Renoncer à l’action?

       GustaveFlaubert

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Cet extrait d’une lettre de G.Flaubert à Louise Colet, mercredi, minuit.

… Mais quand je te prêche le renoncement à l’action, je ne veux pas dire qu’il faut que tu vives en brahmane. J’entends seulement que nous ne devons entrer dans la vie réelle que jusqu’au nombril. Laissons le mouvement dans la région des jambes ; ne nous passionnons point pour le petit, pour l’éphémère, pour le laid, pour le mortel. S’il faut avoir l’air d’être ému par tout cela, prenons cet air ; mais ne prenons que l’air.…

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Cet extrait d’une lettre de G.Flaubert à Louise Colet, mercredi, minuit.

Petit hommage à Jean Claude Pirotte.


Deux pleines pages du supplément«Livres et Idées» de La Croix – du jeudi, vendredi 10 et 11 novembre 2011 – sont consacrées, si j’ose dire, à Jean Claude Pirotte. C’est Antoine Perraud qui les signe. Deux pages émouvantes où se mêlent admiration et empathie. Admiration du prosateur et du poète au chant si simple et si sincère. Empathie pour un homme qui n’en finit pas de guérir d’un terrible cancer.

Le carnet de campagne de Marin de Viry.

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« Le débat sur la dette de la Nation a une vertu générale : rappeler que les projets de société ont un coût. Quel beau projet de société fut le nôtre, en vérité, auquel nous nous devons d’entamer une période d’au moins dix ans de baisse du pouvoir d’achat, d’érosion du patrimoine privé et collectif, de probables épisodes de contraction de la production nationale, de crédit cher et difficilement accessible, de renforcement du prélèvement économique de l’État sur la moindre ressource privée, d’accélération de notre déclin relatif au niveau européen et mondial, et de gâchis des chances de la génération montante. Trouvez-vous que ce lien entre projet de société et dette soit discuté pendant cette pré-campagne ? Moi pas. Pourtant à titre personnel je fais un rapport assez clair entre d’une part mon capital emprunté ou possédé et d’autre part mon style de vie, mes anticipations, mes priorités. »

Instantané dans une salle d’attente.

 
     

   

Une salle d’attente : celle de mon médecin ! Ses murs gris et sa table basse recouverte de magazines défraîchis. L’ambiance y est un peu lourde, inquiète. Entrent deux personnes accompagnées d’un enfant. Elles s’assoient, le petit garçon entre elles. Pressé, il plonge sa main dans un sac en plastique, en sort un livre et le tend à son « papy ». Puis un autre qu’il offre à sa « mamie », tout sourire. Cela fait, il se cale bien droit sur sa chaise, inspecte une dernière fois le fond de son sac, et en tire un jeu vidéo. Trois personnes me font face, plongées dans des « imaginaires » discordants. Deux mondes aussi qui s’éloignent rapidement l’un de l’autre…

Ce souvenir n’est point pâli.

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Elie.Y est mon médecin. C’est un bon ami aussi. Il l’est devenu depuis mon retour à Narbonne, qui m’a vu naître et grandir. Pendant ma petite adolescence, il était le «docteur» de la famille. Notre différence d’âge est grande, mais à présent nous voilà complices, même s’il persiste à m’appeler «Mon petit!».

Ce matin, je passais par hasard devant son cabinet et, comme à mon habitude en pareille circonstance, y suis entré dans l’intention de le saluer. Sa porte était grande ouverte sur son bureau vide au premier plan duquel trônaient un tas de dossiers médicaux, de journaux et de revues spécialisées, de boîtes de médicaments et d’objets divers. De cette pile informe, s’en distinguait au sommet, par sa belle tranche rouge vif et l’élégance de sa reliure, un livre: «Les Fleurs du mal», dans l’édition Baudoin! Que je ne pus m’empêcher d’ouvrir à la page indiquée par une carte de visite au nom d’une dame J…, notaire de son état, pour y lire ce poème. Un tendre souvenir, une ultime confidence adressée par une ancienne amoureuse à mon cher Elie, sans doute. Un secret à peine dévoilé dont je ne connaîtrai jamais le sens profond mais qu’il me plaît d’interpréter ainsi:

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