Francine Schivardi, conseillère générale sortante sur le Ginestacois, dont l’époux est dans l’opposition au président socialiste du Grand Narbonne, Jacques Bascou, et Yves Bastié, maire de Sallèles, vice-président de ce dernier et membre de sa majorité, ont annoncé ce matin leur « mariage » pour les prochaines élections départementales. Ils seront opposés au candidat socialiste Christian Lapalut , vice-président du Grand Narbonne lui aussi. Une situation baroque à souhait déjà analysée dans un de mes billets du 6 décembre 2014 où j’annonçais cette paradoxale configuration politique.
Deux raisons, au moins, justifient pourtant que l’on mette un terme à ce dispositif qui, dans les faits, n’est que l’organisation d’un clientélisme politique à grande échelle.
Commençons par la plus évidente : le coût exorbitant de sa distribution.
Il faut savoir , en effet, que la réserve d’ un – ou d’une – député , n’est pas une enveloppe financière qui lui serait attribuée, une cagnotte, mais un droit de tirage sur les budgets des différents départements ministériels qui permet à nos députés d’allouer des subventions à divers organismes, et ce en dehors de tout contrôle effectif. Imaginez le nombre et la longueur des circuits, l’énergie et les frais de fonctionnement de l’Etat, pour affecter, par exemple, 890 euros à la « création d’un point d’éclairage afin de sécuriser l’accès à une maison » construite au bout d’une rue de la commune de Ménévillers, 104 habitants. Une aberration administrative et financière d’autant plus coûteuse que l’immense majorité des « réserves » en question financent des opérations qui relèvent de la compétence des communes et des départements. Difficile donc de trouver mieux à supprimer dans la chasse aux dysfonctionnements de notre administration publique.
Mais c’est sur le « fond » de ces pratiques au caractère quasiment féodal que je voudrais attirer l’attention. Comme chacun le sait, ou plutôt, devrait le savoir, un parlementaire n’a pas de mandat impératif : il ne représente ni un territoire, ni les électeurs qui l’ont élu, mais la Nation ; et son travail consiste à élaborer et/ou voter des lois, et contrôler l’action du gouvernement. Or, distribuer, même indirectement, des subventions sur sa circonscription est évidemment contraire à ce vieux principe républicain, pourtant enseigné dans toutes les facultés de droit du pays.
Désolant, donc, que le premier secrétaire d’un parti qui prétend représenter le progrès, la transparence et « faire vivre la République », sous la pression évidente de ses élus, ait retiré de son texte la disparition de cette réserve parlementaire. Mais un geste politique cependant qui en dit long sur le courage et la capacité d’innovation du PS quand il s’agit de toucher au « statut » de ses élus. En cela, force est de constater qu’il ne se différencie guère d’une UMP, qui, sur cette question, en tout cas, ne pense pas autrement…
Robert Ménard assume totalement sa campagne d’affichage provocatrice à Béziers sur la police municipale désormais armée.
Comme à son habitude, il ne vise, si je puis dire, qu’une cible: les médias nationaux, afin, comme cela s’expose dans cet univers, faire le « buzz », « saturer l’espace médiatique ». Exister, quoi! et, sa position de tir une fois conquise, « rafaler » ses messages symboliques et politiques.
Dans un précédent billet, j’avais soulevé les « cartes » financières de ces TER à 1 euro lancés à grande vitesse en ce début d’année électorale par la provisoire Région Languedoc-Roussillon, à l’initiative de son régent Damien Alary, pour en montrer le coût pour les contribuables, les dysfonctionnements du site de réservation en ligne et la rareté des billets disponibles sur un très petit nombre de lignes.
Ainsi donc, il faudrait observer en silence. Suivre le procès dit du « Carlton » dans lequel une poignée de notables de Lille et une star politique sont accusés de proxénétisme aggravé, et ne rien dire. Sous peine, en émettant le plus léger froncement de sourcil, d’être accusé de vouloir instaurer un ordre moral à la manière du sombre Savonarole (ci-contre). Il faudrait de surcroit – on m’y a enjoint sur Twitter – prendre la défense de« l’homme à terre », autrement dit de DSK. Relayer l’hypothèse du possible complot. S’abstenir surtout à tout prix de juger le comportement sexuel de l’intéressé et de ses si gentils petits camarades. Ceux qui parlent au choix pour évoquer les femmes, de « négresses », de « dossiers » ou de « grosses ». Parce que voyez-vous le cul aujourd’hui, c’est un peu comme le culte hier, un truc sacré, intouchable, non pas une liberté mais La liberté fondamentale, la plus noble conquête de l’ homme occidental qui a déjà tout dompté et aborde le combat suprême : embrasser sa sexualité sans plus ni peur ni honte. Contre cet objectif si fabuleux, aucun obstacle ne sera toléré. A l’exception, parce qu’elles sont trop visionnaires pour être réellement comprises, des réflexions désespérées de Houellebecq ou, plus récemment, de l’inclassable et troublant auteur de la Fleur du capital.