Le Canal du Midi enfin classé par l’État, mais toujours menacé de déclassement par l’UNESCO…
Si le canal du midi a été classé, heureusement, au titre de patrimoine mondial, par l’UNESCO, en 1996, ce n’est que depuis le 25 septembre 2017, malheureusement, qu’il figure désormais dans la liste des sites et des paysages protégés par l’État Français (décret du 27/09/2017 : ici)Il aura donc fallu 21 ans pour que les pouvoirs publics se donnent enfin les moyens juridiques (les budgets attendront !) pour concrétiser l’engagement pris par la France auprès de l’Unesco de préserver cet écrin paysager et patrimonial. Les raisons d’un tel « retard » ? L’opposition des élus de tout bord aux conséquences juridiques et politiques de ce classement : limitation de leurs pouvoirs d’affectation du foncier et de gestion de leur patrimoine bâti sur la zone tampon de 500 mètres de part et d’autre du canal, notamment ; celle des représentants du secteur agricole et de toute une ribambelle d’autres acteurs socio-économiques ; une dilution des responsabilités dans un millefeuille territorial composé de cinq départements, de centaines de communes et de dizaines d’intercommunalités (communautés de communes et d’agglomération ; un établissement public : Voies Navigables de France (VNF) financièrement à sec et dont la compétence se limite au transport… Des obstacles loin d’être levés qui ont conduit le Préfet de Région, à la suite du décret du 25/09/2017, à proposer une « charte paysagère, architecturale et urbaine » afin de définir les orientations en matière de gestion et de valorisation des espaces agricoles, forestiers ou viticoles, des patrimoines naturels et bâtis des abords du canal. Son contenu, nous dit-il, «sera co-construit avec les acteurs du territoire : élus, représentants de la profession agricole, autres acteurs économiques, etc. Le premier volet concernera l’agriculture et sera conclu d’ici le printemps 2018 ; les volets urbains et périurbains, puis forestier… devraient suivre. On imagine d’ici le temps et l’énergie qu’il va falloir déployer pour établir cette charte (qui devra préalablement être soumise à la validation du ministre chargé des sites avant d’être exécutoire.) ; alors même que l’évaluation par l’UNESCO est prévue en 2019… C’est dire que plane au dessus de ce canal aux abords environnementaux particulièrement dégradés (pollution, chancre coloré…) et doté d’un écosystème politico-juridique dépourvu d’outils juridiques et financiers efficients, une sérieuse menace de déclassement. Le temps presse ! Il s’agit de rattraper celui perdu pendant 21 ans !
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- Pour le classement du Canal du Midi (cliquer sur ici)
- Canal du Midi : berges et paysages bientôt classés (ici)
Mots-clefs : Canal du Midi, UNESCO
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