Chroniques de Narbonne – mais pas seulement !

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L’argument souvent avancé par les responsables des exécutifs locaux, départementaux et régionaux pour justifier l’inflation de leurs budgets de « communication, est la nécessité de « vendre » leur territoire afin d’y attirer des entreprises , créer de la richesse et des emplois. Un argument bien pauvre en réalité. Il suffit pour s’en convaincre  de rapporter, en Languedoc-Roussillon comme dans ma petite ville qui se veut grande – mais elle n’est pas la seule – , les budgets consolidés en question  ( sur la durée de deux mandats, par exemple ) au nombre d’emplois effectivement créés. Point besoin d’alourdir cette chronique de références et de chiffres, tout le monde sait de quoi il en retourne sur ce sujet. Nous occupons le haut du tableau par la faiblesse de la richesse créée par habitant, le taux de chômage , le nombre de « rémistes » etc… Cet argument est d’autant moins sérieux que les dirigeants d’entreprise à la recherche d’un site où s’implanter disposent de services et de conseils qui savent comment traiter les luxueuses brochures et  forts couteuses « campagnes de communication » orchestrées par nos prodigues collectivités dont ils sont la « cible » : classement vertical ! Pour se faire une idée des avantages comparatifs de notre région, il leur suffit en effet de consulter les statistiques de l’INSEE ou celles, plus récentes et forts déstabilisantes,  de l’INPES. Qu’apprend-t-on ? Et  bien que la région où l’on consomme le plus d’alcool n’est ni la Bretagne ni le Nord-Pas-de-Calais mais… le Languedoc-Roussillon. Pas moins de 17% de la population y boit tous les jours, nettement plus que la moyenne nationale de 11%  ; que les taux d’ivresse sont les plus élevés et qu’on expérimente le plus facilement le cannabis ou la cocaïne. Il n’y a guère que pour l’usage des poppers ou des champignons hallucinogènes que le Languedoc-Roussillon se laisse devancer par la Bretagne. Un tableau peu reluisant évidemment en lien direct  avec le niveau de vie, le taux de chômage et la progression de la pauvreté puisque dans ces domaines aussi le Languedoc-Roussillon détient le titre incontesté de champion de France. Le Grand Narbonne, n’échappant pas – par quel miracle le pourrait-il ? –  à ces « pathologies sociales » symptomatiques d’un territoire en grandes difficultés. Loin de moi cependant l’idée que soient supprimées toutes les dépenses de communication des collectivités régionales ou qu’elles soient plus conformes à notre réalité économique et sociale  forcément désespérante – celle décrite par les chiffres officiels  – Non , le propos se veut plus raisonnable, moins masochiste – si on veut ! C’est de la propre « santé » de nos élus dont je m’inquiète surtout .  Car à les entendre réciter de « merveilleuses » fables pour justifier les coûts  exorbitants de leur tout aussi merveilleuse « communication institutionnelle » , je crains qu’ils ne finissent par se persuader que leur « territoire » d’élection  est bien conforme à celui complaisamment représenté dans les séduisantes pages glacées de leurs nombreuses et luxueuses brochures publicitaires. Ce qui s’apparente, me dit un ami praticien , à un trouble du langage bien connu des spécialistes en psycho-pathologie répertorié sous l’obscur substantif de psittacisme; et que le languedocien de base, plus prosaïque et doté d’un solide bon sens, présente comme celui si caractéristique et insupportablement répétitif d’un perroquet … Chez lui aussi, il est vrai,  les mots n’ont pas de sens !

Chroniques de Narbonne : Midi Libre sera-t-il sauvé ?

 

 

 

