Le PRG tire le missile Taubira sur le PS… et la gauche.

     

Ce matin, dans le seul journal local de ma petite ville qui jadis fut cependant capitale, le PRG de l’Aude au complet – une vingtaine de militants tout au plus : un « grand rassemblement » selon les normes statistiques de ce micro parti – faisait la « Une » et la photo pour appeler les « sympathisants de gauche » à participer à la primaire populaire et voter pour leur candidate à la Présidentielle, leur nouvelle égérie et pompeuse poétesse, madame Christiane Taubira. Une primaire dont les organisateurs se sont arrogés le droit de départager les candidats de gauche à la façon d’une directrice d’école maternelle, en distribuant à des candidats qui ne le sont pas, notamment et surtout Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot et Anne Hidalgo, des appréciations infantilisantes : «très bien», «bien», «passable» – traduire pour cette dernière par « médiocre » et « nul ». Une fausse primaire « spontanée et citoyenne » donc, outrancièrement ridicule, et dont le seul objectif est en réalité de propulser la candidature-torpille de C. Taubira pour faire exploser ce qui reste encore des partis de gauche. J’observe aussi que, dans ma Région Occitanie où le PRG et ses leaders, peu nombreux, certes, mais qui occupent des positions de pouvoir importantes offertes à eux par un PS maître de la Région et de nombreux Départements, ce dernier assiste, muet, comme une taupe, à cette offensive « liquidatrice » de Taubira et du PRG réunis. À croire que dans l’inconscient collectif de ce dernier, la fin d’un cycle politique de 50 ans qui l’avait amené aux plus hautes responsabilités de l’État, était déjà acté. Quand on en fera l’histoire, on ne manquera pas de relever, anecdotiquement cependant – faut pas pousser ! –, que le PRG n’aura finalement jamais cessé de jouer le double jeu du soutien et de la « trahison ». En attendant, pour reprendre les mots d’un ami, on aura tout vu ! Avec du « mélo » à la façon tortueuse d’Arnaud, jusqu’au comique dodu de François, en passant par le cynisme rageur de Jean Luc, la « fausse naïveté » de Jadot, la démesure tragique d’Anne et la grandiloquente morgue d’une Taubira. Mais quel spectacle, tout de même !

 

* Les deux primaires organisées par les socialistes avaient rassemblé 2 millions de votants en 2011 et 1,6 en 2017.

* * Un PRG qui n’aura finalement cessé de jouer le double jeu du soutien et de la « trahison » avec le PS.

 

Illustration : Page Facebook  Édouard Rocher.

       

Contre- revue de « petites phrases » politiques…

       

       

24 janvier 2022.

François Hollande : « Un ancien président peut très bien refaire de la politique et être candidat à l’élection présidentielle…  » Évidemment ! Il n’est pas d’animal plus hérissé et plus gonflé de vent qu’un âne bâté qu’on appelle « ancien président ».

23 janvier 2022.

« Je fais de la politique, car on m’a refusé le job de mes rêves » (Le Figaro Madame du 22 janvier), nous dit Valérie Pécresse. Dont acte, la France et la République ne la font pas rêver. On l’avait deviné, tant chez elle tout sonne faux. Comme une moinesse dansant le tango.

22 janvier 2022.

Dans un entretien à « Libération », Madame Taubira, toujours aussi modeste, a détaillé ce qui la distinguait de ses rivaux à gauche, notamment son « assise, qui doit faire envie à des tas de gens ». Pas à moi en tout cas ! Assise ample et disons généreuse, sans doute, mais hélas ! sans réel fondement. Celle de Pénépole Cruz, par contre…

     

Notre bateau glisse sur le fleuve calme.

 
 
 
 
 
 
 
 
Notre bateau glisse sur le fleuve calme.
Au-delà du verger qui borde la rive,
Je regarde les montagnes bleues et les nuages blancs.
 
Mon amie sommeille, la main dans l’eau.
Un papillon s’est glissé sur son épaule,
A battu des ailes et puis s’est envolé
 
Longuement je l’ai suivi des yeux.
Il se dirigeait vers les montagnes de Tchang-nân
 
Était-ce un papillon, ou le rêve que venait de faire mon amie ?
 
