Les projets de prison et d’aire de grand passage ne doivent pas cacher la forêt proliférante des zones pavillonnaires et d’activités…

       

Voilà un sénateur membre du PS assumant une ligne politique résolument opposée à celle du gouvernement et du Président de la République expliquer à (et dans) la presse et aux personnes qui refusent l’éventuelle implantation d’une prison souhaitée par les élus de ce territoire dans une zone comprise entre Narbonne et Marcorignan, qu’il allait proposer à Emmanuel Macron lui-même (sans rire !) de la déplacer dans le secteur du Lézignanais. Ce qui serait du plus haut comique s’il ne nous prenait pas pour des imbéciles, ou des « dindons ». Non que je veuille sous-estimer la qualité du travail parlementaire (je dis bien parlementaire) d’un sénateur, et celui de Monsieur Courteau en particulier, mais la vérité exige que son pouvoir réel fût en la circonstance exposé pour ce qu’il est en réalité, à savoir tout simplement nul. Un sénateur, en effet, n’est pas plus le VRP de la ministre de la Justice que son médiateur politique local ; et ce  d’autant plus que ledit sénateur se réclame ostensiblement d’une opposition radicale à la politique du gouvernement auquel appartient la Garde des Sceaux. Le Préfet et ses services, ainsi que ses interlocuteurs locaux, notamment le maire de la commune qui s’est portée initialement candidate à la réception de cet équipement et la Communauté d’agglomération du Grand Narbonne qui l’a validée, suffisent amplement à cette dernière pour se faire une opinion.

S’ajoute enfin au comique de cette posture politique le fait que monsieur Courteau, qui s’est beaucoup agité pendant la campagne des législatives sur ce dossier en faisant croire que le gouvernement de monsieur Valls (grâce évidemment – j’ironise – à son action et celle de la députée sortie officiant désormais auprès de lui en qualité d’assistante parlementaire) l’avait inscrit dans son programme prioritaire d’investissement, savait très bien que cela ne reposait sur aucun engagement (calendaire et financier) officiel de sa part. De sorte que si j’avais un conseil à donner aux opposants à cet éventuel projet de prison, comme à l’aire de grand passage, ce serait de compter plus sur leurs propres forces et « viser » les autorités compétentes : préfet, maires et responsables du Grand Narbonne, qu’espérer un fantomatique « plan B » sénatorial politiquement instrumentalisé.

Un dernier point enfin sur lequel je me suis déjà exprimé. Mais j’insiste ! Cette zone est menacée d’un étalement urbain déjà largement entamé par une politique d’urbanisation, à coups de lotissements et de mini-zones d’activités d’une laideur épouvantable, menée par les maires des communes concernées (je ne vais pas les citer tous !) au détriment d’une bonne gestion patrimoniale et environnementale de ces espaces. Et je constate hélas que les instruments juridiques pour stopper ces programmes (PLU, Scot etc.) ne sont pas actionnés par leurs responsables politiques, laissant ainsi le champ (et d’anciennes vignes) libre à ces verrues proliférantes aux abords des centres-bourg. Pour ce qui me concerne, je ne dissocie pas la critique portée sur ces deux grands équipements, évoquée ci-dessus, de la nécessaire critique d’une politique d’aménagement d’ensemble de cette zone (et pas qu’elle) qui, en laissant faire ces développements à plat de zones pavillonnaires le long d’axes routiers, contribue plus que tout à son enlaidissement et à sa dévalorisation touristique, notamment.

Il ne faudrait donc pas que ces deux « gros arbres » que constituent la prison et l’aire de grand passage cache la forêt de tous ces « petits équipements » locaux aux effets désastreux. Les deux doivent être liés, parce que participant d’une même politique… Et, force est de constater que les mouvements « écologistes » locaux, davantage soucieux de « coups » symboliques, désertent aujourd’hui ce vaste champ de la politique d’aménagement de l’espace…

   

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Commentaires (3)

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    alphonse MARTINEZ -

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    Bonsoir Michel,
    Ne serait-il pas temps que vieux bonhomme prenne sa retraite ? N’a-t-il pas suffisamment pompé le trésor public pour un résultat dont il devrait se justifier ? Toute honte bue il me semble que ce personnage devrait ,ainsi que son inséparable , se retirer et se faire oublier. Combien ont pu coûter aux contribuables pendant des décennies ces deux élus et pour quels résultats ?

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    Monnier

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    Pourquoi autant de mépris envers des parlementaires qui ont travaillé toute leur vie au service de l’état
    Il faut supprimer tous les parlementaires !!!’
    Il s’agit d’une guerre politique de bas niveau
    Laissons à cesar ce qui appartient à cesar

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      Michel Santo

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      Aucun mépris dans ce billet, simplement la « mise à jour » de posture et la vérité si je puis dire de ce qu’est le travail d’un parlementaire. Au fait, un sénateur n’est pas au service de l’État mais de la Nation tout entière…

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