Dans le dernier Canard Enchaîné, on y découvre la liste des parlementaires socialistes qui n’ont pas payé les cotisations dues au groupe PS de l’Assemblée. Parmi eux, en quatrième position, le régional de la bande des débiteurs, Kléber Mesquida, député de l’Hérault et président du Conseil Départemental de ce même département. Furieux de voir son nom et sa dette étalée sur la place publique, il vient d’adresser sa démission au président de son groupe. Sans régler sa facture, évidemment ! Un micro-évènement domestique, mais qui en dit long cependant sur le rapport très particulier qu’entretiennent certains élus de gauche avec « l’Argent ». D’un côté il est vilipendé, quand il s’agit de celui des « patrons », d’un autre il est chéri quand il s’agit du leur. Jusqu’à pinailler, dans le cas qui nous occupe, quelques centaines d’euros mensuels de cotisations à son parti. Une somme qui pourtant n’est qu’un juste retour dans les caisses du PS, afin d’assurer la maintenance d’une « marque » grâce à laquelle ce monsieur est devenu Député-Président du Conseil Départemental ; et le restera peut-être. Un statut qui lui permet de jouir de moyens, et d’un patrimoine symbolique et financier largement au-dessus de ceux qu’aurait pu lui permettre, par exemple, une carrière, même honorable, à la Direction Départementale de l’Agriculture de l’Hérault. Bref, tout cela me semble bien peu conforme aux valeurs de loyauté et de solidarité que ne manquera pas d’avancer, sans doute et sans trembler, notre Député à son créancier.
Quand,moyen de taille et plutôt élancé, il apparaît sur mon écran de télé ; torse chemisé offert à ses fans et brastendus vers les nuages ; le visage contracté, mais lisse, avec dans les yeux ce regard allumé du désir de briller, d’éblouir, j’éprouve, à l’écouter, un étrange malaise. Malgré toute mon attention, ses mots, ses gestes glissent sur ma conscience du moment. Peu s’y fixent ! Car elle ne se nourrit pas que d’idées et de projets fussent-ils brillamment exposés.
Le ton et les thèmes de campagne de Marine le Pen me rappellent ceux d’une époque où convergeaient, venant d’une certaine gauche et d’une certaine droite, une critique sans concessions du libéralisme économique et politique, la promotion d’une économie administrée et planifiée, un anti-américanisme de principe, une glorification patriotique délirante, la peur de l’ouverture au monde… Et nos éditorialistes, commentateurs et dirigeants de partis, dans ce climat, me donnent l’impression d’être devenus sourds et aveugles ; ou, plus grave, incultes, au point d’ignorer d’où ils viennent.
Je passe en revue le flux de l’actualité politique française sur mes comptes Facebook, Twitter et mes favoris de la presse nationale et régionale. Autant l’avouer tout de suite : je ne m’arrête sur aucun des « posts », articles et analyses qui y sont consacrés, ou rarement, selon qui les signe. Je zappe aussi les «grandes émissions politiques» , à la télé ou à la radio. Je n’ai pas lu le livre-programme de Fillon, ni les propositions pour la France et les Français de Marine Le Pen, celles de Benoît Hamon, Jean-Luc Mélenchon, comme celles qui sont à venir des autres candidats de gauche, de droiteou du centre.
Christine Breyton, l’ancienne secrétaire de la section Ps de Narbonne, vient de déclarer publiquement, par voie de presse, qu’elle se mettait, elle aussi « En Marche » avec Emmanuel Macron. Un évènement à la petite échelle de ma modeste cité, qui toutefois se veut grande, certes, mais qui témoigne du trouble et des tensions qui affectent ce parti un peu partout en France, depuis l’abdication de Hollande et la défaite de Valls à « la primaire de la petite gauche ».