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Dans une précédente « Chronique de Narbonne » consacrée au sévère plan de restructuration du groupe auquel appartiennent l’Indépendant et le Midi Libre, je m’inquiétais de ses conséquences sociales: suppressions de postes, reclassements et fermeture de l’agence narbonnaise du Midi Libre d’ici la fin de l’année .  Je relevais aussi , conséquemment, la perte relative d’un esprit de concurrence qui, objectivement, rendrait plus difficile encore l’expression publique des diverses options politiques d’ores et déjà en compétition pour les prochaines municipales. Ce souci, la CFDT, qui tente de mobiliser les salariés du groupe afin de limiter les dégâts, le fait sien aussi en faisant observer que : « La disparition d’une ligne éditoriale va affaiblir notre capacité, déjà érodée, à faire face aux différents pouvoirs, d’autant plus que la hiérarchie a pris l’habitude de courtiser les élus dans l’espoir utopique qu’ils aideraient les journaux à éviter la noyade. » Le représentant de cette centrale syndicale, qui connait bien le milieu,  aurait pu être encore plus précis et faire état des affinités de toute nature liant rédactions locales et pouvoirs politiques locaux, auxquelles se mêlent parfois toutes sortes de traitements de faveur – Chut !… Entendez moi bien, comme partout ailleurs, ou presque … L’exemple venant d’en haut : à Paris la presse et la politique, ne dorment-elles pas dans le même lit ?  En province en général et dans ma petite ville en particulier, une mesure toute simple permettrait pourtant de limiter ces effets pervers : déplacer tous les trois ou quatre ans les chefs d’agence, les faire changer d’air, comme les sous-préfets. Mais on en est pas là, loin s’en faut ! C’est plutôt l’inverse qui prévaut: la politique du groupe « Les Journaux du Midi » semblant se limiter au laisser faire de chaque agence avec les politiques locaux dominants, pourvu qu’il n’y ait pas de vagues. Cela dit, j’apprends que certains des journalistes du Midi Libre de Narbonne travailleraient , avec leurs collègues de Carcassonne, au maintien de ce titre dans le Département de l’Aude ; et ce autrement que pour y conserver «  deux éditions fantômes à l’image de l’édition Catalan de Midi Libre . » Inutile de préciser que je soutiens cette initiative , comme je soutiens les salariés de l’Indépendant qui, par la voix de leur syndicat, veulent un titre plus libre, plus dynamique et plus offensif. La seule manière,  pour une presse locale souvent paresseuse – parce que souvent, il faut en convenir, appauvrie en moyens financiers et humains – de se sauver de la noyade financière et … déontologique.

La mort annoncée du Midi Libre de Narbonne !

 

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Petite révolution, mais à grande échelle dans ma petite ville de province qui fut grande et prétend l’être toujours et encore : le Midi Libre va disparaître des «  tourniquets » . Dans le cadre d’un plan de restructuration du groupe auquel appartiennent l’Indépendant et le Midi Libre, des suppressions de postes, des reclassements et la fermeture de l’agence narbonnaise du Midi Libre seraient programmés . C’est l’info qui court sur les Barques de Cité et de Bourg. Si j’en comprend bien la logique économique, de ce plan – rien en effet ne justifie l’existence de deux titres qui déjà partagent un certain nombre de services et de compétences  communs -,  les personnalités très opposées de leurs rédacteurs en chef et la concurrence éditoriale dans laquelle ils s’étaient engagés, donnaient cependant un semblant de crédibilité à une information pluraliste qui devrait définitivement s’éteindre aux lendemains des fêtes de Noël, me disait-on, sous le sceau d’une confidence largement éventée, en ce matin frisquet de novembre . Autant l’avouer, j’aurais préféré que Plombat – drôle de nom pour un patron de presse ! – taillât dans ses effectifs et son portefeuille de titres après Pâques. Ne serait ce que pour nous donner l’espérance ou l’illusion d’une couverture politique des prochaines échéances électorales à tout le moins décente. J’ai le souvenir de l’époque ou P. Nappez, alors à la tête de l’agence narbonnaise du Midi Libre, avait su, quoique l’on pense encore de son parti pris et de ses engagements professionnels futurs, du tonus médiatique aux précédentes . Et il n’était pas interdit de penser, après tout, que son successeur aurait su donner lui aussi, à sa manière, le même dynamisme, toujours redouté par les pouvoirs en place, à cet intense et passionné moment de la vie publique locale où s’affrontent convictions, programmes et …ambitions . À imaginer le printemps prochain avec le seul Indépendant on peut légitimement s’interroger en effet , les personnes ne sont pas ici en cause, sur le nombre et la variété des nuances et des « couleurs » qui composeront la palette de ses futures compositions journalistiques pré-électorales. Mais peut être que ce que j’en dis, de cette exécution médiatique attendue, pour ne pas en avoir vérifié le sérieux auprès des principaux intéressés, je le confesse, relève d’une désobligeante et méchante cabale. Attendons donc la réaction à ce billet des principaux intéressés ! Cela dit, sans vouloir en rajouter dans la déstabilisation, on raconte, dans les salles de restaurants – pas de pub ici ! – et peut-être même dans le cercle de nos chers « amateurs de cigares », ou les gradins officiels du Palais du Travail , que certain journaliste de l’Indépendant , et non des moindres, serait déjà recasé à la tête du  « services communication » d’une collectivité du Grand Narbonne. Une fonction qui désormais semble devoir être intégrée dans le plan de carrière de tout journaliste soucieux de son avenir et de ses intérêts. Et qui montre à quel point les frontières entre l’information politique et la communication institutionnelle sont aussi ouvertes que ne le sont celles qui séparent le patrimoine des élus du droit de leurs électeurs , qui pourtant les font vivre , à les connaître…

A Narbonne comme à Paris, il est grand temps de se ressaisir !

