C’était dans le cimetière de Bages. Un joli petit cimetière aux tombes bien entretenues. Un jour de cette semaine, par un bel après midi ensoleillé. Un cimetière couvert de fleurs et plein de vie. Celle de familles se croisant et se parlant comme si elles ne le pouvaient plus ailleurs. Des éclats de rires aussi, venants de derrière un cyprès. Ou d’une chapelle, porte ouverte. C’est au coin d’une allée que je l’ai rencontré. Fatigué, courbé par les ans. Un panier à la main rempli de tout son matériel de jardinier. Terreau, sarcloir, bouteille d’eau et un peu d’engrais. Perdu et épuisé. Je lui ai proposé mon aide et nous avons bavardé jusque devant la tombe, qu’il n’aurait jamais trouvée me dit-il. Sur la stèle, des noms italiens. Les seuls en ce lieu. Des vies qu’il m’a racontées le sourire aux lèvres. Le bonheur de les dire pour l’amour qu’il leur porte.
Plus tard, repensant à cette étrange communion des vivants et des morts dans une ambiance sereine et joyeuse qui m’a rappelé celle du cimetière de Séville où les andalous se promènent en famille le dimanche, m’est revenu à l’esprit cette annonce d’un cimetière virtuel. Un cimetière sans terre et sans ciel. Sans âme. Avec sa boutique et ses tarifs. Un cimetière où se croisent des signes et des images. Plates. Sans profondeur. Où la mort semble communier avec la mort. Un monde lisse et glacé comme la préfiguration de celui à venir. Un monde sans amour et sans les mots pour le dire. Sans les mots et l’amour de ce Monsieur Gentili qui, les disant par ce bel après midi de cette semaine, m’a fait l’offrande d’un instant de bonheur.
Rassurons nous, les grèves et les blocages (des trains, des raffineries, des dépôts, des lycées etc…) ne pèseront guère dans le choix des touristes désireux de venir visiter les merveilles du patrimoine français. C’est ce que nous disent les enquêtes récentes effectuées auprès des professionnels du secteur. Une image d’aujourd’hui qui peut-être nous projette dans l’avenir. Celui d’un pays-musée financé par l’épargne asiatique. Un Franceland sans usines ni bureaux, mais qui n’en continuerait pas moins de s’affirmer comme le « sel » de la terre entière…
Voilà donc un parti de gouvernement qui développe l’idée selon laquelle la « vraie » légitimité démocratique est celle des manifestants et non celle du gouvernement, du Président et du Parlement élus.
Il n’y a pas si longtemps (Enfin ! trois ans déjà…), en pleinebéatitude électorale, elle nous promettait une augmentation substantielle du SMIG. Pour nous avouer, après sa défaite, qu’elle ne l’aurait jamais fait. Elle récidive aujourd’hui en demandant un référendum sur les retraites. Qu’elle ne mettra évidemment pas dans son projet présidentiel si, par malheur ou bonheur, selon le point de vue où on se place, le « peuple de gauche » la choisissait comme candidate. Elle et son sourire.Ce sourire de bois que je n’aimerais pas rencontrer au coin d’un bois par une nuit sans lune. Un sourire qui n’hésite pas à descendre dans la rue pour y racoler des gamins de 14 et 15 ans qui prendront leur retraite dans 50 ans !Un sourire sans « les maxillaires qui devraient aller avec, ni les yeux qui plissent, ni les joues ni rien, ce sourire à part et souverain, aussi sourd qu’aveugle… » (Philippe Muray). Un sourirequi boit du petit-lait. Autosuffisant, auto satisfait. Et qui, à moi, me fout une peur bleue. Un sourire sans joie. Comme celui « qui se lève après la fin du deuil de tout. » (Philippe Muray toujours… Exercices spirituels IV 2004).
«… Démosthène aurait dit que le commencement de toutevertu, c’est la réflexion et la délibération, et sa fin et sa perfection, la constance. Si nous décidions de la voie à prendre par le raisonnement, nous prendrions la meilleure ; mais personne n’y pense : (Horace [35] I 2, v. 98 :Il veut, il ne veut plus ; puis il veut de nouveau la même chose ;
.Il hésite, et sa vie est une perpétuelle contradiction.)…
…Nos projets échouent parce qu’ils n’ont pas de directionni de but. Aucun vent n’est favorable pour celui qui n’a pas deport de destination ! Je ne souscris pas au jugement qui fut rendu en faveur de Sophocle contre son fils qui l’accusait : ce n’est pas en voyant une de ses tragédies que l’on pouvait affirmer qu’il était compétent dans l’administration de sa maison… »
Livre 2 , Chapitre 1 : sur l’inconstance de nos actions, page 17 et …
Lu ce matin dans « L’Opinion », un papier très juste d’Antoine Oberdorff. Ce qu’il décrit n’est pas une colère.C’est une convergence. Partager :ImprimerE-mailTweetThreadsJ’aime ça :J’aime […]
Premier dimanche de Hanouka.Sydney. Une plage.Plus d’un millier de Juifs réunis pour allumer la première bougie.La lumière. Les chants. Les enfants. Partager :ImprimerE-mailTweetThreadsJ’aime […]
Sur mon fil d’actus Facebook. Lu ce matin cette révélation : nous vivrions dans un « patriarcat acoustique ». Rien que ça. Quinze ans de retard, mais toujours la même ardeur pour débusquer le […]
Le mantra de Gédéon était simple, brutal : « S’il y a des problèmes avec la police, c’est parce qu’il y a des policiers. » Il en avait fait son programme. Un jour, il ferait tomber l’édifice, et son […]
Les vieilles pierres rappellent leur âge. C’est arrivé à Narbonne. Une partie du faux plafond s’est écroulée. C’était dans la piscine du Palais des Sports des Arts et du Travail. Personne […]