Chronique de Narbonne. Didier Mouly! Les raisons d’une défaite…

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Curieux comme l’on semble se satisfaire d’une incontestable défaite, dans les rangs et à la tête de Nouveau Narbonne, et ce au motif que, sur la seule Ville, Didier Mouly et ses deux autres candidats  seraient gagnants ( encore qu’il soit loin de rassembler toutes les voix de droite qui s’étaient exprimées en sa faveur lors des municipales dernières.) Non! leur défaite électorale et symbolique est nette, et sans ambiguïté – voir mon billet précédent! Ce scrutin n’était pas, en effet, un « troisième tour des municipales » sur le seul territoire communal, tout de même! , mais une élection cantonale, faut-il le rappeler! Et le canton où Didier Mouly était en compétition, le plus important d’un point de vue politique et personnel, était connu, et de lui au premier chef, pour son avantage comparatif, du fait de son redécoupage, au profit de la gauche; comme était connu aussi le rapport des forces politiques en présence, notamment le poids du FN (Cf son score aux dernières élections européennes ).

Le FN a-t-il gagné ou perdu les élections départementales? Par Laurent de Boissieu.

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Le bilan des élections départementales est en demi-teinte pour le FN: électoralement positif mais décevant pour lui en ce qui concerne le nombre d’élus.

 Les plus:

– confirmation d’une tripolarisation entre un bloc de gauche dominé par le PS, un bloc de droite dominé par l’UMP – tous les deux autour de 30% des suffrages exprimés – et le FN seul à 25%.

– confirmation de son socle électoral autour de 5 millions de voix:

-> 5,1 millions d’électeurs aux départementales de 2015

-> 4,7 millions d’électeurs aux européennes de 2014

-> 6,4 millions d’électeurs à la présidentielle de 2012

– progression aux élections départementales (ex-cantonales) en suffrages exprimés:

-> 25,24% en 2015 au premier tour contre

-> 15,06% en 2011 (moitié des cantons)

-> 4,85% en 2008 (autre moitié des cantons)

– progression aux élections départementales (ex-cantonales) en élus:

-> 62 en 2015 (dont 8 au premier tour)

-> 2 en 2011 (moitié des cantons)

-> 0 en 2008 (autre moitié des cantons)

– confirmation de son maillage territorial:

-> présence dans 93% des cantons en 2015

-> présence dans 71% des cantons en 2011 (moitié des cantons)

-> présence dans 51% des cantons en 2008 (autre moitié des cantons)

– confirmation de son ancrage dans ses bastions (Sud-Est, Nord-Est), en s’appuyant désormais sur des élus locaux en voie de notabilisation.

– confirmation de sa progression dans ses terres de mission (Centre, Ouest), au point dorénavant d’être en mesure de se qualifier au second tour dans un grand nombre de territoires.

 Les moins:

– élection de seulement 62 conseillers départementaux sur 4.108 (1,5% des élus).

– isolement fatal dans un scrutin majoritaire (uninominal ou binominal) à deux tours: on ne peut pas à la fois dénoncer l' »UMPS » et attendre l’appoint en duel de second tour avec la droite ou avec la gauche d’électeurs PS ou d’électeurs UMP.

– manque de crédibilité et extrémisme d’une partie de ses candidats, cadres et militants restés sur la ligne historique du FN.

Le blog de Laurent de Boissieu, ici: http://www.ipolitique.fr/

« UMPS » : 101, FN : zéro, ou la prophétie auto-réalisatrice du Front national, par Gérard Grunberg…

imgres« À force de dénoncer l’existence de « l’UMPS », le Front national a fini par lui donner une consistance réelle. Non pas – ou pas encore – au niveau des stratégies des partis mais au moins, et clairement, au niveau de l’électorat. Si ce parti n’a gagné aucun département dimanche dernier et seulement une soixantaine de sièges sur environ 4000 – soit 1,5% –, malgré ses réelles performances en voix, c’est que s’est formé contre lui un large front électoral.

Et voici déjà que le scrutin départemental est projeté sur les régionales de décembre 2015…

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Une première indication de ce que pourrait être la carte politique des grandes régions en décembre 2015. De quoi donner la migraine à Hollande et Valls… Et qui explique les manoeuvres en cours pour rassembler toute la gauche. Cette carte a été construite sur ce scénario, alors que le PCF, le FDG, l’extrême-gauche et nombre d’écolos alliés à Mélanchon feront leurs propres listes. Pour rappel, dans la région Nord-Picardie, la gauche gouvernementale a fait 1,2 million de voix, la droite gouvernementale 1,25 million, et le FN 1,45 million, au premier tour des départementales. Conclusion ? De quoi donner la migraine aussi à l’UMP-UDI, dans la grande région Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon; un Languedoc-Roussillon qui, tout seul, verrait certainement le FN à la tête de son exécutif…