Je voulais trousser un petit madrigal en l’honneur de nos nouveaux gouvernants puisqu’aussi bien, depuis la tragique disparition de leur barde officiel et patenté dans la forêt vosgienne (tu sais, celui qui célébrait le passage des ténèbres à la lumière et qui a vécu là dessus pendant trente ans), ils paraissent dépourvus de thuriféraire officiel.
A priori la chose est difficile car il faut bien avouer que le sujet n’inspire pas particulièrement les envolées épiques et il faut une certaine imagination pour y voir une quelconque épopée…Mais, cependant, tel Clément Marot a la cour de François 1er (celui de Marignan et du drap d’or, pas celui de l’observatoire), je voudrais essayer, en l’honneur de François deux dit « le normal » (second de la lignée dont l’avènement date de cette lumière dont je parlais plus haut, le premier étant François 1er dit « le futé »… ) de lui donner un petit triolet, une suite enjouée et guillerette destiné a soutenir son moral et sa déjà légendaire combativité face aux jours difficiles qui s’annoncent.
Paraphrasant un peu Aragon, j’avais d’abord pensé comme titre à « la rose et le résidu », tant il apparait que, pour reprendre en la modifiant un peu une célèbre formule, le PS d’aujourd’hui, c’est ce qui reste du socialisme quand on a tout oublié….
Et puis, le reste venait bien… « celui qui croyait aux promesses et celui qui n’y croyait pas »… etc., ça paraissait coller…
Mais finalement et j’en demande pardon aux mânes du bon Jean de la Fontaine, je me suis replié sur un petit pastiche d’un de ses petits tableaux que tout le monde reconnaitra…Un peu, également, c’est vrai, parce que, dès qu’il est question de fables, le nom du PS vient immédiatement à l’esprit tant il excelle dans ce domaine…La transition apparaissait donc très facile…
Voici donc le résultat de cette cogitation en espérant bien, je l’avoue, que cela me vaudra une croute de fromage dans l’une quelconque de ces petites cours de province ou les baronnets des lieux dispensent leurs bienfaits aux affidés avec tant de largesse.
Après tout, semble-t-il, être journaliste, poète ou créateur appointé et subventionné est désormais le rêve de tout artiste qui se veut libre ! Non…?
Le PS ayant sifflé cinq années,
Se trouva fort dépourvu
Quand son heure fut venue…
Plus un seul petit euro
Pour faire encore le Zorro…
Il alla crier famine
Chez Angela sa voisine,
La priant de lui prêter
Quelques euros pour subsister
Jusqu’aux élections prochaines…
« J’ai tout bouffé, foi d’animal
Intérêt et principal ! »
La teutonne n’est pas prêteuse,
C’est là son moindre défaut…
Que faisiez-vous aux temps beaux … ?
Dit-elle à cette emprunteuse…
Euh, je promettais…
Je braillais, éructais, m’étranglais de colère,
Je sauvais en discours l’humanité entière,
Oh, oui,, je promettais aux foules laborieuses
Des lendemains qui chantent, des fins de mois heureuses,
Je faisais rendre gorge à tous les possédants,
Je matais la finance avec tous ses mandants,
J’appelais au combat les damnés de la terre
Et je multipliais par trois les fonctionnaires…
Je haïssais l’argent, surtout celui des autres,
Je reprenais de Marx les actes des apôtres.
Empli de compassion, j’expliquais aux agents,
La façon dont il faut réprimander les gens,
Les Roms, les trafiquants et autres délinquants
Car ce n’est pas leur faute si le grand capital
Fait sur eux sa pelote et les oblige au mal…
Je cognais, je tapais…ça ma défoulait bien…
Oh, oui, je promettais…
Et, là…Me voilà bien…
Ach…S’écria la teutonne,
Vous promettiez ?
Eh bien, tenez, maintenant…!
Le votant, honteux et confus,
Jura, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus…
(Je sais, ce n’est plus la même fable mais je trouve que cela fait une très jolie et très morale fin)