George Frêche s’est toujours présenté comme le sauveur d’une région en perdition sur le plan économique et social. Pendant sa première campagne pour conquérir la présidence du Conseil Régional, il voulait faire du Languedoc Roussillon la Floride française. Comme à son habitude, chez ce personnage jamais en reste de comparaisons historiques audacieuses ( il se prenait pour Laurent le magnifique ) ces propositions n’étaient que la projection, sur le plan politique, d’un ego sur-dimensionné et d’une volonté de puissance quasi pathologique. Il n’est pas besoin d’insister ici , tant les médias, qui le chérissaient, et pour cause: « c’était un bon client! », se sont régalées de ses sorties toujours empreintes de ce mélange d’intelligence et de vulgarité, d’érudition et de bêtise. Il partait d’un principe simple: les électeurs sont des cons et les journalistes régionaux, qui le sont tout autant, d’insatiables » mangeurs de soupe « . Reconnaissons le: ça lui a parfaitement réussi! Enfin, non: son rêve de ministre de la République, celui qu’il caressait jour et nuit, lui a échappé ! C’est en président de la Région la plus pauvre de France, juste avant la Corse, qu’il restera dans l’histoire…du Languedoc Roussillon. Pas glorieux! Une histoire qui restera marquée d’une nouvelle pierre noire:le rapport de 130 pages de la Chambre Régionale des Comptes sur sa gestion (il sera rendu public vendredi 24 mai.); rapport qui relève des pratiques et des dépenses aux mêmes dimensions tartarinesques que celui qui les engageait sans compter. C’est ainsi qu’on apprend qu’en 2004 et 2005, plus de 2,5 millions ont été engagés pour promouvoir la Septimanie : c’était une de ses lubies: il voulait, arrivant au pouvoir, changer le nom de sa région; son an 01 à lui, une bagatelle à 2,5 millions… pour rien ! que 130 000 euros ont été consacrés à l’achat de boissons alcoolisées, soit 75 bouteilles vidées quotidiennement: un rythme constaté dans d’autres hôtels que celui de la Région! qu’en 2010, il s’en fut en Chine à la tête d’une imposante colonne d’invités, chefs d’entreprises, élus de tout bords et journalistes de la place régionale pour la misérable somme de 103 000 euros. Des journalistes qui, dès leur retour, en guise de remerciements, n’ont pas tari d’éloges sur cette ruineuse et pittoresque escapade asiatique ( voirle Midi Libre ); et qui, à présent, s’empressent de commenter, sans trop de virulence tout de même ( un reste de pudeur sans doute! ), ces abracadrabesques gabegies frêchiennes. Tout cela évidemment nié par Christian Bourquin, l’actuel président du Conseil régional du Languedoc-Roussillon ( il élève, à son dire, des ânes! ) qui dit de l’honorable Chambre » qu’elle fait preuve d’une insoutenable légèreté en voulant -à tort- absolument stigmatiser la Région ». Venant de la part d’un clone de George Frêche, de surcroît condamné pour délit de favoritisme et champion de France du cumul des mandats, cette hypocrite saillie est en réalité un paradoxal hommage rendu à la vertu outragée de nos juges régionaux. Le piquant, dans cette affaire, est de voir nos élus , adeptes de la transparence et de l’ éthique, s’étrangler ainsi au moindre énoncé de leurs turpitudes. Il est vrai que dans ces esprits, un peu gauche, elles ne peuvent hanter que les seuls cerveaux de droite qui, comme tout le monde le sait, sont originellement pervers…..
