Élections européennes ! Pour moi, dimanche, qu’y puis-je, ce sera donc un vote nécessairement utile…

 

     

À quelques jour des élections européennes la situation est désormais claire : l’objectif visé par les partis nationaux est moins de présenter un programme crédible  dans un cadre correspondant aux compétences de l’Union et aux pouvoirs de son Parlement, que de « continuer » l’élection présidentielle dernière par d’autres moyens électoraux  pour préparer la suivante. Ce qui les conduit à s’affranchir cyniquement du principe de réalité bruxellois et à faire de la surenchère programmatique tous azimuts.  Dans la protection de l’environnement, le social, la remise en cause  des accords de libre-échange, l’espace Schengen ; comme dans contestation du rôle et des pouvoirs de la Commission européenne… , alors que le pouvoir réel dans ces domaines, le centre décisionnel effectif, est tenu par le Conseil Européen et la Commission.

Narbonne ! Une si belle place aussi grossièrement fardée !

     

C’était je ne sais plus quel jour de la semaine passée où un froid soleil magnifiait la place de la Voie Domitienne. Un couple dont la langue signalait une origine manifestement espagnole s’émerveillait à haute voix de son caractère italien et de sa minérale beauté. Leurs paroles, leurs « images », venaient naturellement  à moi qui les côtoyais tous deux, assis à la même terrasse. Rien dans cet espace ne venait troubler son unité formelle et symbolique. Il y régnait aussi une atmosphère féconde à la contemplation et à la rêverie.  Bref, la place était dans un état qui la faisait admirable, jusqu’à ce qu’apparaisse, un matin, une disgracieuse fontaine de pétunias posée sur un misérable tapis herbeux qui, depuis, la rend parfaitement ridicule. Ridicule et disgracieuse. Comment peut-on encore oser une telle esthétique de jardin pavillonnaire, bêtasse et vulgaire, au coeur patrimonial et historique de notre cité ; faire subir cette offense à cet emblématique lieu ? Nue, cette place ne demande qu’une chose : le rester. Son élégance, sa mesure, sa simplicité suffisent à son éclat. Que l’on ôte donc vite ce grossier apprêt qui attente à sa dignité et blesse la nôtre à la voir aussi vilainement fardée…

Mais qui parle enfin d’Europe !

 

   

Finalement l’Europe n’est pas le sujet de cette campagne électorale. Partis et Médias rejouent vainement la présidentielle. Et la seule question posée est qui de Macron ou de Le Pen arrivera en tête. Ou plutôt aura gagné : ce qui est absurde ! Comme si le quinquennat ne durait que deux ans ! Ce pays aura donc encore une fois raté l’occasion d’ouvrir sérieusement ses frontières mentales pour mieux penser son rapport aux autres États européens. Demain, tout le monde attend, espère, impatiemment, la dernière bêtise d’une tête de liste ou d’un obscur suiveur pour lancer la machine à vendanger de l’audience. Il nous faut donc tenir 10 jours. Après, on pourra peut-être enfin parler d’Europe, de nous… Ce dont je doute !

PS : En attendant le 27 mai, lire le petit ouvrage de Laurent Gaudé, chez Actes Sud (en illustration de ce texte) : « Ce que nous partageons/C’est d’avoir traversé le feu,/D’avoir été, chacun,/Bourreau et victime,/Jeunesse bâillonnée et mains couvertes de sang. ». Avec ses vers libres, l’écrivain retrace l’histoire bouillonnante du continent et de ses peuples et dégage un héritage commun que nous semblont avoir oublié.

Quelle aubaine pour le Grand Narbonne ! Vraiment ? Non !

         

Quel titre, et quelle aubaine pour le Grand Narbonne ! 100 millions d’euros pour dynamiser son territoire et ses industries. Vraiment ? Non, évidemment. Cette somme n’est qu’une moyenne : 1,36 milliard d’euros prévus – provenant de plusieurs sources (Banque des territoires* : 400 millions à elle seule, etc.) par le Gouvernement pour son programme national « Territoires d’industrie », qui bénéficiera à 136 territoires. Et une moyenne bizarrement calculée tout de même. À la marseillaise ! Avec un zéro en trop ! 100 au lieu de 10… Une paille !

     

Une moyenne, disais-je, absurde dans son montant ! Et pour cette autre raison aussi que les sommes qui seront distribuées le seront logiquement aux territoires les plus dynamiques et les plus fournis en industries. Des territoires qui devront contracter avec l’État et les régions pour pouvoir puiser dans un panier de 17 mesures qui leur sont proposées :

     

Une distinction alors pour le Grand Narbonne ? Qui serait un bon élève ? Enfin, disons oui, pour ne pas être trop « ronchon » ! On m’en fait assez le reproche. Tout en constatant cependant  qu »à l’exception des métropoles, des grands centres urbains et du rural profond, cette carte couvre presque la totalité du pays… Ce qui était bien la philosophie générale de ce projet gouvernemental…

Rien donc d’extraordinaire, à part le titre de l’Indépendant, mais une opportunité, pour le Grand Narbonne, de faire preuve d’innovation dans  l’élaboration de son contrat de territoire.  Attendons donc sa sortie pour juger sur pièces…

     

*400 millions sur 4 ans, pour investir sur fonds propres dans les projets des territoires d’industrie, notamment sur le foncier, l’immobilier industriel, la reconversion des friches, le numérique, l’écologie industrielle, les transports et la mobilité etc. Une enveloppe d’ingénierie est prévue pour accompagner les territoires.