L’inconséquence de nos grands et petits « féodaux » régionaux.

Unknown Voilà une réforme, celle des collectivités locales, que tout le monde attend depuis des lustres. Tout le monde à l’exception des  élus concernés, si j’en crois la réaction du plus grand nombre, et qui, dans l’instant même où elle est annoncée, mobilise au-delà du raisonnable toute leur énergie et leur mauvaise foi. Car qui peut contester qu’il faille en finir avec notre « mille-feuille administritavo-politique ». Son empilement, ses débordements et ses croisements de compétences. Son opacité et son illisibilité par le commun des contribuables-citoyens, l’accroissement continue de ses prélèvements fiscaux et de ses fonctionnaires. Que dire, comme le dit si bien Jean François Cros dans son dernier billet, de ce « … déchaînement local de tous les pontifes à qui l’on va arracher les parcelles de ce pouvoir de droit divin que leur a pourtant conféré le suffrage universel ! Même ceux qui furent, à l’image du « spinnaker » (voile moderne très légère et très creuse prenant bien le vent…) Montebourg, les fossoyeurs du Département se prennent à défendre cette collectivité qu’ils vouaient aux gémonies quand ils n’en détenaient pas les clefs. » Que dire donc sinon que leur attitude rappelle celle de ces grands féodaux de province qui refusèrent de voir que la cassette royale était vide, les institutions « décentralisées » obsolètes, la concentration des pouvoirs locaux entre les mains de « cumulards » insupportable. Cela fait près de trente ans en effet que le problème est posé et que les scénarios de sortie de cette situation sont connus ( les derniers en date étant ceux de la commission Balladur »). Il était donc temps d’agir. Et quoique imparfait (on y reviendra dans un prochain billet), le projet présenté par le gouvernement va dans le bon sens. Un bon sens que nos élus devraient  mobiliser afin de l’ améliorer plutôt que d’apparaître comme les gardiens d’un temple consacré à leurs seuls intérêts politiques, financiers et « symboliques » particuliers. Au détriment de celui qui seul compte, celui de «l’intérêt général».

La « méritocratie » vue d’Hamon ( Benoît ).

   
 

Depuis le 7 octobre dernier, et après sa défaite aux dernières européennes, Benoît Hamon est désormais professeur associé à l’université Paris 8. Il est censé y intervenir sur «les grandes organisations internationales». Je précise bien : professeur associé (je le fus). Un statut particulier qui valorise l’expérience professionnelle des personnes cooptées – cinq ou dix années doivent être justifiées.

Au nom du père, et du mari !..

Dominique Rousseau est professeur de droit constitutionnel à l’Université Montpellier I et a été membre du Conseil Supérieur de la Magistrature (2002-2006). Il tient chronique aussi régulièrement dans  « le Monde » et l’édition dominicale du « Midi Libre ». Dans sa dernière, de ce dimanche, il nous explique (!!!) que l’élection du fils du Président de la République à la présidence de l’EPAD se ferait certes « dans le respect du seul principe qui fonde la légalité républicaine : le respect du suffrage universel. », mais que ce principe ne serait que  «  l’apparence » de la légalité. Oubliant au passage son liminaire rappel sur « la réalité de la légalité » dans une République qui ne pratique plus le suffrage censitaire (par l’argent, les diplômes, l’âge, l’expérience, et que sais je encore). Bref, dans cette affaire, on n’est pas dans le droit et son respect mais dans l’éthique et la convenance (voir mon billet précédent).Et notre professeur, pour asseoir sa crédibilité, aurait du citer à la suite de sa longue liste de dynasties républicaines ointes par le suffrage universel la dernière en date, celle de Delors-Aubry (sa fille). Mais là, son logiciel politique s’est curieusement bloqué. Comme il semble incapable ou impuissant à traiter la réalité de son quotidien politique montpelliérain où une Claudine Frêche, qui est directrice d’ACM (nommée et non élue), est aussi l’épouse de Georges Frêche, le président de l’agglomération de Montpellier et du Conseil régional. Rappelons, pour des lecteurs peu informés des réalités régionales, qu’ACM est une Société d’aménagement et de construction  et qu’elle est désormais le plus important des bailleurs sociaux de la région Languedoc-Roussillon. Qu’elle gère un patrimoine de plus de 20 000 logements, soit plus de 50 000 habitants répartis sur la ville de Montpellier et le territoire de la Communauté d’Agglomération. Et qu’en 2009, son budget global s’élève à 360 millions d’euros. Cette pratique là du pouvoir, Dominique Rousseau et le «  Midi Libre » l’ont pourtant sous les yeux, mais ils ne veulent pas la voir. Dans ces conditions, quelle valeur attribuer à leurs « papiers » sur « cette noblesse politique ou d’Etat, qui se reproduit et se transmet le pouvoir. », sinon celle de masquer et de justifier « le cynisme de parvenus » de «  nos » hobereaux de province. En l’occurrence la leur. Et la mienne…

De l’inconvenance morale et politique.

Afficher l'image en taille réelleComme le dit si bien Guillaume Goubert, dans son éditorial : « L’accession de Jean Sarkozy à la présidence du conseil d’administration de l’institution qui gère le plus important quartier d’affaires d’Europe n’aura rien d’un crime. Elle n’enfreindra aucune loi. Elle sera juste inconvenante. » Rien d’illégal, en effet, dans cette affaire qui sans doute fait l’objet de critiques excessives. Mais quand même, qui peut penser qu’à 23 ans le fils du Président aura la distance et le recul nécessaire à l’exercice de ce genre de responsabilités ? Personne. Sauf à objecter que dans les faits l’EPAD est géré par un Directeur Général (sans doute un polytechnicien ingénieur des Ponts) à la compétence avérée. Ce qui reviendrait à dire que cette Présidence n’est qu’un fauteuil de complaisance et un tremplin politique. Pour d’autres ambitions… Ce qui serait doublement inconvenant ! Mais ce que révèle cette affaire, après celle de Mitterrand-Polanski, c’est l’inaptitude mentale de certains de nos élus à prendre en considération la part du « symbolique » dans la gestion de la Cité. Comme si nos concitoyens ne « vivaient » qu’en fonction de l’évolution de la courbe du chômage ou du nombre de TGV mis en circulation. Comme si les « valeurs » (je sais, c’est un gros mot pour certains esprits…) étaient toutes relatives et nos élus des hommes comme tous les autres. Eh bien non ! A l’heure des bilans, ils auront aussi à rendre compte sur cette partie là, certes « immatérielle », de leur action. Dans un contexte économique et social, où les marges de manœuvres, pour toute coalition au pouvoir, sont quasi nulles, j’ai tendance à penser que les français se détermineront plus sur ces questions que sur des points de PIB. En Languedoc-Roussillon tout autant, où gouverne encore l’icône même de l’inconvenance morale et politique.  

« Touche pas à mon cumul! »

«Le non cumul des mandats, tout le monde en parle, tout le monde le réclame (plus de 70 % de votes favorables lors de la dernière consultation du PS début octobre et une proposition de loi à l’Assemblée déposée par l’UMP en juin), et pourtant personne n’en veut.» En Languedoc-Roussillon, comme partout en France où seuls 68 députés et 68 sénateurs n’ont qu’un seul mandat.

Articles récents