Lettre du député PS Laurent Grandguillaume aux rentiers de la politique | Contre-regard.com
Si la vie politique est verrouillée par une « classe » dans laquelle on entre pour ne plus en sortir, elle s’isole de la société civile qu’elle est censée représenter. Comme dans une entreprise, une administration et tout corps vivant, le mouvement, le renouvellement permanent est nécessaire. Vital! Les rentes en général, économiques, professionnelles, politiques… sont en effet des facteurs de blocages. Elles empêchent l’innovation et font payer le prix de leurs privilèges au reste de la société. C’est pour toutes ces raisons qu’il convient de saluer l’initiative prise par Monsieur Laurent Grandguillaume , député PS de la Côte d’Or. Ce faisant, il s’attaque à la « rente » la plus difficile à « casser » : celle de ceux qui devraient avoir pour métier de les lever toutes mais qui, faisant la loi, cadenasse d’abord la leur. La raison pour laquelle, à ma modeste échelle, j’adresse sa lettre ci-jointe aux élus, notamment de la région « Occitanie », et à ceux qui, vivant, ou ayant vécu, dans leur sillage – collaborateurs d’élus, ou élus depuis ou aspirant à l’être de la même région Occitanie –, n’ont d’autres soucis que de la protéger par tous les moyens.
Extrait:
Après mûre réflexion et après dix années de mandats électifs sans interruption (locaux et nationaux), j’ai décidé de ne pas me représenter aux élections législatives de juin 2017. Les désignations du parti socialiste pour ces élections étant prévues en fin d’année 2016, j’ai décidé d’annoncer ma décision dès maintenant pour garantir les meilleures conditions possibles pour le renouvellement.
Je crois qu’il est grand temps de changer l’engagement politique par la preuve. Il doit en effet être conçu comme un engagement au service de l’intérêt général et non plus comme un métier. Faut-il attendre le changement des règles ou s’imposer les règles du changement ?
Je considère qu’il faut à la fois limiter le cumul des mandats en nombre et dans le temps car on ne peut pas être partout et bien faire plusieurs choses à la fois. C’est pourquoi je m’applique cette exigence à moi-même, comme je m’étais appliqué le non cumul avec un exécutif local dès le lendemain de mon élection en tant que député en 2012, bien avant le vote de la loi qui s’appliquera à tous en 2017. On ne peut pas regretter de voir les mêmes têtes depuis des décennies et en même temps reproduire des schémas identiques, même quand on est plus jeune. L’ordre des choses installe une forme de glaciation qui empêche le renouvellement des idées, l’audace et la prise de risque. Il faudrait être candidat à tout, partout et tout le temps pour exister. C’est cela aussi le moteur de la défiance. En écrivant cette lettre, j’imagine déjà les quelques critiques sourdes de ceux qui, représentants d’un système dépassé, tenteront de décrédibiliser cette démarche.
Le texte complet de cette lettre est – en cliquant sur – ici
Mots-clefs : cumul des mandats, Grandguillaume, Occitanie, Rente politique
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Jacques Molénat
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Bravo !
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Ingrid
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Hum je doute !
Ce garcon, rentré il y a 20 ans au PS, doit tout à Rebsamen ( ses postes de « conseillers » et ceux successifs d’élus, obtenus grâce à son mentor ).
Qu’a-t’il réalisé ?
Il a impressionné quelqu’un ?
Il va rejoindre un poste de conseiller territorial, avant la Bérézina annoncée du PS de 2017.
Il aurait désire plus et mieux ?
On peut comprendre, mais de là à lui tresser une couronne de laurier, non.
Merci au Figaro, de faire sa petite promo !
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Michel Santo
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Bonjour Ingrid ! 10 ans de mandats, ou à peine un peu plus… et un geste bien solitaire pour ne l’expliquer que par la « Bérézina » attendue du PS – en ce cas, en effet, ils seraient plus nombreux à le suivre… Et pas de lauriers, mais une décision trop rare pour ne pas être signalée…
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Polo
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Ouf ,bravo!
Comme 90% des conseillers de l’Elysée il a choisi à temps une voie courageuse!
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MICHEL
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J’ai travaillé avec Laurent Grandguillaume, élu de droit au sein de la structure que je dirigeais. En retraite aujourd’hui, j’habite sur sa circonscription et je continue de le rencontrer fréquemment dans le cadre de mes engagements associatifs. Sa suppléante est une amie. Ils sont de courants différents, elle étant un soutien fort d’Arnaud Montebourg, mais liés par une certaine idée du service du au peuple par les élus. Laurent avait des chances de réélection dans une circonscription historiquement de droite et qu’il avait arrachée à cette droite en 2012. Alors que celles et ceux qui pensent que Laurent a agi par opportunisme se rassurent ; il a mis en phase ses actes avec ses promesses de campagne. Je précise que je ne suis pas encarté au PS et que nous avons sur un certains nombre de sujets des divergences d’appréciation. Mais un point essentiel nous rassemble : l’Humain.
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