Quelques mots sur une carte postale du 28 juillet 1907, mais que d’histoires…

     
Cette vieille carte postale a été écrite le 28 juillet à la gare de Narbonne par un nommé Armand. Il disposait d’une heure avant de prendre l’express de Toulouse. Il devait se rendre à Foix. Il faisait « beau temps », précise-t-il à ses « chers parents ». Son écriture est précise et soignée. Notamment, l’adresse du destinataire, remarquablement calligraphiée. Surtout les majuscules F et P. Magnifiques ! Dans ses courbes, ses pleins et ses déliés, sans doute Armand tenait-il à montrer aussi à ses « proches » son profond respect et la noblesse de ses sentiments.
Cela fait bien longtemps que cette carte postale me sert de marque page et passe ainsi d’un livre à l’autre. Comme pour cet « anonyme » qui l’avait insérée dans ce « pavé » des éditions « Bouquins » rassemblant les grands romans de Graham Greene ; livre que j’ai trouvé au pied d’une poubelle publique et qui figure désormais en bonne place dans ma bibliothèque.
Je me suis toujours demandé ce qui, ce jour-là, dans cette gare de Narbonne, avait traversé l’esprit d’Armand après qu’il eut posté cette carte. Se remémorait-il les évènements dramatiques survenus dans cette ville un mois plus tôt : la troupe tirant sur des viticulteurs et faisant quatre morts dont une jeune fille de vingt ans, Julie Bourrel ? Et quel âge avait-il et qu’allait-il faire à Foix, le 28 juillet 1907 ? (Une semaine plus tard, le croiseur cuirassé « Gloire », bombardait la ville de Casablanca…)
Cent quinze ans me séparent d’Armand. Je ne connais rien de lui que cette modeste carte postale. Quelques mots assez banals finalement. Quand je l’ai retirée d’entre les pages de la « Puissance et la Gloire », précisément, j’aurais pu m’en débarrasser. Mais voilà, quelques traits de plume m’ont retenu. Ceux, indiscutables, j’aime à le croire, d’un jeune homme au caractère vif, à l’éducation sûre et au style affuté. Depuis, quand je l’ai sous les yeux, je me raconte, au milieu de la grande, la sienne et la mienne aussi, de petites histoires.
 
 
 
 
 
 

Didier Codorniou rejoint Carole Delga dans son combat contre LFI et son populisme d’extrême gauche…

       

La présidente de la Région Occitanie a refusé de se soumettre à l’accord de dupes imposé par Mélenchon à ce qui reste de « frondeurs » dans son ex-parti – inutile à ce stade de se voiler la face. Son premier vice-président, PRG, Didier Codorniou la suit, qui diffuse sur les réseaux sociaux son appel à combattre cette capitulation historique devant un populisme d’extrême gauche aux accents autoritaires et mensongers. Et dans mon département, l’Aude, celui aussi de Codorniou, les choses, en surface au moins, sont claires – enfin ! façon de parler. Une seule circonscription a été octroyée par Mélenchon au PS ; et c’est la conseillère régionale Sophie Courrière Calmon, au profil pourtant droitier et macroniste, qui, de fait, a été adoubée par LFI avec l’incandescent soutien de sa fédération qui, autrefois, c’est-à-dire hier, soutenait hardiment Manuel Valls. Comme me le disait un proche conseiller de Carole Delga , au détour d’un commentaire sur Facebook : « ça sent le sapin ! »

       

Patrice Strazzera : Le sommeil des épaves, sa quête de vérité…

 
 
 
 
 
Patrice Strazzera est un ami passionné de plongée et d’histoire. Dès qu’il le peut, il quitte son atelier d’artisan-bijoutier pour explorer les fonds marins en quête d’épaves du siècle dernier : machines de guerres, avions et bateaux. De ces voyages dans ce monde du silence peuplé de cadavres de fer et d’acier, il en revient avec de superbes argentiques en noir et blanc. Des images troublantes et puissantes de gorgones autour desquelles évoluent des nuages de pescaille. Qu’on ne s’y trompe pas, cependant, Patrice Strazzera, ne voyage pas dans ces « eaux » en touriste. Sa quête passionnée est le fruit d’une longue et patiente préparation physique et intellectuelle. Et sa recherche, un chemin de vérité. Les épaves aux contours froissées par la tragédie et ridées par le temps qu’il nous montre sont les traces résiduelles d’un temps de violences. Il nous rappelle aussi que ces machines de guerre qui gisent enveloppées de mystère et de beauté au fond des mers, sommeillent dans les profondeurs de notre inconscient. Sans jamais tomber dans l’oubli ! Les feux et les bruits de canons entendus aujourd’hui aux frontières de l’Europe en témoignent. Avec cette exposition, Patrice Strazzera nous invite enfin à garder la mémoire vive et nos sens en éveil. Une œuvre salutaire en ces temps somnambuliques.
 
