Chronique de Narbonne : nos élus et l’avenir du Département de l’Aude
La fin des Départements – non pas la circonscription administrative de l’Etat, qui restera, mais la collectivité territoriale – est donc fixée en 2020. La droite parlementaire ayant annoncé qu’elle ne voterait pas la révision constitutionnelle nécessaire pour supprimer cette tranche du mille-feuilles en 2014 ou 2015, la stratégie du gouvernement, s’il décide de poursuivre la réforme territoriale programmée, consiste à transférer toutes les compétences des Départements , à l’exclusion du bloc social , aux futures grandes Régions . Le devenir de ce bloc social , quant à lui, serait scellé en 2020 , ou avant ! l’hypothèse d’un transfert aux Caisses d’Allocations Familiales étant sur la « table »… Parallèlement, les compétences et les périmètres des intercommunalités seraient étendus, et leur coordination assurée par un conseil départemental.
Le schéma est simple et clair ! Mais à la question de savoir ce qu’ils en pensaient , nos élus du département de l’Aude ont répondu –l’Indépendant du 4 juin 2014– de manière confuse et volontairement alambiquée.À l’exception cependant de l’actuel président du Conseil Général , André Viola, de l’ancien, toujours sénateur, Marcel Rainaud, et de Roland Courteau, sénateur lui aussi, hostiles évidemment , par principe et intérêt, à la disparition programmée de ce qui justifie leur existence politique, et qui le disent nettement.
J’aurais aimé , par exemple , que Marie-Hélène Fabre et Jean Paul Dupré, députés PS, ne nous donnent pas l’impression d’ignorer le contenu de cette réforme en laissant entendre un « pourquoi pas ? » assorti de fausses interrogations sur le devenir du bloc social ; que Jacques Bascou, le président du Grand Narbonne, sans barguigner et sans réserves, soutienne cette modernisation de notre dispositif territorial; qu’Emmanuel Bresson, président départemental de l’UMP, ne fasse pas preuve d’hypocrisie en faisant l’impasse sur l’obstruction parlementaire de son parti , pourtant favorable à la suppression des départements …
Bref, j’aurais aimé que nos élus en accord avec cette réforme prennent leur responsabilité , qu’ils sortent de l’ambiguïté sur un sujet éminemment complexe. Comme moi, je l’espère toujours, les citoyens attendent d’eux des positions nettes et assumées. Le courage, en politique, n’est pas un vilain défaut ; il est au contraire un devoir impérieux, surtout dans la conjoncture critique que nous traversons où l’image des partis et des élus est très dégradée …
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