La mémoire des livres.
Ma 29.10.2024
La mémoire des livres.
Dans la pile de livres amassés sur mon bureau, « Poteaux d’angle » y figure à demeure ; et chaque fois qu’au hasard je l’ouvre, c’est toujours la page 45 qui apparaît. J’écris « au hasard » par paresse ; en réalité, les livres sont sensibles à nos habitudes. À l’usage, ils les mémorisent. Comme nos corps…
« Dans une époque d’agités, garde ton « andante ».
En toi-même redis-toi toujours : « Davantage, davantage d’andante », tâchant de t’amener où il faut que tu arrives. Sinon, précipité, tout devient superficiel.
Les indignés du moment n’y échappent guère, pressés comme ils sont, afin de n’être jamais en retard d’une indignation. Leurs voix aussi ont trop d’aigu.
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D’une façon ou d’une autre, le plus savant des hommes comme le plus ignorant, l’un et l’autre ignorent où est leur ignorance, comment elle les enrobe, les conserve, les maintient malgré quelques escapades, ignorance de base.
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Dans la vie d’un homme la quantité d’émotions assimilable par lui n’est pas infinie. Beaucoup même arrivent bientôt au bout. Plus grave, l’éventail de ce que tu peux ressentir n’a qu’une ouverture limitée.»
Mots-clefs : Henri Michaux, Indignés, mémoire, Poteaux d'Angle
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