» La morale n’est pas un gros mot «
» Nous ne serions pas dans des temps troublés, l’intervention du Premier ministre devant la promotion 2008 des jeunes polytechniciens ne serait même pas remarquée puisque ce qui va de soi, ce qui donne à une démocratie sa respiration naturelle et exemplaire n’ont pas vocation à être mis en évidence. Eprouve-t-on le besoin de faire un sort à l’air, à l’eau, à la familiarité de notre quotidien ? (Le Parisien).
Pourtant, quand François Fillon « vante les devoirs moraux des élites » de la nation et qu’il rappelle avec force « qu’il ne faut pas chercher uniquement à s’entourer de gens qui vous ressemblent », il met en émoi, ce qui montre à quel point nous nous éloignons de ce qui, hier ou avant-hier, aurait été perçu comme une bienheureuse banalité. A quel niveau sommes-nous tombés pour que cette injonction pertinente adressée aux « élites » apparaisse presque comme une provocation, le message officiel mais aujourd’hui surprenant d’un honnête homme qui perçoit que le pouvoir n’a pas au fond d’autre justification que l’exemple qu’il donne et l’influence vertueuse qu’il diffuse ?
Comme j’aimerais être sûr que cette adresse solennelle ne soit pas qu’une manière suprêmement élégante de se dispenser, une fois l’hommage verbal rendu, de l’effectivité de la mise en oeuvre ! Si cette crainte se réalisait, quel dommage ce serait non seulement pour la contrariété que suscite toute distorsion entre l’idéal et le réel mais pour la politique elle-même. En effet, je suis persuadé que la morale authentiquement assumée va devenir le « must » de ceux qui s’offriront à nos suffrages. Le citoyen ne supporte plus les fausses habiletés et les vraies tromperies. Il a besoin de vérité.
Le Premier ministre a eu raison de faire la morale. Ce n’est pas un gros mot. Ce n’est pas ringard ni ridicule. Juste une espérance, un défi, une chance. »
Voilà qui est dit. Et bien dit !
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