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Dans ma petite ville de Narbonne, qui se veut grande , le théâtre politique présente, comme au plan national, le même spectacle désolant d’une opposition déchirée par des querelles de personnes et des intérêts partisans, face à un parti socialiste détenant tous les pouvoirs ou presque: celui de la Région, du département, de la Communauté d’agglomération et de toutes les associations gravitant autour de ces collectivités. A croire que certains boutefeux dont l’arrogance et la stupidité n’a d’égale qu’une culture politique tout juste acquise dans le sillage de la défaite de l’ancien maire, n’ont d’autres soucis que de faire gagner leur adversaire de gauche ou de permettre au Front National de figurer au deuxième tour, ce qui au final revient au même. Ces jeunes gens, ils le sont pour la plupart, aiment à se regarder dans une presse locale qui en joue, pourquoi donc s’en priverait elle ,  tous les jours ou presque, pour le plus grand profit, on ne peut le leur reprocher, du maire sortant. De son donjon, ce dernier apprécie et en redemande. Car si je compte bien, avec l’UMP associée au centre droit, si j’ajoute une liste prétendument apolitique de droite, qui après tout représente par son fils une certaine histoire politique avec celle assurée par son père pendant des décennies à l’Hôtel de ville, puis une autre, qui nous est annoncée samedi, et dont un assureur inconnu nous dira qu’elle représente une société civile aux contours en réalité dessinés par d’anciens prétendants en manque d’oxygène et nourris depuis par une rancune aussi féroce que suicidaire , et celle d’un Front National enfin qui, même coiffé d’un bonnet d’âne et sans faire campagne est assuré d’un bon résultat, cela devrait nous en faire au total quatre et donc deux de trop. Au train où vont les choses, tout et le pire sont en effet possibles. Et comme je n’ai pas envie de voir le parti de Marine le Pen déboucher en tête au soir du premier tour des municipales , il faut , par tous les moyens,  créer les conditions d’un affrontement digne et républicain entre la droite et la gauche. C’est d’abord évidemment de la responsabilité des partis dits de gouvernement : l’UMP et le PS. De nous tous aussi. Et que j’assume, notamment en dénonçant, comme aujourd’hui, ces apprentis sorciers qui, sous couvert d’union,  de pluralisme, d’apolitisme, de compétences et autres billevesées , dans une conjoncture fortement anxiogène et de profond rejet du pouvoir en place, ne font qu’accroître un sentiment de désespérance favorable à tous les extrémismes. L’heure n’est plus en effet à ce genre de postures, elle exige au contraire que soient affirmés des repères politiques forts et clairs. S’il n’est pas encore trop tard pour que certains esprits se reprennent, par contre leurs heures sont comptées pour en finir avec leurs mesquins et dangereux calculs . Dans l’intérêt de tous ! quelques soient nos appartenance et nos convictions . A Paris , comme à Narbonne !

Primaires socialistes à Marseille: bouillabaisse ou couscous ?

 

 

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Si l’on demande aux gens avertis s’il est normal de protéger l’inventeur ou le créateur artistique par des brevets ou des droits d’auteur, il est répondu oui de façon écrasante. De sorte que l’on peut légitiment se demander s’il ne conviendrait pas de breveter aussi les recettes de cuisine. Et la bouillabaisse en premier lieu, qui fait le bonheur des amateurs de bonne chère et la gloire des marseillais. Une recette déclinée sur le terrain politique et présentée par madame Carlotti  aux pieds de Notre Dame de la Garde pour expliquer ses reflux gastriques au soir des primaires socialistes marseillaises. Il semblerait cependant qu’elle se soit mélangée les fourchettes en confondant les ingrédients orientaux utilisés avec succès par sa concurrente avec ceux qu’elle mitonnait habituellement dans ses cuisines locales. Pour avoir perdue la main dans cet art tout d’exécution qu’est la politique, la voilà condamnée à regarder passer les plats. Dimanche prochain, au menu et sans elle, bouillabaisse, comme toujours, et peut-être, surprise ! du couscous … Pastis offert !