C’est la fête à Narbonne ! De Trénet ! on ne peut pas dire pourtant qu’il y ait de la joie dans les rues de sa ville. Certes le ciel est bleu, mais le vent est violent, et les terrasses désespérément vides. Comme dit l’autre » ça joue sur le moral » . Stendhal déjà l’avait noté : cette cité est fille d’Eole ! Et voilà qu’à l’instant même au j’écris ces lignes de lourds nuages menacent. Qu’il est difficile de se réjouir en ces temps incertains ! Comme dirait Hollande, pardon! Charles, la lune est là, mais le soleil ne la voit pas. Il a beau chanter du soir au matin sur son chemin élyséen, rien n’ y fait : la mer ne danse pas et les golfes sont plutôt sombres. J’ai cependant la chance d’habiter en centre ville et me viennent aux oreilles » des oiseaux blancs » joliment chantés…au moment même où éclate hélas un gros orage. Bon! la fête est finie, les parapluies s’ouvrent… Je remarque au passage qu’ils sont tous, ou presque, noirs. Symbolisme étrange! De pluies et d’eaux, nos vies dépendent…Des vies que nous passons à la recherche de tous ces pays, tous ces palais , tous ces trésors… , n’est ce pas Charles? Dans tes chansons !…
Conférence de presse de François Hollande hier, et confirmation d’une manière d’être, qui, comme celle de son prédécesseur, ne me semble pas correspondre à ce qu’attendent les Français d’un chef d’Etat ; mais peut-être que je me trompe. Soit! Disons alors plus précisément que son style ne me convainc pas, même si je lui accorde bien volontiers le relatif courage de privilégier une « stratégie de l’offre », que déteste une grande partie de ses troupes, plutôt qu’une relance de la croissance par la « demande », que réclame nombre de ses soutiens; y compris dans son propre parti. Mais cela est dit d’une telle manière et mis en oeuvre avec si peu de moyens, qu’il réussit le tour de force ne ne convaincre personne; à la seule exception, dans la presse de ce matin, de « Libération » ( Au train où va ce quotidien, qui fit recette dans l’anti-sarkozisme primaire et secondaire, je ne donne pas cher de sa survie économique…). Pour en revenir à son style, ou à sa méthode, c’est le terme (!) préféré de nos éditorialistes, je ne saurais mieux le décrire que ne le faitSimon Leys dans son abécédaire consacré à une de nos « icônes » du monde littéraire. Je le cite: ( « Son indécision, ses vacillements, ses hésitations et ses contradictions étaient légendaires parmi ces intimes. Avec lui nulle décision, n’était jamais ferme, ni définitive; parfois, d’une même haleine, il réussissait à opter simultanément pour une ligne d’action et pour son exact opposé…l’ambiguïté était son élément naturel, il se complaisaient dans l’équivoque… chaque affirmation étant tempérée d’une réserve, et chaque réserve remise en question par une réflexion après coup, qu’il était impossible de savoir s’il approuvait ou désapprouvait la thèse. Il adoptait cette même attitude à l’égard de toutes les questions grandes et petites… il eût certainement souscrit à cette antique sagesse persane : « quand vous entrez dans une maison observez toujours où est la sortie. » Plus profondément cependant, son indécision permanente reflétait son refus de choisir car chaque choix entraîne un sacrifice et une perte… Il opposait le mot de Stendhal: « J’ai deux manières d’être: un bon moyen d’éviter l’erreur. » pages 111 et 115 de l’édition Folio: voir image )On aura deviné qu’il s’agit là de celui qui régnât longtemps sur les « Lettres française », l’auteur des « Faux monneyeurs »:André Gide!
