« Auto-critique, mais sans plus! »
Des mémoires inutiles.
On tombe, au hasard de ses livres et de leurs pages, sur La Boétie et son célébrissime « Discours de la servitude volontaire » et l’on se dit que cet éblouissant « ancien » vaut tout ce qui se publie de prétendument moderne. A le lire et le méditer, que pèsent en effet les mémoires d’un de nos derniers Président de la République et celles de son dernier premier ministre ? Certes, elles figurent en tête du palmarès des meilleures ventes et leurs éditeurs s’en portent bien. Mais que nous enseignent elles qui nous informe sérieusement sur la marche du monde et ceux qui prétendent la gouverner ? Rien ! La seule chose dont nous soyons en revanche certain est qu’elles seront le prétexte à deux ou trois « Vivement dimanche » où nos mémorialistes viendront compléter la longue liste des saltimbanques de la scène et de la chanson venus y promotionner leur prose, en général écrite par d’autres. Aussi, et parce que l’actualité dans ma ville et ma région est à la romanité, je ne résiste pas à l’envie de conclure ce billet d’humeur sur la vacuité de ces textes politiques qui se veulent édifiants par cette observation faite à 18 ans par un jeune homme qui, aujourd’hui, en aurait 447 : « Les empereurs romains n’oubliaient surtout pas de prendre le titre de Tribun du peuple, parce que cet office était tenu pour saint et sacré ; établi pour la défense et la protection du peuple, il jouissait d’une haute faveur dans l’État. Ils s’assuraient par ce moyen que le peuple se fierait mieux à eux, comme s’il lui suffisait d’entendre ce nom, sans avoir besoin d’en sentir les effets. Mais ils ne font guère mieux ceux d’aujourd’hui qui, avant de commettre leurs crimes les plus graves, les font toujours précéder de quelques jolis discours sur le bien public et le soulagement des malheureux. On connaît la formule dont ils font si finement usage ; mais peut-on parler de finesse là où il y a tant d’impudence ? » On rêve à ce genre d’audace si finement brodée dans nos gazettes de province, et d’ailleurs !
Qui parle encore de Copenhague?
Qui parle encore de Copenhague ? En décembre, nous avions, nous martelaient les médias, 15 jours pour sauver la planète. Les déserts, inexorablement, progressaient et les eaux, fatalement, montaient. Et notre survie dépendait d’une révolution existentielle centrée sur l’agriculture bio, l’électricité solaire et la bicyclette. Depuis, la France et une grande partie de l’Europe se gèle et skie, même en milieu urbain. Les routiers rouspètent, les automobilistes râlent et Duflot, aux Maldives, s’énerve. Quant à la taxe carbone, pauvrette, elle repasse à la cuisine gouvernementale. Pas assez salée pour les Sages ! Ainsi va le temps qui prend toujours à contrepied nos oracles et professeurs de vertus.