Ah ! cette « Une » de couverture. Et cette photo titrée : « L’Union Européenne investit dans les projets du Narbonnais » présentant les députés européens Andrieu (Ps) et Marlin (LR) entourés de gestionnaires d’organismes ayant bénéficié d’une aide financière de l’Europe, leur regard tourné vers le ciel et la lumière, dans une iconographie rappelant cette manne providentielle que Dieu envoya aux Hébreux pendant la traversée du désert.
La ronde des prétendants au trône municipal a commencé, samedi dernier sur Radio Barques. Nicolas Sainte Cluque, le conseiller général socialiste et premier opposant de Didier Mouly en son conseil municipal, adoubé par l’association créée par Jacques Bascou, et attendant de l’être par la section socialiste locale, en a profité – il était dans son rôle !– pour dire tout le mal qu’il pensait du maire – à terme sortant, mais décidé à le rester, maire. Samedi viendra le tour d’Alain Perea, le député de LREM, qui ne dit rien de ses intentions, tout en laissant dire et en disant tout de son intérêt pour la ville…
« Une sociologie paresseuse incrimine la crise économique, les inégalités, les fractures sociales » pour expliquer la montée et l’installation au pouvoir de partis « populistes » un peu partout dans le monde ; et en Europe…
Narbonne : place des Quatre Fontaines et alentour…
Fermeture de commerces ; nombre de logements vides, ou dégradés – alors qu’on nous répète en boucle que la France manque de 500 000 logements neufs par an – ; fuite des familles qui en ont les moyens vers la périphérie et ses maisons individuelles ; appauvrissement – les coeurs de villes moyennes sont devenus plus pauvres que leur environnement immédiat – ; disparition de commerces de base – boucherie, boulangerie, équipement de la maison – au profit d’enseignes de tatouage, de vapotage, d’achat d’or, de ventes éphémères… – ; étalement urbain à la périphérie autour de grandes zones commerciales ; enlaidissement des entrées de villes… , ce portrait désolant des villes moyennes est aussi en partie celui de Narbonne ; et si plus personne aujourd’hui ne le conteste , rien ne semble encore être vraiment entrepris pour remédier à cette situation*. Les élus locaux en parlent, certes, mais l’envisagent souvent comme un problème de commerçants, quand ils n’invoquent pas la fatalité. Alors que le phénomène est général et que les solutions sont structurelles. Il importe, en effet, et vite, de repenser globalement la ville de demain, d’en refaire un espace public de qualité en jouant sur tous ses usages : logements, transports, espaces de détente et de loisirs … avec une grande attention aux détails (espaces verts, trottoirs larges, couloirs pour les cyclistes, façades, devantures des magasins…) comme aux éléments identitaires et patrimoniaux. Cela exige évidemment un travail sur le long terme, un travail de couture constant et minutieux. De sorte que l’on peut considérer l’époque des ingénieurs et des grands aménagements – fleuris ou pas – finie, datée. Place donc aux maires « ménageurs » et aux urbanistes-paysagers – Les prochaines municipales devraient être l’occasion d’opérer, enfin, ce changement radical de politique…
*Les élus seraient déjà bien inspirés de ne plus continuer à construire la ville en dehors de la ville, avec toujours plus de centres commerciaux, de zones d’activités, de rocades, de lotissements, notamment… ou de d’y déplacer des services publics…
Le croquis de la semaine de Denis Carrière : Mélenchon « Entre théâtre ce soir et télé réalité «
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