Gianni et moi sommes arrêtés devant le cadran solaire du jardin de l’Archevêché…

Je 19.12.2024

Moments de vie.

Gianni et moi sommes arrêtés devant le cadran solaire du jardin de l’Archevêché. L’inscription latine, Tempora labuntur more fluentis aquae, une énigme murmurée depuis des siècles, rappelle que le « temps s’écoule comme l’eau qui coule ». Mais l’eau, aujourd’hui, est absente. La vasque, cœur palpitant du jardin aux beaux jours, est à sec. Un lit de feuilles mortes en tapisse le fond. Une sorte de mémoire oubliée de l’automne.

Nous étions mardi après-midi. Le soleil, doux et pâle, caressait les pierres. Le jardin, habituellement animé par les jeux des enfants et le clapotis de l’eau, était étrangement silencieux. Et puis, Gianni, deux ans à peine, s’est glissé dans le canal asséché. Il ramassait les feuilles mortes. Je l’ai aidé. Elles passaient, fragiles et fripées, de ses mains dans les miennes. Mes doigts s’entrelaçaient dans les siens.

Cependant, l’ombre du temps courrait toujours sur le banc de pierre. Mais d’une autre manière. Plus lente, plus intime. Nous étions seuls au monde, Gianni et moi. Il riait. Moi aussi …

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