Chronique de la Grande Région LRMP.Régionales2015: Philippe Martin ou la tentation du vide…

Philippe-Martin

Philippe Martin n’est pas n’importe qui en LRMP.  L’ancien ministre de l’Écologie, préside le Département du Gers; et même s’il s’est vu souffler la conquête de la future présidence du Conseil Régional de la grande région par Carole Delga, il mène campagne pour elle, et justifie l’accord PS/PRG toujours contesté par nombre d’élus et de militants de son parti, et non des moindres. C’est donc avec le plus grand  intérêt que j’ai pris connaissance de l’interview exclusive qu’il vient de donner à Midi-Pyrénées Politiques. Quelle déception! Creux… Rien en effet que de vagues considérations politiciennes de très faible intensité intellectuelle. Une enfilade d’assertions desquelles sourd cependant un sentiment d’impuissance et de crainte devant l’état présent de l’organisation – si je puis dire – des forces de gauche de la future grande région. On y trouve un appel – vain – à l’union, un procès – très élégant – en « machisme » d’Onesta, Saurel et Aliot, mis dans un même sac – un grand classique quand on veut masquer le manque d’autorité de la tête de liste PS/PRG et les profondes divisions à l’intérieur même de son propre camp -, et surtout et enfin, une justification de la loi Alary à venir – encore que je doute de sa faisabilité – créant pour le satisfaire et l’amener à valider sa relégation à la troisième vice- présidence du Conseil Régional de la future grande région, la fonction de président délégué ainsi offerte à tous les autres. Son argument, comment pourrait-il en être autrement, vaut son pesant de démagogique langue de bois. Qu’on en juge: « On y avait pensé au moment de la loi Notre (NDRL, texte de loi organisant les compétences des collectivités) », « Il s’agit de territoires d’une taille considérable et cela suppose une nouvelle organisation. » Ah bon! Et pourquoi pas la créer aussi , cette présidence déléguée, tant qu’on y est , pour les Métropoles, nouveaux territoires aux compétences, à défaut de taille, encore plus considérables que celles des futures grandes régions. Et pourquoi faire, sinon prendre du pouvoir au premier et deuxième vice-présidents et introduire, de fait, au coeur même du futur exécutif, confusions des rôles, conflits de préséance et lutte de pouvoirs? Tout ça pour faire taire un Damien Alary, décrédibilisé par son combat permanent contre la fusion, et qui, de toute façon, en septembre et octobre, n’aurait eu d’autre choix que de se plier à l’accord PS/PRG? Que des dirigeants politiques de ce niveau fassent preuve d’un tel aveuglement devant les conséquences politiques et électorales de cette proposition, dans un contexte national où la légitimité même des partis et des élus est – à tort selon mon point de vue – niée, est proprement ahurissant. Quoiqu’il en soit, suivie d’effet ou pas, le mal est fait, et la facture qui sera adressée à ses promoteurs, en décembre, sera salée…

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Commentaires (1)

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    Christian

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    Au train ou vont les choses , cette réforme dont le but principal était de faire d’importantes économies et permettre à nos régions de pouvoir rivaliser avec les autres régions européennes, se transformera en réformette et une forte augmentation des coûts de fonctionnement. Multiplication des métropoles , des lieux de décision , bâtiments à entretenir, maintien du nombre de fonctionnaires territoriaux, frais de mutations importants avec primes à la clé , multiplication des vice-présidents, présidents délégués, et autres inventions pour faire plaisir aux copains qui seront quand même frustrés et bien d’autres surprises à venir …. Une sage décision peut cacher des effets désastreux lorsque la politique s’en mêle et que des élections approchent.

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