Le carnet de campagne de Marin de Viry.

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« Le débat sur la dette de la Nation a une vertu générale : rappeler que les projets de société ont un coût. Quel beau projet de société fut le nôtre, en vérité, auquel nous nous devons d’entamer une période d’au moins dix ans de baisse du pouvoir d’achat, d’érosion du patrimoine privé et collectif, de probables épisodes de contraction de la production nationale, de crédit cher et difficilement accessible, de renforcement du prélèvement économique de l’État sur la moindre ressource privée, d’accélération de notre déclin relatif au niveau européen et mondial, et de gâchis des chances de la génération montante. Trouvez-vous que ce lien entre projet de société et dette soit discuté pendant cette pré-campagne ? Moi pas. Pourtant à titre personnel je fais un rapport assez clair entre d’une part mon capital emprunté ou possédé et d’autre part mon style de vie, mes anticipations, mes priorités. »

C’est l’entame de la chronique de Marin de Viry publiée par la Revue des Deux Mondes jeudi 22 septembre. En voici la conclusion:

  » C’est ce que je méditais en lisant le numéro de Libération consacré à Martine Aubry, mardi. J’eusse aimé qu’elle nous dise d’abord que nous allons tous nous appauvrir. Pourquoi cette vérité d’évidence serait-elle politiquement indicible ? J’aurais aimé ensuite qu’elle nous parle de la manière dont on dégage l’intérêt général quand on est fauché comme les blés. Bêtement, j’imaginais que les socialistes seraient bien placés pour ça. Et de là, qu’elle en vienne à la manière dont on fait consensus dans l’appauvrissement et l’austérité. Vous voyez, ma demande est simple : réalité, intérêt général, condition politique à réunir pour atteindre l’intérêt général. Au lieu de quoi, Martine Aubry a déclaré qu’il n’y avait pas que la dette dans la vie, et qu’il fallait aussi esquisser une « politique de l’individu », ou peut-être de la « personne » (cette oscillation entre le vocabulaire personnaliste et l’individualisme me paraît assez significative du flou qui règne dans les bases philosophiques du projet socialiste). C’est exactement le contraire, me semble-t-il : il n’y a que la dette dans la vie de la Nation, et il faut en finir avec l’individualisme. »

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