Petite histoire américaine de tableaux de Gérard Calvet…

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Me.7.12.2022
 
Moments de vie.
 
Le 3 avril 2017, j’ai écrit dans mon blog un billet en mémoire de Gérard Calvet, un ami peintre qui venait de mourir. Depuis, j’entretiens une correspondance avec une de ses filles, Lise. Une correspondance à laquelle vient de s’adjoindre, à ma grande surprise, Nicholas Peters, un citoyen américain vivant en Caroline du Nord, à Asheville, précisément. Dans son premier message reçu la semaine dernière en commentaire de ce billet du 3 avril 2017, Nicholas me fait savoir qu’il avait vécu avec ses parents à Paris, de 1959-1966, et que son père avait alors acheté plusieurs tableaux de Gerard Calvet. Au cours des années, il avait hérité de trois d’entre eux, et de très beaux, précise-t-il. Il ajoute encore dans un français tout à fait convenable que « c’est seulement en trouvant votre blog que j’ai apris que Calvet est decede. Ses tableaux sont dans des places d’honneur dans ma maison dans un couloir, un salon, et une chambre a coucher. » La « Toile » est souvent critiquée, me disais-je en le lisant, mais on y fait parfois de surprenantes et très belles « rencontres ». Lise, en tout cas, sait désormais que trois tableaux de son père sont accrochés en bonne place chez Nicholas, à Asheville, et qu’ils lui « donnent beaucoup de bonheur ». Entre temps, elle lui a écrit et nous avons reçu tous deux, jointes à la réponse de Nicholas, trois photos de ses « Calvet » américains…
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

L’Éden Vert n’est pas de ce monde…

         

Ma.6.12.2022

L’Éden vert n’est pas de ce monde !

L’humanité est à son point de bascule, et l’écologie est absente, nous dit Dephine Batho dans une tribune au « Monde » du jour. Tout comme la jeunesse qui devrait pourtant se tourner vers l’écologie politique. Et si elle ne le fait pas, nous explique-t-elle, c’est parce que ce courant politique et ses partis n’assument pas clairement la rupture avec le dogme de la croissance. Le potentiel de cette jeunesse, ajoute-t-elle, pourrait pourtant changer la donne politique beaucoup plus rapidement et profondément que les états-majors ne le pensent. Conclusion ! « Le moment est venu d’assumer la décroissance comme étendard de l’écologie. » C’est-à-dire, moins produire, moins travailler, moins consommer, moins voyager, etc. C’est-à-dire encore, dans un langage « éveillé » plus « sexy » : produire autrement, consommer autrement, etc. Ce qu’à l’évidence n’entendent pas ses amis de la NUPES qui se focalisent sur l’augmentation des prix de l’énergie et la baisse du pouvoir d’achat. Passons vite, d’abord, sur le défaut de raisonnement de madame Batho qui fait dépendre le sort de l’humanité et de la planète, d’une seule et sévère politique nationale de décroissance dans tous les domaines de la vie économique et sociale ; défaut qui en outre fait de sa proposition politique un énième « vœux pieux », source d’angoisse existentielle pour de nombreux « jeunes gens » engagés dans le combat « écologique ». Aujourd’hui, en effet, le charbon, le pétrole et le gaz, c’est 81 % du mix mondial, contre 82 %, il y a 25 ans – les renouvelables n’ayant fait que répondre à la hausse de la consommation d’énergie, pas plus. Et au rythme actuel, le monde en a encore besoin pour atteindre un pic vers 2035 (selon l’Agence internationale de l’énergie.) Bref ! si Batho raisonne à l’envers, il n’empêche qu’elle énonce, en la masquant, certes, une part de vérité : la transition écologique ne sera pas l’Éden promu par nos écologistes d’EELV. Elle ne peut- être en effet qu’une somme sévère d’efforts, d’adaptations et de renoncements dont les conséquences sur la croissance, l’inflation, les finances publiques, la compétitivité, l’emploi et les inégalités devront être clairement exposées. Une transition qui prendra de longues années et qui ne peut être que concertée et coordonnée au plan mondial. Ce qui, on en conviendra, n’est pas une offre politique excitante et classique pour des partis et des électeurs dont « l’imaginaire » idéologique, moral et politique est encore, disons très « carboné ».

Moments de vie : Les fausses surprises de Noël !

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Di.4.11.2022
 
Moments de vie. Féeries de Noël !
 
