Le plus dur est devant nous.

Avant de tenir chronique dans la Croix, Alain Vernholes le faisait dans le Monde. L’économie est son sujet. Ou plutôt les politiques publiques économiques. Sa dernière, datée du 8 février 2010, est titrée «Le plus difficile est pour demain». Sa conclusion est qu’il faudra 10 à 12 ans d’équilibre budgétaire pour retrouver le niveau d’endettement qui était le nôtre en 1997 (60% du PIB ) et, en conséquence aussi serrer les budgets de l’Etat, des collectivités locales et de la sécurité sociale. Donc réformer sans désordre, agir sans autoritarisme et assainir les comptes publics en évitant le risque de la stagnation économique. Trois « grands écarts » qu’une droite fatiguée pourrait refiler à une gauche pas très motivée afin de gérer la crise sociale que ne manquera pas de produire ces ajustements budgétaires au combien nécessaires!Mais qui en contrepartie de ce transfert démocratique de la gestion du pays à la gauche lui permettrait, à l’occasion d’élections intermédiaires, de reprendre, mairies, départements et régions… En attendant, observons à la manœuvre les gouvernements espagnols, grecs et portugais, socialistes et sous pression des marchés financiers. Un avant goût de ce qui pourrait, peut -être, nous échoir un jour…

Le Triangle d’Oc désormais légitimé.

Nous ne ferons pas de commentaires particuliers sur l’attribution par l’Europe d’une subvention de 5 millions d’euros aux deux agglomérations de Narbonne et de Béziers à la condition de mettre en œuvre un projet urbain intégré, d’élaborer une stratégie commune et de construire un dispositif de gouvernance et de pilotage à l’échelle du territoire concerné. Rappelons seulement que ce territoire, cette stratégie et ce dispositif de gouvernance expérimental et modeste existaient depuis 1999. Que, pendant la campagne des régionales qui a précédé l’accession de Georges Frêche au pouvoir, son futur vice président, Eric Andrieu, déclarait que ce territoire (le Triangle d’Oc) n’était pas «  pertinent ». Qu’en cours de mandat, il le redevenait sur le fondement d’analyses et de textes que j’avais en son temps produits, pour gagner un angle et devenir un « carré régional stratégique » ! Que cela prouve, encore une fois, qu’il y a des réalités que le « politique » ne peut ignorer au prétexte qu’elles auraient été diagnostiqué et prises en compte par le « parti d’en face », et qu’il n’y a rien d’offensant pour l’intelligence à l’admettre. Que les présidents de Région et de Communautés d’agglomérations passent au gré des alternances, mais que le fond des stratégies et des programmes établis avec leurs équipes techniques restent. Et que, de cet « écart » entre le « dit » et le « fait », résulte une opinion « citoyenne » qui ne fait plus confiance (près de 65% selon les derniers sondages) à la gauche comme à la droite pour résoudre les problèmes auxquels se trouve confronté notre pays. Cela dit, revenons à nos affaires régionales et réjouissons nous de cette reconnaissance tardive (et désormais bien établie dans les cerveaux politiques rouges et bleus) de ce Triangle d’Oc pour lequel j’ai, un temps, pas mal œuvré…

De l’estime de soi…et des autres!

On connaît la distinction des ordres entre le juridico-politique et la morale (oh le vilain mot !), et ses effets sociaux. On peut, en effet, tenir des paroles attentatoires à la dignité d’une personne ou d’un groupe social et ne pas être condamné par la justice civile, par exemple. Autrement dit, respecter la loi et se comporter de manière indélicate et déloyale (la définition familière du salaud).Tous les jours ou presque l’occasion nous est donnée d’en relever l’insupportable existence, notamment dans l’espace public. A des degrés plus ou moins élevés, comme cette dernière relance des petites affaires concernant Julien Dray dont la fédération de l’Essonne n’a pas retenue la candidature pour les prochaines régionales. Exprimant de ce fait un souci de décence assez rare dans la vie politique pour ne pas être positivement remarqué. Un souci que ne semblent pas partager nombre de dirigeants politiques de droite comme de gauche pour qui, à l’instar de la présidente de Poitou-Charentes : « Il y a la présomption d’innocence. Julien n’est toujours pas jugé et je trouve quand même inadmissible de lui faire subir la double peine ». Des dirigeants qui savent très bien de quel tissu est fait le costume de Julien mais qui s’empressent de le recouvrir du manteau de l’hypocrisie la plus cynique au motif encore plus indécent de le faire payer par Martine Aubry. Témoignant ainsi d’une absence totale de sens moral et d’une piètre estime de soi. Quant à celle des autres…