Contre-Regards

par Michel SANTO

Scène de la vie narbonnaise : un soir des fééries de Noël, j’ai croisé un homme seul sur une chaise roulante…

 

   

Dans ma petite ville, nous avons un marché de Noël, comme partout ailleurs dans ce pays. Avec les mêmes baraques blanchâtres, les mêmes têtes du Père Noël, les mêmes marchandises, le même fond « musical » de centre commercial. Les mêmes gens !  Il est installé sur les Barques. Depuis hier, il y a foule. Elle monte et descend ; descend et monte, redescend, remonte… Le vin  chaud est imbuvable et le café infect ; les gâteaux gras et le reste aussi… Des « fééries » pourtant placées sous le signe de la gourmandise.

Scène de la vie narbonnaise : Elle était assise sous la véranda de ce bistrot du centre ville…

       

Elle était assise sous la véranda de ce bistrot du centre ville où je m’étais installé pour y boire une tasse de café noir. Je l’observais, élégante et rêveuse, caresser de ses longues mains les flancs d’une théière blanche tout à fait ordinaire. La froide lumière des néons accentuait la pâleur de son visage et donnait du relief à des traits d’une grande finesse.

Le temps n’est pas loin où vont revenir les langueurs universelles, les croyances à la fin du monde…

 

 

Depuis des mois, je ne lis plus que des correspondances, carnets, journaux d’auteurs : Flaubert, Gide, Malaparte, Renard, les Goncourt … (dernier achat chez mon bouquiniste : Les carnets de la drôle de guerre de JP Sartre); nos grands moralistes aussi : La Rochefoucauld, La Bruyère… Lecture discontinue et fragmentaire qui me va, incapable que je suis, ces temps-ci, d’entrer dans un roman, un récit… Leurs sujets et leurs auteurs me lassant très vite : leurs premières pages, écritent à la mode journalistique, souvent suintent  de bons sentiments. On croirait lire de longs éditoriaux : qui sont les traités de morale de notre temps.

« Franchement, Michel ! à quoi bon tout ça ! », me disait aussi une petite voix…

   

Recommandant la lecture quotidienne d’une ou deux « pensées » de La Rochefoucauld ou de La Bruyère pour exercer sa lucidité et ne point être dupe de certaines postures sociales,  je citais ce dernier : « nous faisons par vanité ou bienséance les mêmes choses que nous ferions par inclination ou par devoir ». Un penchant auquel nul n’échappe, en effet : le rédacteur de ce billet, le premier !

Qui pense encore à nos 13 soldats morts il y a quatre jours à peine ?

   

© 2019 Twitter Florence Parly

   

Qui pense encore à nos 13 soldats morts il y a quatre jours à peine dans une opération de combat menée contre nos ennemis djihadistes ; qui pense encore à leurs familles, à leur douleur, à leurs frères de combat dans la peine ?

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