 
Chang Wou Kien. « La flûte de jade », page 28 (L’édition d’art H. Piazza. 1920).
Petit livre précieux donné par une amie qui hélas ! n’est plus de ce monde…
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Mila ne se plaint pourtant pas du protocole sanitaire à son école !…

       

Elle a pris l’habitude de me « faire un Messenger » pratiquement tous les soirs depuis que la Covid perturbe sa scolarité et ses activités sportives ou culturelles. Hier, c’était pour m’informer qu’elle avait été testée et qu’elle « était négative ». Sa mère et sa grande sœur, à l’inverse, « positives » resteront confinées. Contente malgré tout, elle s’impatientait de reprendre le chemin de son école. Faut dire que sa « maîtresse » est « gentille », qu’elle lui donne des cours et des devoirs à distance, en audio notamment ; mais qu’elle ne serait pas dans sa classe demain « parce qu’elle a une gastro » et non pour suivre l’appel à la grève des syndicats enseignants, me disait-elle. À l’en croire, les cours se passent plutôt bien et sans stress ; et le port du masque ne la gêne « pas plus que ça ». Ce qui la conduite naturellement à m’exposer le protocole en vigueur dans son école avec une clarté et une précision proprement stupéfiantes pour une petite fille de son âge (dans quelques jours 10 ans !). Moi qui n’avais rien compris à ce protocole tel qu’il m’avait été rapporté par les médias et expliqué par des professionnels de l’information, et qui trouvais bien fumeuses, pour ne pas dire très hypocrites, les raisons invoquées par les syndicats d’enseignants pour justifier leur mouvement de grève, l’innocence de Mila m’en livrait tous les secrets. Il faut savoir écouter les enfants ! Ils n’ont pas, comme les « grands », de préjugés « sociaux » sous lesquels se cachent souvent des intérêts corporatifs, politiques ou symboliques. J’en eus encore l’exemple au journal de 13 heures où des enseignants grévistes étaient interrogés, en direct, selon la technique joliment qualifiée de « micro-trottoir ». Eh bien, je dois dire que si je n’ai rien compris des difficultés qu’ils rencontraient dans la gestion de leur protocole sanitaire, j’ai bien saisi par contre, du moins je le crois, le sens politique réel de leur mobilisation. De ce dernier, évidemment, Mila ne peut rien en dire. Fort heureusement ! Le temps des illusions et des mensonges, celui des « grands », viendra hélas ! bien assez vite…

« Dans ce monde inventé par les hommes, seul le chien semble toujours à sa place. »

 
 
 
 
 
 
 
 
Rien ne vaut la lecture de trois, quatre pages du journal d’Éric Chevillard : « L’autofictif repousse du pied un blaireau mort (2019-2020) », pour égayer ma journée. Sous sa plume, le monde est renversé ; et son absurdité comico-tragique recouvre toutes les dimensions du réel… Jubilatoire !
 
« 28 septembre.
Il s’immobilisa, la tête renversée en arrière, la bouche grande ouverte. L’avaleur de sabres avait faim. L’épée de Damoclès finirait bien par tomber.
 
Il y a en effet une vie après la mort. Très active même, celle des nécrophores.
 
Ce plumage m’as-tu-vu, cet œil fixe et méchant, ce bec obtus, cette serre avide, le perroquet n’a pas besoin de répéter ses mots pour imiter l’homme à la perfection.
 
25 septembre
Toujours cette impression d’être suivi. Il accéléra le pas, s’élança brusquement dans le lacis des ruelles, bifurqua une fois, deux fois, s’engouffra dans une taverne dont il sortit par l’arrière-salle, zigzagua longtemps encore dans la ville. Le lendemain, l’office du tourisme lui retirait son habilitation de guide officiel et le licenciait sans préavis.
 
ELLE (perplexe). — Heu… Tu prétends avoir passé trois ans dans l’atelier d’un grand maître japonais de l’origami et que ton pliage représente un cygne ?!
MOI. — Mais oui, et même un cygne écrasé par un tracteur, déchiqueté par la charrue, puis à demi dévoré par le chien du fermier. »

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