Le feu, la cendre et la vie…

Ve 11.7.2026

Il y avait la mer, au loin. Et la chaleur d’un soir d’été à Narbonne-Plage.


Quelques jours plus tôt, un incendie dramatique avait léché les portes de la ville. Plus de 2 000 hectares partis en fumée. De la garrigue en cendres, des pins calcinés, un vent de panique. Des vies brisées. Et puis le retour au calme.

Et hier soir, au théâtre de la nature, Robert Alagna. En pleine forme. Un retour à la vie. Il chantait comme on respire quand on est libre : large, clair, vivant. À ses côtés, Yvan Cassar au piano. Et des musiciens de grande classe. De ceux qui savent ce que veut dire jouer ensemble.

Le programme, lui, voyageait. De Naples à Mexico. De la Sicile à l’Andalousie. Des chansons de feu et d’amour. Qui chantent la joie et les peines. Vibrantes de tendresse ; de noblesse aussi. Quizás, quizas… Et Piensa en mí, chantée avec une émotion contenue, presque douloureuse. Rien de léger dans cette légèreté-là. Une exigence musicale. Une générosité rare. Celle qui fait du populaire autre chose qu’un mot commode pour les tièdes.

Le public ne s’y est pas trompé. Il écoutait, chantait parfois. Il était heureux. Vraiment. Et c’est sans doute cela qui faisait la différence. Pas de mines longues. Pas de fausse gravité. On était loin de ces festivals où l’on cultive la mélancolie comme un signe de bon goût. Là, c’était simple : de la musique. Belle. Vraie. Humaine.

Et puis, avant de quitter la scène, Alagna a lancé les premières notes de Bella Ciao. Comme un clin d’œil, un salut, une dernière offrande. Le public a suivi. Debout. En chœur. Sans hésiter. Comme on chante ce qu’on n’a pas oublié.
Et c’était juste. Et c’était beau.

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