L’alliance de l’extrême gauche, d’une partie de la gauche anciennement laïque et désormais bigote, et des islamistes est donc apparue hier sur la place publique. Comme elle le montra aussi en son temps à Neauphle-le-Château autour de l’ayatollah Khomeiny. Et le montre encore aux côtés du Hamas, notamment. Une continuité historique en accord avec ses options politiques : « les ennemis de la démocratie et des libertés sont mes amis. » Avec toujours la même méthode pour les combattre : retourner les principes et les valeurs de la République contre elle même. Ainsi hier, extrême gauche et islamistes défilaient contre les « lois liberticides »qui interdisent de se masquer le visage dans l’espace public ou de porter un signe religieux à l’école, en brandissant l’étendard laïque tout en criant « Allouha Akbar ».
Ces mêmes jours, précisément un 9 de ce mois de novembre, en 1989, un mur tombait et libérait des peuples entiers enfermés dans des régimes totalitaires et un 11 novembre, en 1940, une manifestation de lycéens et d’étudiants, durement réprimée, avait lieu à Paris, sur les Champs-Élysées et devant l’arc de triomphe de l’Étoile en commémoration de l’armistice du 11 novembre 1918. Quant à nous, nous retiendrons qu’en 2019 ce 10 novembre fut celui de la honte et du déshonneur…
Dans son dernier livre « l’illusion régionale : la réforme territoriale en question » (éditions Cairn, mai 2019), le géographe Georges Roques revient sur les bouleversements récents de l’organisation territoriale, consécutifs à la réforme engagée voilà cinq ans sous la présidence de François Hollandeet le passage, notamment, de vingt-deux à treize régions. Nous connaissant depuis longtemps et ayant travaillé ensemble sur des questions de stratégie régionale et d’aménagement du territoire concernant l’ex-Languedoc-Roussillon, les analyses qu’il développe dans son dernier ouvrage ne me sont pas inconnues, comme ses plus récentes, d’ailleurs, sur la réforme territoriale — le sujet de cet ouvrage —, analyses que je partage dans leur ensemble.
Quatre perles de campagne, arbitrairement sélectionnées, je le confesse :
La première, offerte par la porte-parole Verte de Narbonne en Commun : « Concernant l’urgence climatique, également au cœur des préoccupations des habitants, nous nous devons de trouver des solutions quant au nombre important de climatiseurs qui font grimper de 3° parfois la température en centre-ville » Lesquelles ? En interdire l’achat, l’installation etc. Impossible ! « Démago » et stupide. Et la seconde, d’un même éclat que la précédente : « ralentir la prolifération du goudron… » Parce que le goudron, comme les algues vertes, prolifère, n’est-ce pas ! Et que la réfection des chaussées et des trottoirs pourrait se faire en terre battue bio, peut-être…
Celle de David Granel, de Narbonne XXI, brillante, n’est pas mal non plus : « Narbonne mérite une véritable locomotive économique efficace pour que Narbonne se développe et rayonne enfin » Une locomotive économique ? Quézaco ! Une entreprise ? de quelle taille, et où donc est-elle, et qui va aller la chercher ? Vite un nom !Bref ! Une phrase qui honore la SNCF, encore que ! , mais incompréhensible et tout aussi « démago » que les précédentes vertes. L’économie est, de plus, une compétence du Grand Narbonne
Enfin — pour le moment — la dernière, en cadeau, de Mouly ou Malquier, je ne sais, sur la rénovation du Parc des Sports et de l’Amitié : « On attend la réponse de l’Agglo » Pour une subvention ? Tiens donc ! Sauf, que c’est juridiquement impossible : elle n’a pas la compétence !Carton rouge, donc ! Une Agglo structure un territoire, elle ne le saupoudre pas.Entre parenthèses, la future direction de l’Agglo devra balayer dans ses statuts et ses fonds de concours pour éviter à l’avenir ce travers redistributif de culture, si je puis dire, départemental…
La polarisation sur le seul voile pour les accompagnantes scolaire est une faute stratégique. La question centrale est en effet celle de la neutralité dans cet espace-temps scolaire. Imaginons que demain, dans le contexte d’aujourd’hui où le droit est des plus élastiques, une accompagnante ou un accompagnant se présente devant des élèves en arborant un signe politique quelconque (la flamme du RN, la faucille et le marteau, les logos des différents partis) et largement visible surtout ; une croix en bois d’une dimension conséquente ou toute autre fantaisie vestimentaire ou décorative promotionnelle d’un engagement politique et/ou religieux. Rien donc ne pourrait l’interdire, au motif que cette personne serait « un usager du service public », selon le Conseil d’État, et dès lors exonérée de se plier aux exigences de la laïcité ? Le débat sur les sorties scolaires et les accompagnants ne se limite donc pas au seul voile ; s’y restreindre est entrer dans le jeu, et sur le « terrain », de ceux qui veulent en faire la promotion dans l’espace-temps scolaire. Tout signe distinctif politique et ou religieux devrait donc en être exclu. On éviterait ainsi tout procès en stigmatisation des femmes voilées accompagnante tout en étant parfaitement cohérent avec l’esprit des principes régissant nos lois laïques.
Ce matin, devant l’agence de la Société Générale, à quelques mètres de son entrée, un petit bonhomme, maigre et chétif, tenait en laisse un petit caniche aux poils roux, court sur pattes et à l’aspect souffreteux. Il le regardait, rêveur et attendri, pisser joyeusement sur le mur de la banque en question. La foule du jeudi matin — jour de marché — vaquait à ses occupations domestiques et balladeuses, indifférente, quant une dame en sortit vivement pour se précipiter vers le chien pisseur et son maître, la tête en avant, ses bras faisant de larges moulinets, pour les prendre violemment à parti : « Monsieur c’est dégueulasse ce que vous faites ! » L’autre, surpris par cette soudaine — et inattendue — interpellation, s’est aussitôt engouffré dans le hall de l’agence bancaire pour s’y planquer, tout en rouspétant et tirant de concert sur son chien paniqué, la patte arrière toujours relevée et toujours pissant, la furie hygiéniste à leurs trousses. Et là, coincé dans cette entrée et objet de l’attention de tous, ce monsieur s’est entendu dire, certainement pour la première fois de sa vie d’accompagnateur canin, un retentissant et définitif : « Monsieur, vous êtes un gros con ! ».