 
Patrice Strazzera « Le sommeil des épaves » : du 4 mai au 26 juin, à la chapelle des Pénitents-Bleus. Narbonne.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

La gauche, c’est moi ! Le Premier Ministre, c’est moi ! La Répubique c’est moi ! La France c’est moi !!

 

Olivier Ranson

     

Contrairement à ce que je lis et entend un peu partout dans la médiasphère, l’alliance politique conclue entre LFI, PS, EELV et PCF n’est pas l’expression d’une recomposition politique inaugurale d’une offre politique de long terme à gauche. Elle n’est « qu’un sauve qui peut » électoral sans principes, ripoliné par un marchand d’illusions qui court désespérément après son rêve de « grand timonier » national et populiste. J’observe que ce personnage autoritaire et sans scrupules, qui s’est construit une image de dirigeant politique au-dessus des « magouilles politiciennes », se sera donc conduit, dans cette dernière séquence préélectorale, comme un « vulgaire » épicier – pour reprendre sa rhétorique publique – distributeur de circonscriptions et, conséquemment, de financements publics. Une descente ruineuse dans la « réalité politique » où il entraîne à sa suite le PS – surtout, qui hier soir a signé, au terme d’une longue agonie, son acte de décès – et les autres parties prenantes à cet accord. Finalement, tant sur ces thèmes – sorties de l’Europe, de l’OTAN, de l’OMC… – que sur ces méthodes, le pilotage par LFI de cette dernière tentative, fantasmée et ridicule, d’obtenir une majorité de gauche à l’Assemblée, fait le lit de l’extrême droite. Une extrême droite mariniste qui occupe désormais à droite – LR, atomisé à la présidentielle, est en liquidation de biens et d’élus – la plus grande part de l’échiquier électoral, et qui, jusque dans les rangs d’intellectuels proches de LFI et de JLM, est désormais considérée comme fréquentable, car penchant à « gauche »…

       

Je ne connaissais pas Sandra Hurtado Ros, jusqu’à ce que je la vois et l’entende chanter Miguel Hernandez, notamment !

 
 
 
 
 
Je ne connaissais pas Sandra Hurtado Ros, jusqu’à ce que je la vois et l’entende chanter au piano samedi dernier dans la salle des Synodes de l’Hôtel de Ville de Narbonne. Toute de noir vêtue, longue et fine, elle a magnifiquement interprété de sa belle voix de soprano des textes en occitan de Max Rouquette et Gérard Zuchetto, ainsi que des poèmes de Miguel Hernandez et Antonio Machado. Le petit orchestre qui l’accompagnait était dirigé avec beaucoup de sensibilité par Bertand Bayle. Il s’en dégageait une grande harmonie musicale et affective. La voix puissante, charnelle et sensible de Sandra Hurtado Ros quant à elle magnifiait la beauté des textes qui nous étaient si généreusement offerts. Je dois dire que j’ai été particulièrement touché par deux des poèmes de Miguel Hernandez (No quiso ser ; En el fundo del hombre). Un poète très peu connu du public français, mais qui, ici, dans cette ville et les villages environnants n’est pas sans éveiller quelques échos dans de nombreuses familles, comme la mienne. Car Miguel Hernandez est né en effet Orihuela et a vécu quelque temps à Cox, le village tout proche de mon grand-père paternel. Je disais que je ne connaissais pas Sandra avant qu’elle ne nous donne ce récital, mais je dois quand même préciser ici que je connais un peu ses parents et sa mère surtout. Je sais aussi que dans cette famille oncle et frères ont été ou sont musiciens. Alors Sandra, merci ! Merci pour avoir réservé dans votre concert un petit moment de l’histoire de familles venues de ce « coin » d’Espagne entre Elche et Alicante, tout un quartier de Narbonne où elles vécurent dans la pauvreté et la poésie simple de Miguel Hernandez, ce poète chevrier ardent et généreux au destin tragique qui parle encore et toujours au cœur de chacun.
 
 
Tristes guerres
si l’amour n’en est l’enjeu.
Tristes. Tristes.
 
Tristes armes
si les mots ne sont de feu
Tristes. Tristes.
 
Tristes hommes
si d’amour ils ne meurent.
Tristes. Tristes.
 
Miguel Hernandez.
 
 
 
 
 
 
 

Cox. Statue de Miguel Hernandez de sa femme et son fils.

 
 

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