Contre-Regards

par Michel SANTO

les intellectuels, la politique et la morale…

Capture d’écran 2015-05-22 à 09.22.43De ce texte, voici ce qu’en dit son éditeur François Bon: 

On est en 1921. La première guerre mondiale finie, le monde s’ébroue, et ça concerne aussi bien la politique ques les arts, et la façon de vivre ensemble. Dada et le surréalisme ont éclaté. Ceux qui ont survécu à l’horreur la portent dans leurs phrases. Dans ce contexte de chaos et d’éveil, dans cette fatalité de la violence et de la domination, quelle responsabilité pour les artistes, et notamment les écrivains et poètes ? Comment se révolter, et comment s’assurer que l’ancien ne conditionne pas le surgissement du neuf ? C’est un texte sombre et âpre, qui pose les problèmes et limites de l’engagement. Qui mesure à chaque pas le défi personnel de l’art à ce qu’il affronte au dehors. Où se situer dans les extrêmes, comment garder distance dans l’agir ?

De l’utilité du latin, du grec et… de la poésie. La leçon de Fabrice Luchini…

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En pleine contreverse sur le réforme des collèges et le contenu des programmes, cette petite leçon de Fabrice Luchini donnée à des millions de téléspectateurs lors du « 20 heures » de David Pujadas, hier…

PS: Fabrice Luchini est actuellement au théâtre des Mathurins où, tous les soirs, il récite pendant deux heures les plus grandes poésies françaises : de Paul Valéry à Rimbaud, en passant par Baudelaire, Flaubert et Proust.

« Les mots sont des planches jetées sur un abîme, avec lesquels on traverse l’espace d’une pensée, et qui souffrent le passage et non point la station. » Paul Valéry. C’est en découvrant un texte de Paul Valéry sur le langage et la poésie que j’ai eu envie de me confronter de nouveau à des textes de pure poésie, des textes de Laurent Terzieff et en souvenir des dîners qui prolongeaient nos représentations, j’ai eu envie de lui rendre un hommage discret, lui qui disait  » être un poète, c’est une manière de sentir. »  Fabrice Luchini 

 

Chronique de Narbonne et de la Région. Régionales 2015: Saurel menace, Saurel ministre?

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La candidature de Philippe Saurel se précise. Deux chances sur trois pour qu’il la pose avant la fin du mois de juin. Avec qui? Le PRG. Non, affirme-t-il! « J’entretiens d’excellentes relations avec Didier Codorniou, Jean-Michel Baylet, et Sylvia Pinel. Mais si j’avais à conduire une liste, elle se constituerait en dehors des partis politiques traditionnels. » Et d’ajouter que ce serait: « Une liste qui représente la République des communes. Celle des maires et des élus locaux. Celle qui façonne le pays. Cette liste serait aussi citoyenne et écologiste. » Le risque étant de diviser les voix de gauche et de faire le jeu du FN. Un risque qu’il demande, non sans arrogance, au PS de gérer en s’alliant aux Verts avant le premier tour. Résumons! Si Saurel part seul, le Front de Gauche itou, et les Verts pareil… avec un PRG menaçant de surcroît, le risque d’une défaite de la gauche aux régionales est plus qu’hypothétique. Il devient sinon certain, possible. Pour l’écarter, ne reste qu’une carte: nommer Saurel ministre…

Hollande à Carcassonne! Il pleut toujours où c’est mouillé…

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Après les déserts d’Arabie et les plages cubaines, Hollande hier discourait dans la cité médiévale de Carcassonne. Il pleuvait! Et le « Nord » y soufflait en rafales. La République y fut louée et sa politique vantée. Le Dôme vibrait sous les applaudissements des élus invités. L’ivresse des campagnes, en ville et entre soi! « J’ai fait des choix, tout pour l’emploi, tout pour la jeunesse, tout pour l’avenir. Prenez mon discours de mai 2012 au Bourget, et vous verrez que je tiens le cap. Il y aura le Bourget 2012 et maintenant Carcassonne 2015 ! » Ciel incertain, ce matin. Des nuages! Qui courent toujours dans le même sens… Il pleut  toujours où c’est mouillé

 

Serais-je un « zombie-catho » selon Emmanuel Todd ?

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La sortie de « Qui est Charlie ? », d’Emmanuel Todd, a provoqué une violente polémique dans les médias. Le premier ministre Manuel Valls, lui même, s’est cru obligé d’y participer en se fendant d’une tribune dans « le Monde » pour condamner le livre et son auteur. Maintenant que le reflux se précise, et après « décantation », si je puis dire, quels sont les thèses de cet auteur qui font encore tant scandale. Le mieux pour les connaître est de lire, et de le lire dans une interview donnée à « l’Humanité » où il expose sa pensée sur les manifestations du 11 janvier d’une façon aussi claire que concise:

On m’oppose que tous ces gens étaient dans la rue pour défendre la liberté, l’égalité, la fraternité. Mais, dans mon livre, j’écris clairement que le 11 janvier, toutes sortes de manifestants étaient là un peu par hasard, sans savoir vraiment pourquoi, émus par l’horreur de la tuerie du 7 janvier. La méthodologie statistique que j’utilise laisse tout à fait sa part à la liberté humaine. Les gens qui ont défilé dans les rues de Paris sur la base d’une émotion simple et saine peuvent se dire au pire que l’auteur de ce livre se trompe. Mais la fureur que j’entends autour de moi provient sans doute plutôt des autres, c’est-à-dire des gens qui ont été identifiés comme étant là pour de moins bonnes raisons…Mon livre a un rôle de dévoilement d’une réalité qui était cachée aux acteurs. C’est ce que je rappelle dans mon introduction en citant Marx, la fausse conscience, Durkheim, Max Weber… C’est un livre wébérien dans le sens où l’on doit révéler aux acteurs les motivations profondes de leurs actes, et je le fais avec des méthodes scientifiques banales. Avec le concept de « catholicisme zombie », je m’appuie sur une notion élaborée dans un autre livre, « le Mystère français » (1), écrit avec Hervé Le Bras. Nous avions constaté empiriquement, dans l’analyse des performances éducatives et des taux de chômage, la permanence de deux France (une laïque, républicaine, traditionnelle et une France catholique récemment passée à un autre type de laïcité). La culture actuellement dominante au Parti socialiste, avec sa bonne conscience, sort de la France catholique périphérique, jusqu’à très récemment de droite, autoritaire et inégalitaire. Elle a produit ce néo-républicanisme qui promeut une politique économique (dont l’euro) menant à des mécanismes d’exclusion, et qui conduisent eux-mêmes au développement de la xénophobie, arabophobie, puis islamophobie, puis antisémitisme. Les fondements culturels du néo-républicanisme socialiste sont ici dévoilés: c’est vraisemblablement ce qui produit un effet de fureur chez certains des individus concernés.

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