Onze heures ! Beau soleil. Une patinoire couvre la portion de la Voie Domitienne de la place de l’Hôtel de Ville ; deux alignements de baraques en bois blanc occupent la promenade des Barques et le cours Mirabeau, en face, sur la rive droite, présente une suite de manèges plus ou moins monstrueux. Une petite animation règne dans cet ensemble « féerique ». On peut y voir des enfants tourner et retourner sur la patinoire, des badauds passer et repasser devant des chalets de foire exposant des peluches et des bijoux de pacotilles, et entendre crier de petites troupes de jeunes filles perchées sur des manèges effrayants. Une musique d’ambiance de « grandes surfaces » enveloppe le tout. Parfois, l’animateur de service l’interrompt pour faire la pub d’un exposant ou d’un commerçant. Partout en France, finalement, les mêmes marchés de Noël, les mêmes centres commerciaux et les mêmes entrées de ville. Un contraste saisissant entre l’accélération des facilités inédites de voyager, et l’uniformisation et l’appauvrissement relatif des paysages types du monde. J’ai croisé ce matin de nombreux touristes espagnols. Il fut un temps où c’est « Nous » (Les « Miens » cependant n’en avaient pas les moyens !) qui allions chez eux. Les habitants du coin les rejoindront cet après-midi. Et tous feront foule. Comme en d’autres et féeriques lieux !
 
 
 
 
 

Une page d’André Gide prise, au hasard, dans son journal…

       

Sa.3.11.2022

Une page au hasard*.

« 16 janvier 1943. Je me penche jusqu’à six fois par jour sur la radio, avec cette enfantine illusion que l’excès de mon attention va pouvoir faire avancer les événements. C’est ainsi que Valery, les première fois qu’il voyageait un chemin de fer, poussait de toutes ses forces la paroi d’avant du wagon, pensant par cet effort, me racontait-il concourir à celui de la locomotive et accélérer la marche du train. »

André Gide. Journal. Une anthologie. Folio. Page 421

*C’est une habitude matinale  ! Après un premier café, je prends au hasard un livre dans ma bibliothèque ou sur mon bureau, ou ailleurs, et lis une page prise, elle aussi, au hasard…

 

Mémoires d’hippocampes…

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Ve.2.11.2022
 
Lecture. Mémoires…
 
J’ai plongé, ces deux derniers jours, dans les profondeurs de nos cerveaux en compagnie de Lionel Naccache*. Une exploration passionnante. C’est ainsi que j’ai trouvé dans celles de nos lobes temporaux deux hippocampes – deux petites régions dont la forme épousent fidèlement celle du petit cheval de mer. Deux hippocampes donc où s’activent les neurones indispensables à la création de souvenirs conscients et nous orientent dans l’espace. Le plus extraordinaire est que cette mémoire des lieux sous-tend celle des scènes que nous avons vécues. Mieux, la nuit, quand nous sommes plongés dans les profondeurs du sommeil, nos GPS se rallument et se mettent à jouer en accéléré les trajectoires de la journée passée. Et des centaines de fois. Un « replay » nocturne qui nous permet de consolider les souvenirs des épisodes que nous avons vécus dans la journée. Au passage, Lionel Naccache nous rappelle que Cicéron déjà avait remarqué qu’une excellente façon d’apprendre par cœur une longue tirade consistait à imaginer une promenade dans un lieu familier (une maison, par exemple) et à déposer chaque fragment du texte en question à une étape de cette navigation mentale (de la cave au grenier…) Une méthode toujours en usage parait-il : « la méthode des palais de mémoire ». Il convient de noter aussi que cette découverte du rôle de nos « deux petits chevaux de mer », par John O’Keef et le couple Moser, a été récompensée par le prix Nobel 2014 et, chose étonnante (n’est-ce pas), Patrick Modiano, écrivain de la mémoire, s’il en est, a reçu celui de littérature la même année.
Enfin, il ne faudrait oublier que la mémoire ne se limite pas aux seuls épisodes de notre vie. Nous sommes en effet dotés d’une douzaine de systèmes de mémoire, chacun reposant sur un système cérébral différent. Enfin ! le plus important, peut-être, pour terminer. Il ne faut jamais oublier aussi que, quand on se souvient, on se souvient toujours au présent. On ne se souvient jamais de la même façon suivant le présent dans lequel on est. Il n’y a pas de souvenir objectif !
 
*Lionel Naccache et Karine Naccache : « Parlez-vous cerveau ? » Odile Jacob 2018
 
 
 

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