Cinéma ! Vu « Anatomie d’une chute » : Trop long et très bavard !

Lu.4.9.2023

Vu, hier, à 15 heures, au Théâtre-Cinéma du Grand Narbonne, « Anatomie d’une chute » , le film de Justine Triet qui a reçu la Palme d’Or au festival de Cannes. C’est l’histoire d’un couple de deux écrivains, l’un français, en situation d’échec : il ne peut achever son livre, l’autre, allemande qui est publiée et connait le succès. Ils ont un enfant de 10 ou 12 ans qui est malvoyant à la suite d’un accident de la circulation qui a traumatisé son nerf optique. Sur la proposition du mari – et son insistance- ils décident de quitter Londres pour s’installer dans un chalet savoyard, dans la vallée de la Maurienne dont il est originaire. Pour s’assurer des revenus réguliers, celui-ci aménage des combles pour en faire des chambres d’hôtes. Un jour, rentrant de promenade avec son chien, l’enfant découvre son père mort dans la neige devant la maison. Une enquête est ouverte, la mère est mise en examen, un procès a lieu et s’affrontent alors deux thèses. Celle de l’avocat général : homicide par la femme et celle de la défense : suicide du mari. Procès qui, en réalité, on le comprend dès les premières images, n’est pas l’anatomie d’une chute, mais évidemment celle, dramatique, d’un couple de la bourgeoisie intellectuelle arrivé à son point de rupture affectif et existentiel. Le verdict, « téléphoné », est rendu, mais, comme toujours, si la justice passe on ne sait rien de la vérité. Qui ment ? L’avocat général représentant la société et la mémoire du mari, l’accusée et son avocat, l’enfant malvoyant ? Tout le monde et personne, car le monde n’est qu’un affrontement de points de vue, de représentations, une mise en scène de récits conflictuels. Un flou, une incertitude, un doute permanent préside dans les rapports que nous entretenons dans notre relation aux autres et au monde. Et vivre, c’est décider quel « parti prendre », comme il est dit par une assistance de justice à l’enfant de l’accusée. Enfant malvoyant censé incarner ce principe d’incertitude et dont le dernier témoignage signera le dénouement de ce récit. C’est du moins l’essentiel de ce que je crois avoir saisi de la pensée de l’autrice de ce film. Je dois dire enfin que ce film, présenté comme un chef-d’œuvre de finesse analytique, tombe souvent dans la caricature psychologique – et politique. Ainsi, l’avocat général (quel formidable acteur ! une révélation !), figure et voix de la société, par fonction, est représenté sous les traits d’une brute chauve, au regard froid, sans âme et à la rhétorique d’acier : une face de facho figurant une société patriarcale et violente. Forcément ! Tandis que l’avocat de la défense, l’est par un « éternel jeune homme », sympathique, à l’allure de « minet », gracile, pourvu d’une abondante chevelure avec laquelle il aime jouer et séduire, et doté de surcroît d’une voix de chanteur de romance pour midinette. Avocat et ami de l’accusée, inconsistant, il est, au physique et au mental, dominé par cette femme forte, trouble et puissante. Femme dont il est éperdument amoureux et qu’il s’efforce, sans y croire vraiment, de montrer le caractère de victime. Naturellement ! Un peu simplet tout ça tout de même ! Bref, un film, pas mauvais, mais loin d’être génial, comme ne cesse de nous le vendre, une critique complaisante et idéologiquement intéressée. Un film long, très long, trop long. Trop long et trop bavard aussi ! 2h 30 ! Je note toutefois les extraordinaires numéros d’acteur de Sandra Hüller dans le rôle de l’accusée et celui d’Antoine Reinartz, dans le rôle de l’avocat général. Sans oublier le chien Messi, qui interprète le rôle de Snoop, le chien fidèle et tendre du couple et de leur enfant. Un chien époustouflant de vérité. On peut aller voir « Anatomie d’une chute ». Un bon film. Sans plus !

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Commentaires (1)

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    Enfin une critique clairvoyante ! 2h30 d’affèteries, de lieux communs, quel ennui…

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