« Elle portait une certaine idée de l’homme et militait pour la liberté de chacun. Sa cause était l’universalisme, l’unité du genre humain, l’égalité de tous avant l’identité de chacun, l’hospitalité pour toutes les différences réunies par une même volonté, une même dignité, l’émancipation contre l’assignation (…). Que nul aujourd’hui ne fasse mentir ou ne détourne son combat universel. Ce n’était pas un combat pour s’affirmer comme Noire avant de se définir comme Américaine, ou Française. Ce n’était pas un combat pour dire l’irréductibilité de la cause noire. Non, mais bien pour être citoyenne libre, digne, complètement, résolument. » Voilà, tout est dit ! Et tout fut beau, juste et digne. Oui, ce soir, la France était belle.
Dimanche, 16h. Vent froid et violent. Les rues sont désertes, ou presque. Je marche pour marcher. À l’aveugle. Sans but. Pour le plaisir ! Physique : le visage dont la peau s’étire. Psychologique : les idées dont les lignes se tendent.
Que c’est beau le rugby joué avec cette foi ; que c’est beau un stade en joie ; que c’est beau l’audace en bleu ; que c’est beau un visage en pleurs ; que c’est beau des joueurs en gloire ; que c’est beau un « quinze » en « un » ; que c’est beau tant de courage, tant de talents ; que c’est beau de briser la fatalité ; de donner forme au destin… Que c’est beau de vivre ces extraordinaires instants.
Jusqu’alors, je n’avais jamais regardé ses mains avec autant d’attention. Non sans raison, d’ailleurs ! Enfant et jeune adolescent, je les redoutais plutôt. Vives, elles l’étaient ; et agiles pareillement pour tirer une oreille, y glisser prestement son petit doigt humide les « jours de sortie » ou pour placer sèchement une barrette sur un « épi » de cheveux particulièrement rebelle. Je craignais trop souvent qu’elles n’enflamment aussi mes joues ; et ne garde aujourd’hui aucun souvenir de leur caressante douceur. Les tenir dans les miennes, comme hier, abandonnées mais confiantes, était en ce temps-là du reste inconcevable. Hier donc, elles étaient dans ce moment où la chair palpite au seul diapason des émotions, d’une extraordinaire légèreté. Sous leur peau d’une blancheur opaline, de larges veines bleues en gonflaient la surface d’une finesse semblable à celle du papier de soie. Je lui faisais remarquer qu’aucune, ou si peu, tache brune ne les enlaidissait, que ses doigts n’étaient pas marqués par de vilaines cicatrices, que ses mains avaient de celles d’un enfant le velouté. Je ne saurais dire combien le temps a passé ainsi, mais je sais que peu de mots furent échangés : regards et caresses suffisaient. Il arrive un âge en effet où rien n’importe plus que le témoignage des sens, où la vie s’éprend de la chaleur de mains confondues dans un îlot d’indicible tendresse. Le temps de le comprendre, il est hélas ! souvent trop tard…
Lire ne sert à rien, lire ne rapporte rien, lire est une perte de temps ; lire est improductif, lire ne capitalise rien. Rien ne reste, que des livres. Lire c’est s’oublier ; oublier, se perdre, gagner en nuances et complexité. Se retrouver. Lire est un luxe ; et un scandale. Lire est un acte de résistance. Lire, c’est arrêter le temps, ne pas le compter. Lire n’est pas rentable. Oui, la lecture ne sert à rien, c’est sa puissance. Un jour lointain, j’ai ouvert « Lucien Leuwen » ; le lendemain, mes « idées et essais » étaient déposés chez Emmaus. En ce moment, je relis « La Recherche… », page à page. Des heures et des heures. Inutiles, hors du temps… Lire c‘est vivre !
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