Ne plus vouloir porter la forme entière de l’humaine condition…

       

Si j’en crois Montaigne, chaque homme porte la forme entière de l’humaine condition. Ainsi la rédaction de ce billet me ferait connaître les mêmes angoisses qu’un Guillaume Musso et m’instruirait sur la création littéraire, quand le ramassage quotidien de canettes de bière ou de coca devant ma porte m’informe lui, sans aucun doute, sur les sentiments éprouvés par les employés du service propreté de la Ville à l’égard de leurs concitoyens –  le con donnant sa vérité à ce vocable sans substance ; mêmement,  le face à face violent avec un « jeune d’un quartier défavorisé » au cerveau de primate faisant du rodéo en scooter sous mes fenêtres, vécu hier soir, a injecté dans mes veines le désir tout aussi violent de lui « péter la gueule » – selon ses mots ; de sorte que l’idée de porter en moi son « génome » culturel ou celui d’un de ces touristes en short croisés place de l’Hôtel de Ville, une « banane » autour de sa branlante  bedaine, et des chaussettes sous ses sandales, bouscule ma conscience morale – et politique. Que dire enfin de celui qui, de son joli bateau – il vogue sur l’océan avec sa petite famille – se demande sur les réseaux sociaux, comment je peux dormir sans penser à tous les migrants morts en Méditerranée, victimes de mafias africaines –  mon sommeil n’étant troublé que par les hurlements de bandes alcoolisées. Et comment ne serais-je pas tenté, dans ces conditions, de m’extraire de cette forme entière de l’humaine condition : je te le demande, lecteur !

   

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Commentaires (6)

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    Ollivier

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    Bonjour
    Comme il n’existe pas de « chevalier blanc », comme le criminel ne se réduit pas à son son crime, je m’interdis de réduire chaque personne au geste, à sa silhouette ou à l’instant où je la vois.
    Ou bien ai-je mal lu votre texte ?
    Serge OLLIVIER

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      Michel Santo

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      Bonsoir Serge ! Disons plutôt que de cet échantillon de l’humaine condition je fais tout ce qui est en mon pouvoir pour ne pas devoir le porter…

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    BACHELOT

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    Bien d’accord avec vous, cher voisin et ami.
    À mon retour à la fin septembre, j’aimerai m’entretenir avec vous de cette décadence de notre société.
    Amitiés
    Bernard Bachelot

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    Corcia

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    La culture reste le privilège de ceux qui ont eu la chance de pouvoir (ou de vouloir) en bénéficier.
    C’est elle qui nous éloigne du comportement des primates dont vous parlez .
    Toutes les sociétés ont eu leur fange , comme elles ont eu leur pauvres .
    Ce n’est pas la décadence de notre société qui crée ces « sauvages « .
    C’est l’inégalité propre à toutes les espèces ;
    Chez les animaux, c’est la loi du plus fort
    Chez l’homme , c’est l’intelligence ,quand elle se met au service du savoir .

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    R-C

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    Ce débat est d’une stupidité extrême, pour portez vos jugements il vous faudrait avoir tout vécu et avoir tout vu. Qui de vous a été enfant soldat en Afrique et en est revenu. Je laisse aux imbéciles de votre acabit tout le loisir d’y réfléchir. Et puis cette vanité que de dire que l’espèce humaine doit être soumise aux lois du « le plus apte survit » est vous croire par nature supérieur aux autres. En outre cet notion du plus apte qui survit n’est qu’une vison de l’esprit et une tentative d’expliquer le réel et n’est en aucun cas le voir , ni même de le comprendre.

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      Michel Santo

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      Dites moi ! Avez vous lu mon billet ? J’ai la nette impression pourtant qu’il concerne quelqu’un d’autre tant votre commentaire est à côté de mon texte et de mes intentions. Puis je donc vous demander de bien vouloir préciser à qui vous répondez svp . Par avance, merci !

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