Le 18 mars, dans ma petite ville, les Verts ont commémoré la Commune de Paris – enfin ! on ne sait trop… On aurait pu penser aussi à des saltimbanques posant le temps d’une photo. C’est donc un tableau vivant qui nous fut offert ce jour là, disais-je, par nos intermittents du spectacle « écolos » du « grand narbonnais » – ils ont de la culture et tiennent à nous le faire savoir !
S’il faisait jour, la lumière était grise et le vent froid. Il était 7h 30. Je me rendais dans un laboratoire pour un contrôle de routine. À jeun. Sans ma dose de café. Pressé d’en finir. Cet homme, marchait loin devant moi.
Canal de la Robine. Promenade des Barques. Ensemble monumental.
Il y aurait tant à dire d’une journée apparemment vide, songeais-je, assis, « au soleil », sur un banc de la promenade des Barques d’où j’observais, distraitement, l’agitation et les déplacements de flâneurs, pour la plupart jeunes, insouciants et très légèrement vêtus. Les garçons portaient d’amples tee shirts et des jeans informes, les filles de minuscules débardeurs et des pantalons très moulants.
Le Figaro Magazine vient de publier son palmarès des villes « où il ferait¹ bon vivre » – comme il le fait régulièrement (d’autres hebdos pratiquant ce même exercice, sur d’autres thèmes, qui est une technique bien connue pour attirer l’attention de lecteurs potentiels).
Des jours que nous vivions sous un ciel épais couleur de plomb. Un vent marin de pluie, violent, noyait les plages ; en ville, giflait les murs ; courbait les ombres de fantomatiques passants, déchirait leurs coiffes, brisait leurs rêves, leurs désirs. Les nuages étaient encore bas ce matin. Mais la « tempête » s’est enfin tue. Miraculeusement est aussi venue dans ma fenêtre une marchande de jonquilles. Elle habite le quartier, je le sais. Sur sa bicyclette, dans une cagette, les premières narcisses de la saison. D’un jaune éclatant. Splendides. Fraîches. Je les aime ! Elles annoncent le printemps. Comme chaque année, avec quinze jours d’avance, me dit-on. Elles ont la couleur du soleil ; celle de l’aurore précisément. Mystérieuse aurore, incertaine encore dans la grisaille du temps…
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