Moment de détente et de plaisir à « La cave à vin et à manger » de Lionel Giraud.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
En ce jour d’Épiphanie, nous avons déjeuné à la « Cave à vin et à manger » de la Maison Saint-Crescent. C’était un jour d’anniversaire (je ne dirai pas lequel !). Il faisait un beau soleil et le ciel était bleu ; et froid. La grande salle de cette aimable « demeure », toute en lignes droites, était dans une lumière douce et apaisante ; et l’esthétique générale de cet espace, jusqu’aux tables et couverts, en parfaite harmonie de rythme et de couleurs.

« La grande bellazza », de Sorrentino. Un film éblouissant…

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
J’ai visionné hier soir le film de Sorrentino : « La grande bellazza » – « la grande beauté » : celle de Rome. Un film époustouflant de virtuosité technique et d’une grande exigence éthique. Jep Gamberdella, interprété par le magistral Toni Servillo, en vieux dandy tiré à quatre épingles, promène son ennui dans les fêtes aussi grandioses que vaines de la belle société romaine. Avec son léger sourire, mi ironique – mi tragique, Jep est un « cynique sentimental » comme l’explique le cinéaste ; il est en quête d’une beauté déjà passée, qui lui échappe sans cesse. Sorrentino dit de son personnage qu’il « navigue entre l’insolence et l’émotion. La beauté l’émeut, il la perçoit, mais il la sait incapable de durer, et la prescience de cette perte implacable lui fait monter les larmes aux yeux dans la séquence où il regarde les clichés de ce type qui s’est pris en photo chaque jour de son existence. ».
La première phrase du film est empruntée à Céline :  » Voyager, c’est bien utile, ça fait travailler l’imagination. Tout le reste n’est que déception et fatigues. Notre voyage à nous est entièrement imaginaire. Voilà sa force ».
Et la dernière : « sous le blabla se cache le silence et les sentiments. Que ce roman commence ».
Le film s’arrête. Le spectateur n’a plus qu’à fermer les yeux et son voyage peut enfin démarrer.

Joyeux Noël !

         

J’étais dans cet état où de brumeuses idées mêlées à de troubles souvenirs occupaient mon esprit sans pouvoir se fixer sur un moment, un objet ou une personne qui auraient pu ranimer les sentiments et les émotions éprouvés dans mon enfance en ce temps de Noël, quand des cris et des bruits de tambours se sont bruyamment fait entendre sous mes fenêtres.

RCN 0 – Oyonnax 70 ! J’en ris à présent…

 

     

Finalement, j’aurai passé la plus grande partie de mon existence dans le monde d’avant, songeais-je ce matin en apprenant la défaite humiliante du R.C.N – 70 à 0, à Oyonnax –, le club longtemps emblématique de ma petite ville – petite ville qui fut aussi, soit dit en passant, la capitale d’une grande province romaine.

Un moment de vie alentour du marché de Noël…

         
Je passe tous les matins devant le même café. À l’intérieur, j’y vois toujours la même table d’hommes âgés. Toujours assis à la même place, ils portent toujours les mêmes vêtements. Leurs visages cireux et leurs gestes lents sont comme figés dans le temps. Devant eux, des verres à pied de vin blanc – ils portent leurs empreintes. Un serveur est accoudé sur son zinc. Ses bras sont croisés, son dos vouté ; ses épaules en avant portent une lourde tête largement dégarnie. Son regard fixe est humide et lointain. Des volutes de fumée montent de ses doigts. Un ventilateur fatigué brasse l’air confiné de la salle. Sur le trottoir, un habitué du lieu est penché au ras d’une petite table ronde sur laquelle reposent deux baguettes de pain et une tasse de café. Il lit le « Canard enchaîné ». On échange quelques mots sur la santé, l’âge, les petits enfants ; ces générations qui ne lisent plus, ni ne votent. Qui nous échappent. On entend l’animateur du marché de Noël installé sur la promenade des Barques, vanter de sa voix de baryton les liqueurs à la truffe d’un jeune marchand. Il s’étonne. Nous aussi. Perplexes. Il est midi. Le ciel est d’un beau bleu – dur. La lumière est coupante. Il fait froid. Il est temps de rentrer. Un hautparleur perché sur un platane diffuse un air nostalgique, hors de saison : « … ce soir on danse… »

Articles récents