Ces impitoyables « touristes » qui ne veulent plus entendre le son des cloches et le chant des cigales…
Il y a quelques semaines, en Lozère, les locataires d’un gîte demandaient que l’on cessât de faire sonner les cloches de l’église, dès 7 heures du matin. Demain, ils réclameront des insecticides pour supprimer le « crac crac » des cigales. Trop tôt et trop de bruits pour ces urbains désireux d’une campagne de cartes postales, sans odeurs et sans chants. Ils méprisent ces échos du passé. À peine supportent-ils la présence des derniers survivants, pourvu cependant qu’ils se taisent. Leur misère, leur histoire et la fin de leur monde, ne les intéressent guère. Quelques anecdotes suffisent à ces citadins sans coeur aux étroites oreilles. Elles feront rire les collègues, à la rentrée, autour de l’imprimante ou du distributeur de café, entre deux « j’aime » cliqués sur Facebook. En vérité, cette campagne, ils la voudraient morte pour y vivre à leur manière : hors-sol, comme vibre la « toile ». Le temps de prendre deux ou trois clichés ; et vient celui de replonger dans le bain sonore de la civilisation urbaine. Sa violence, qui emplit jour et nuit tous les moments de la vie. Loin, très loin de ce qui fut avant nous et dont je garde encore la nostalgie. Celle d’une terre, d’une origine, d’une civilisation, d’une musique dont on voudrait éradiquer le chant profond…
Rétrolien depuis votre site.
GILARD
| #
Sans compter en Dordogne ce couple de retraités néo-ruraux qui ont fait condamner un couple de personnes âgées du cru parce qu’il y a une mare sur leur petite propriété où vivent des grenouilles qui chantent le soir et le matin, les empêchant, paraît-il, de dormir. Sanction reboucher la mare avec astreinte d’une certaine somme par jour de retard. Dilemme, il est interdit de reboucher les mares car considérées comme zone humide. Et un juge se laisse convaincre par ce genre de stupidités, et condamne un justiciable à une peine dont la finalité est contraire à la loi…!
Reply
Pascal Pichon
| #
CONTRE-PIED
Intéressant ces points de vue. Bougeons un peu pour en avoir un différent.
D’abord celui de la loi. Que dit-elle ?
Bruits punissables
Les bruits de comportement sont tous les bruits provoqués de jour comme de nuit :
par un individu locataire, propriétaire ou occupant (cri, talons, chant…) ;
ou par une chose (instrument de musique, chaîne hi-fi, outil de bricolage, pétard et feu d’artifice, pompe à chaleur, éolienne, électroménager…) ;
ou par un animal (aboiements…).
En journée, le bruit peut causer un trouble anormal de voisinage dès lors qu’il est répétitif, intensif, ou qu’il dure dans le temps.
Lorsque le bruit est commis la nuit, l’infraction pour tapage nocturne est possible sans que ce bruit soit répétitif, intensif et qu’il dure dans le temps.
L’auteur du tapage doit toutefois être conscient du trouble qu’il engendre, sans prendre les mesures pour y remédier.
Alors, un bruit de cloche ? Tout compte fait si c’est pour indiquer l’heure, il est indéniable qu’aujourd’hui cela n’est plus nécessaire. Donc , comme cela c’est fait dans de nombreuse commune, le clocher indique l’heure, mais les cloches restent muettes.Donc la demande n’est pas extravagante, et si un son, bruit régulier fini par ne plus déranger, il n’en n’est pas de même lorsqu’on le subit en vacances.
Si la cloche sonne dans un autre but, appel à la prière (c’était le but dans le passé ), on touche à un point on ne peut plus sensible, mais imaginez un instant qu’à coté de l’église s’installe un Muezzin appelant par haut parleur à la prière dés 5 heures du matin. Pas sûr que ceux qui défendent la cloche , se mettent à défendre le Muezzin. Alors il vaut mieux dans l’intérêt de tous que cesse de sonner les cloches et que ce débat de clochemerle n’aille pas plus loin.
Quant aux cigales, tout est question de mesure, et comme on sait mesurer la vitesse et la réduire, on sait mesurer le son , et prendre si nécessaire la bonne mesure. Pas de quoi en faire un ….article.
Reply
Michel Santo
| #
Vous avez lu ce billet par le mauvais bout de la lorgnette cher Monsieur Pichon. Son sujet n’est pas le bruit en-soi. Tout organisme vivant en produit, il lui sont indispensable, en effet. À vous, comme à moi (je vous passe les détails, n’est ce pas ?) , comme à toute société humaine… De cela, il n’était pas la peine d’en écrire deux mots et vous d’en tirer de longues lignes. Non ! Plus sérieusement c’est de ce terrorisme social dont sont victimes les derniers représentants d’une civilisation rurale de la part d’une engeance urbaine vivant dans le vacarme permanent et qui, en touriste à la campagne la voudrait silencieuse, pour ne pas dire sans les bruits produits par sa propre existence. Ce qui me fait écrire ou suggérer que notre civilisation urbaine n’aime la rurale que sous la forme d’une plate carte postale, pour ne pas dire morte…
Reply