La voirie urbaine de Narbonne est dans un mauvais état. Un spécialiste de ces questions évalue à 3 millions d’euros par an sa réfection, trottoirs compris. Un coût d’entretien élevé, en effet, qui le serait moins, pour ne pas dire nul, si l’on n’y circulait qu’à pied, vélos ou trottinettes. Ou si l’on demandait aux conducteurs de voitures, camions et Bus de s’acquitter d’un droit de circulation.
Le président socialiste de la région Languedoc-Roussillon Damien Alary et les présidents des chambres d’agriculture des cinq départements ont réclamé lundi que Montpellier reste la « capitale agricole », après la fusion avec la région Midi-Pyrénées. Ce sont les montpelliérains et leur maire Philippe Saurel qui vont apprécier. Les enseignants-chercheurs aussi. Surtout ceux rassemblés au sein d’Agropolis, qui représentent le plus fort concentré de matière grise français et européen dans les domaines de l’agronomie méditerranéenne et tropicale. Sans vouloir porter ombrage à l’agriculture de cette région, et principalement à sa viticulture, en faire son secteur promotionnel pour Montpellier est totalement absurde. D’autant plus absurde, qu’outre Agropolis, cette ville dispose d’un capital recherche dans les domaines de l’eau et de la santé qui lui permet sans conteste de les « représenter » dignement et efficacement en complémentarité avec Toulouse et ses chercheurs, dans le cadre de la future grande région. Et ce n’est pas faire injure à l’agriculture en rappelant que ces domaines de recherche sont autrement plus valorisants, au plan intellectuel et économique, comme en terme d’image, pour Montpellier et sa métropole. Je sais bien que Damien Alary, que j’ai connu comme conseiller général quand il était encore technicien à la DDA du Gard, a un tropisme particulier envers l’agriculture, mais il ferait bien de ne pas trop céder à la pression des lobbies, puissants en Languedoc-Roussillon, afin d’éviter ce genre de bêtises. Déjà on se moque sur les réseaux sociaux avec des slogans dans le style : Montpellier-Pinard-Land! La campagne des régionales commencent bien. Un conseil! si le vin et la viticulture sont à promouvoir, leur usage politique et médiatique, lui, doit être modéré… Au risque d’une sortie de route accompagnée de périlleux tonneaux… Comme aujourd’hui!
Robert Ménard, le maire mariniste de Béziers est un pur produit du système médiatique. Il y a fait toute sa carrière. Et encore aujourd’hui d’une certaine manière. La culture qui le régit, les méthodes, voire les réflexes de ceux qui font vivre ce « système » la concurrence féroce des entreprises qui l’organisent … il connaît. Il en fut longtemps l’icône. Le promoteur inconditionnel avec son association « Reporter Sans Frontières ». Et le « système » aime Ménard: « c’est un bon produit ». L’inviter sur une antenne, un plateau, c’est du buzz au carré garanti. Rentable, l’ex confrère! Avec lui, la déferlante médiatique est au rendez-vous; l’audience et la récupération politique assurées sur tout le spectre « partisan », FN compris. Elles le furent donc à propos de sa sortie sur le pourcentage d’élèves prétendument musulmans scolarisés dans sa commune. « Fichage », « Triage », Pétain et ses milices, déportation etc… On donc a eu droit à toute la gamme des liens sémantiques et historiques autour du « fichier » en question, substantif au demeurant jamais utilisé par Ménard. Alors, fichier particulier ou pas – le juge administratif, en référé, vient de constater que l’existence sous forme matérielle ou informatique de fichiers recensant spécifiquement les élèves de confession musulmane inscrits dans les écoles publiques n’était pas démontrée – pour ces élèves montrés patronymiquement et religieusement du doigt, au fond, le problème n’est pas là, car le Ménard en question, comme tous les maires de France, est tenu par la loi de recenser, au titre de l’obligation de scolarisation, tous les élèves de sa commune. Il dispose donc, classe par classe, des patronymes qui semblent l’obséder , comme ceux d’élèves d’autres ères, disons culturelles. Non, ce qui est intolérable et condamnable, c’est cet acte violent d’imputation d’identité faite à des enfants en fonction de signes interprétables pratiquement, et sans leur consentement. Voilà le vrai scandale! L’autre étant la réaction pavlovienne et quasi hystérique de l’immense majorité des médias à ses propos qui, ce faisant, paradoxalement, ont entretenu cette violente imputation d’identité tout en imposant dans l’actualité le propre agenda, et ses thèmes idéologiques et politiques, du maire de Béziers. Il faudra bien un jour, quand même, que les médias aussi se posent la question de leur propre responsabilité dans le traitement, et leurs conséquences, de ce genre d’affaire…
Ce matin, le fou rire m’a pris à la lecture d’un article de l’Indépendant, au titre pourtant anodin: « les gendarmes auront leur caserne à Montplaisir fin 2016 ». En photo, Didier Mouly, le maire de Narbonne, qui offre le terrain pour cette caserne, et des logements de fonction – il peut, et est en droit de le faire, et Jacques Bascou, le président du Grand Narbonne, qui garantit l’emprunt contracté par la société Alogéa, alors qu’en droit il ne pouvait le faire. Une garantie de plus de 10 millions d’euros qui m’a mis de fort bonne humeur pour la journée. Des logements de « pandores » financés par une caution au titre du logement social, qui est une compétence de l’Agglomération, fallait oser, tout de même… Comme si les gendarmes et leurs officiers appartenaient à la catégorie des attributaires de logements sociaux. Ce qu’ils ne sont pas, évidemment. Bref, et pour aller droit au but, cette garantie d’emprunt est fortement entachée d’illégalité; le seul argument du caractère spécialisé dans le logement social de la société Alogéa, anciennement Aude-Habitat, maître d’oeuvre de cette construction, à Montplaisir, ne tenant pas, en effet, si je puis dire, la route … Mais bon, comme l’État n’a plus un sou en caisse, le préfet et ses services ont gardé leurs sifflets à la main; et ce dérapage jurico-administratif n’a pas été « verbalisé » par une demande de retrait de cette délibération du Grand Narbonne, ou son annulation par le tribunal administratif. On retiendra donc, finalement, que nos gendarmes seront logés dans une caserne haut de gamme, si j’en crois sa présentation, grâce à une caution du Grand Narbonne au titre de sa politique en faveur du logement social… Ubuesque! Madame Pinel, notre ministre, elle qui vantait récemment, ici même, les bienfaits de la « mixité sociale » aurait sans doute goûté ce joli cas d’école…
Préfet, rectrice, directrice de l’ARS, directeur de Pôle emploi… préfigurateurs de la grande Région, tous Toulousains. Et alors! Dès lors que la nouvelle carte était établie par le législateur, Toulouse ne pouvait pas ne pas être choisie par l’État pour en être la capitale, et ses hauts fonctionnaires résidants dans la ville rose désignés pour réorganiser les grands services de l’État.