, en 2007-2008, la totalité des augmentations de revenus générées par la croissance dans l’ensemble de la zone euro va être absorbée par l’alourdissement la facture pétrolière. Si on répercute la hausse du pétrole dans les salaires, cela veut dire qu’on refuse de payer ce prélèvement. Mais ça n’est pas possible. On entre alors dans une spirale inflationniste et, à la fin, on ne gagne rien en terme de revenu parce que l’inflation est un jeu de mistigri à l’intérieur d’une économie qui ne change rien au fait que le prix d’une ressource venue de l’extérieur a augmenté.
La décision de la BCE vous paraît-elle justifiée ?
Elle était inévitable à partir du moment où l’inflation atteint 4%, le double de l’objectif fixé par la Banque centrale, et où certains signes font craindre une remontée des anticipations d’inflation : par exemple, les salaires négociés ont nettement augmenté, particulièrement en Allemagne. Or, la BCE est très attentive aux effets indirects de l’inflation, ce que l’on appelle les « effets de second tour » qui sont susceptibles de s’enclencher dans la zone euro. Reste que ce n’est pas avec 25 points de base en plus qu’elle va combattre l’inflation : la décision d’hier est avant tout un signal. La BCE gère les anticipations en montrant qu’elle est prête à augmenter davantage ses taux pour casser une spirale inflationniste. Elle espère ne pas avoir à le faire. »
Et Alain Lambert, ancien Ministre,d’enfoncer le clou: » Nous voudrions que la BCE amortisse notre mauvaise gestion : ça suffit ! La France est, en zone euro, le pays qui dépense le plus et qui alimente lui-même l’inflation. »
Bon! Après cela, une petite sieste et direction la plage…
La tyrannie des bruyants.
Le temps retrouvé.
Un de mes facétieux amis narbonnais m’envoie cette information pêchée dans les eaux d’Internet: » M. Bernard Lourtet , Directeur régional des Renseignements Généraux quitte le Limousin pour rejoindre la Haute-Normandie. Il est remplacé par M. Patrick Nappez.« . (!!!) Stupéfait, je lance une rapide enquête.Passer du journalisme à » la grande muette » ne m’avait pas semblé, en effet, totalement idiot. Surtout en ces temps de crise où la presse régionale » prend le bouillon « . Après tout, c’est un peu le même métier : collecte de l’info, entretien des sources, manipulation des esprits, compte rendu de manifs ou de conseils municipaux etc, etc… En réalité, l’homonyme dont il est ici question partirait en congés sabbatique.Un an, six mois sans doute.Un temps de » jachère journalistique » sans que personne n’exige le paiement de ses dettes déontologique ou morales.Un temps pour se retrouver, on le lui souhaite, après sept années de temps perdu à se chercher une vaine identité de « justicier de l’info » et de « procureur de la com »… Paul perdit ses certitudes sur la route de Damas. Patrick aurait-il perdu les siennes dans les « pompes » politico-ecclésiastique de Tolède?
A l’abri sous les niches!
486 niches fiscales ! C’est plus que le nombre de fromages.Comment en est-on arrivé là ? 73 milliards d’euros de niches pour cette année, alors que l’impôt sur le revenu devrait rapporter 60 milliards! Encore une exception française. Comme la culture, les fromages, le modèle social et que sais-je encore. C’est aussi le pays de l’OCDE où l’impôt sur le revenu est de loin le plus faible. Selon les prévisions de Bercy, il devrait collecter 3 % du PIB en 2008. Aux Etats-Unis,c’est 8,5 % du PIB, plus de 15 % en Suède…! Paient-on pour autant moins d’impôts? Non,bien sûr, car la pression fiscale est en France l’une des plus élevées au monde avec un système profondément injuste où les pauvres paient autant que les riches. Car les taxes les plus lourdes, comme la TVA avec 180 milliards d’euros de rentrées prévues en 2008, la CSG et la CRDS avec près de 90 milliards et les cotisations sociales, sont toutes proportionnelles. Cette réalité nous ne voulons pas la voir. Nous préférons les impôts indirects invisibles qui nous évitent d’exiger de la part de ceux qui les administrent davantage d’efficacité…La France vit en fait dans l’inégalité. Et à l’abri…Dans ses niches !




