L’incohérence de l’être.
Je viens de regarder F. Mitterand s’expliquer sur TF1. Et j’imagine d’ici les médias et les opinions publiques anglaises et américaines devant le spectacle que leur offre notre République donneuse de leçon et l’un de ses ministres les plus en vue, en charge de la Culture qui plus est, s’efforçant de » défendre son honneur » après » son irresponsable » sortie » en faveur de R.Polanski . Un honneur qui aurait été bafoué par les attaques de Marine le Pen et Benoît Hamon qui ont suivi ses premières déclarations, attaques » en dessous de la ceinture » en effet , et dans tous les sens du terme, s’appuyant sur des passages de son livre » Mauvaise vie » où il expose son goût pour les jeunes hommes et sa pratique du tourisme sexuel. Attaques relayées par toute la presse et qui depuis lors nous plongent dans un océan d’hypocrisie politicienne. Car comme le dit si bien Dominique Quinio : » Frédéric Mitterrand n’a pas pris le monde par surprise. Son parcours officiel, sa nomination témoignent d’une bienveillance généralisée. Le talent culturel, la notoriété sont trop souvent perçus comme des circonstances atténuantes : exprimer des doutes sur des comportements, des propos choquants (qui ne concernent pas seulement le sexe, d’ailleurs), n’est-ce pas risquer de passer pour un affreux moraliste, un père-la-pudeur ? » Et de conclure : » Pourtant, il est un moment – inévitable – où entre l’homme et le ministre, les frontières s’effacent et laissent apparaître, aux yeux du monde, la cohérence (ou l’incohérence) de l’être. Avant toute nomination, avant de l’accepter, il faudrait s’en souvenir. » A la condition cependant d’avoir un minimun de conscience morale ce qui, jusqu’à une date récente, était considéré par l’immense majorité de nos élites intellectuelles et politiques, au mieux comme l’attribut de » demeurés de la pensée « , au pire comme celui de dangereux crypto fascistes…
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