En me rasant, tous les matins, contrairement à d’autres, je ne me rêve pas assis dans le fauteuil occupé par Jacques Bascou, le maire de ma petite et charmante ville qu’il prétend « faire grande ». Je note en passant que la communication institutionnelle en dit souvent plus sur ses commanditaires que sur les objectifs et les réalisations politiques qu’elle est censée promouvoir. Pour comprendre la personnalité d’un G. Frêche, rien de mieux que l’examen de ses campagnes publicitaires successives, par exemple. Mais ce n’est pas le sujet de ce billet… Je disais donc qu’en me rasant ce matin, j’écoutais distraitement une nommée Carlotti, qui, paraît-il est ministre, jusqu’à ce qu’elle prononce cette phrase de haute teneur philosophique : » les électeurs veulent des élus transparents « . Conséquemment, entendant cette énormité, je me suis taillé le menton ( Grrr!) Des élus transparents ! Après leur patrimoine, qui, dans une poussée délirante de déshabillage collectif, s’est avéré plus opaque qu’il ne l’était dans le passé, voilà qu’une dame de cette même confrérie d’élus voudrait que leurs corps et leurs âmes le soient aussi. Des espèces de spectres, en quelque sorte. Des êtres sans formes ni contenus; sans corps, sans rien quoi ! Le vide et l’inconsistance élevés au rang des plus grandes vertus républicaines. Si j’avais été dans ce studio de Radio Classique, j’aurais pu lui dire que ses voeux étaient déjà grandement réalisés et que les électeurs, contrairement à ses dires, désiraient au contraire plus de consistance, de netteté et de franchise dans l’expression de leurs représentants. Faut dire qu’avec Hollande, ses mots et ses silences, il joint, si cela se pouvait, le vide à l’ambiguité. Je le crois pourtant assuré dans ses convictions. Vraiment! et certainement plus à l’aise avec des chefs d’entreprise qu’aux côtés de manifestants emmenés par la CGT. En héritier politique de Jacques Delors et en pur produit de la haute administration, il sait aussi que celle ci ne connait jamais de rupture… Qu’il s’assume, bon sang! Cet après midi, il conférence devant le quatrième pouvoir. En sortira-t-il avec des habits neufs? Ceux d’un véritable chef d’ Etat, capable de redonner de la confiance à un pays qui n’attend que ça ? J’en doute; mais ne désespère cependant pas. Je ne suis pas du genre à me réjouir, en effet, de la situation dans laquelle nous sommes; même si elle m’offre, par delà mes colères, l’occasion d’en relever, par l’écriture, son comique et ses absurdités…Comme ce matin!
Incidents pour « le Monde », affrontements, violentes échauffourées, émeutes pour d’autres. Bousculades pour Valls, hier ; incidents graves aujourd’hui. Des voyous, des délinquants, des jeunes des banlieues, des hooligans même, nous dit-il, qu’il espère être durement sanctionnés par la justice
A ces mâles propos, on attend ce qu’en pense Madame Taubira dans son style habituel : « c’est la faute du chômage et de la société qui le crée ». A l’écouter, Manuel, un autre mot était au bord de ses lèvres, qu’il étouffait à grande peine : racaille ! Non, jamais ! Et pourtant, c’est bien elle qui vient de sauter à sa gorge. Comme pour lui donner une leçon. Il ne suffit plus en effet d’édulcorer les mots pour pacifier un état de violence barbare qui ne cesse d’enfler dans nos quartiers, ou de l’imputer au pouvoir d’une droite qui ne l’exerce plus, comme à la seule évolution de la courbe des demandeurs d’emplois dont Hollande nous promet une inversion à laquelle plus personne ne croit. Et puis, souvenons nous ! C’était Ségolène qui prophétisait son explosion si par malheur elle était battue. Son ex à l’Elysée, la voilà qui surgit comme un fauve en pleine « fête » du PSG au Trocadéro. Des bandes entières qui prennent d’assaut des bus et dévalisent leurs occupants. Images terribles tournant en boucle dans toutes les capitales : une nouvelle « idée » d’une « douce France », qui ne l’est plus depuis longtemps. Il fut un temps où ces cohortes d’individus étaient désignées et combattues, sans aucune honte, par les marxistes, comme appartenant au lumpenprolétariat, ce vivier de toutes les formes d’idéologies politiques ou sociales fondées sur la violence. Cela n’est hélas plus possible tant notre société est bourrée de mauvaise conscience au point d’accepter toutes les injures faites à sa culture, sa morale et ses mœurs. Aussi, s’il est ridicule de demander la démission du Ministre de l’Intérieur, son prédécesseur aurait pu se trouver dans la même situation, il est urgent d’enfin nommer les choses et les faits tels qu’ils sont et d’y répondre avec l’arsenal politique, répressif et juridique approprié. Il n’est jamais trop tard, pour la gauche, de retrouver les mots de son patrimoine linguistique, et, pour la droite, de ne plus se sentir coupable de l’être.
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