Contre-Regards

par Michel SANTO

La fin programmée des chambres consulaires , en Languedoc-Roussillon et ailleurs !

 The sun sets on the coast at Gruissan, Narbonne, France

Très bon article de Gerard Borras !  Pas de complaisance dans ce jugement, pour ceux qui pourraient croire  aux liens qui nous unissent de l’époque où il présidait l’Union patronale de 34, ou , un peu plus tard, la CCI de Montpellier, quand j’assumais mes fonctions de DGA à la Région Languedoc-Roussillon … Non, son diagnostic est imparable ! Déjà, en 1990 , la division du monde des entreprises en trois filières institutionnelles différentes : Chambres des Métiers, CCI et professions libérales , et leur dispersion en de multiples chapelles administratives départementales étaient relevées ! Qui m’entendait alors quand je proposais une seule structure départementale, avec des aides à l’appui … Personne ! Comment pouvait-on justifier alors des services aux entreprises gérés de manière aussi cloisonnés, quand ils ne l’étaient pas dans la concurrence institutionnelle la plus absurde ?

À présent, la situation est encore plus inconfortable avec le développement des régions, des communautés d’agglomération et des futures métropoles. Aux compétences économiques étendues, et avec des moyens financiers que ces organismes n’auront jamais, ces collectivités territoriales et intercommunalités, ont déjà  » avalés  » une part  considérable du champ couvert par ces institutions patronales ; et leur potentiel d’expansion est considérable . Un phénomène renforcé par la fin du monopole administratif et technique qui leur était de fait accordé dans la gestion des ports, aéroports et zones d’activités économiques. Le droit de la concurrence communautaire est en effet passé par là !

Devant ces réalités, la seule issue, pour elles, et leur seule utilité , serait de revenir  à leur vocation d’origine d’instances de représentation et de consultation … Seulement ! Et ce serait déjà beaucoup … Mais à la condition toutefois qu’elles se bougent, et vite !

On ne peut pas , en effet , au plan national, faire le procès aux politiques de ne rien faire pour diminuer le coût de notre système institutionnel et politique, et constater que les socio professionnels, au niveau départemental et régional, ne font rien pour rendre plus cohérent et plus efficient les structures qu’ils  » gouvernent  » … 

De quoi s’interroger sur la capacité réelle de ces chefs d’entreprises  à gérer des institutions consulaires selon les mêmes critères de gestion en vigueur dans leurs entreprises. Ou peut-être malheureusement constater que le vertige de petits pouvoirs locaux annihilerait chez ceux qui les occupent tout esprit …d’entreprise . En ce cas, qu’ils ne s’étonnent pas si un jour la redistribution des pouvoirs entre eux, l’Etat et les communautés d’agglomération se fait sans eux ! Elle a déjà bien commencé, et elle va s’accélérer …

Article de Gérard Borras dans la #gazette de Montpellier !

Bing Bang territorial ! Christian Bourquin pour , mais contre en Languedoc-Roussillon !

Bing Bang territorial ! Christian Bourquin pour , mais  contre en Languedoc-Roussillon !
Après la confirmation par F.Hollande de vouloir mener à bien la réforme en profondeur de notre mille-feuilles administratif en divisant par deux le nombre des régions , supprimant les départements et réformant – pour accroitre leur lisibilité, leurs compétences et leurs assises démocratique – les intercommunalités, C.Bourquin se fend d’un communiqué orwelien – fichier joint – dans lequel il s’en félicite , tout en n’en disant rien qui puisse contredire son apologie de l’existant promu en modèle de la réforme annoncée ;   un modèle de langue de bois politicienne à étudier dans toutes les officines de com. Faut dire que la sienne est gratinée ! Une confirmation que les présidents et élus des régions et des départements , pour beaucoup et de gauche et de droite, vont tout faire pour résister à ce nécessaire bouleversement institutionnel. En Languedoc Roussillon, nous n’avons donc rien à attendre d’eux pour aller de l’avant et le temps est donc venu , pour les inter-communalités – seules à même de pouvoir s’exprimer, parce qu’elles y ont un intérêt évident – de s’exprimer sur la grande région qui aurait leur préférence. Dans notre environnement immédiat, je verrais bien celles de Perpignan, de la Narbonnaise et du Carcassonnais se prononcer pour une fusion de Midi-Pyrénées et du Languedoc-Roussillon – en laissant le Gard à Provence-Alpes-Côte d’Azur, pourquoi pas ? Allez Messieurs, courage ! on suivra ! … 

Épictète du jour !

Garde-toi d’estimer heureux un homme choisi pour une charge officielle, ou très puissant, ou jouissant, pour une raison ou une autre, de l’estime publique. En effet, si l’essence du bien réside dans ce qui dépend de nous, il n’y a de raison ni d’être jaloux, ni d’être envieux. Quant à toi, ce n’est pas général, magistrat ou consul que tu veux être, mais libre ; or, pour y arriver, il n’y a qu’un chemin : le mépris de ce qui ne dépend pas de nous.

http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/file/epictete_manuel.pdf

Chroniques de Narbonne : le retour de la voiture en centre ville ?

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Eh bien voilà nous y sommes ! Devant cette maladie politique bien française qui affecte notre classe politique. Qu’elle soit de l’Etat ou de nos collectivités. De Paris ou de Narbonne … Prenez la place du Forum, par exemple . Elle avait retrouvé une certaine beauté. Plus de voitures garées anarchiquement. Changement d’équipe municipale, et les revoilà !  Les voitures . Pourquoi? pour satisfaire la demande d’un commerçant. Qui la veut piétonne, mais veut voir aussi les voitures tourner autour . Comme dans un manège ! Autant dire que je ne mettrai plus les pieds aux terrasses des cafés . Qui la font vivre, pourtant … Pareil pour les Barques de Cité et de Bourg pour lesquelles je crains le pire. Heureusement que des commerçants lucides s’en émeuvent , et le font savoir. Quant au résident de centre ville que je suis, en alerte , il saura le moment venu aller plus loin, s’il le faut … Pour l’heure, ne faisons pas de procès d’intention . Et parions sur le bon sens et la défense d’un centre ville résolument moderne . Un centre historique où l’on vient pour se promener, visiter , consommer … et non pour rouler sur quatre roues , bader les terrasses et les passants, et y empuantir l’atmosphère … Un centre ville première destination touristique urbaine de Narbonne et de ses environs !

Chroniques de Narbonne : le retour de la voiture en centre ville ?

L’élégance serait elle aujourd’hui un très vilain défaut !

L'élégance serait elle aujourd'hui un très vilain défaut !

 

Le spectacle du monde s'offre à nous de plusieurs points de vue. Du haut d'une montagne ou au ras d'une rue. C'était d'une terrasse que je ce matin là, je le contemplais. Enfin! Que je l'observais plutôt sous sa forme la plus banalement humaine déambulant sur la place de l'hôtel de ville – qui pourrait être celle de n'importe qu'elle cité – par un bel après-midi ensoleillée d'avril. Une catégorie s'en détachait par son allure et son accoutrement. Les mêmes pantalons en toile synthétiques beige couverts de poches, les mêmes tennis et les mêmes appareils photographiques pour les hommes; le même ennui aux pas lourds et distraits pour toutes et tous. Le genre " touriste décontracté " – ou aventurier de pacotille, certains vont jusqu'à porter des chapeaux de brousse ! – , qui tend à devenir l'universelle attitude en tout lieu et toute heure et toute circonstance. Le nez collé à son smarphone,  il parcourt la terre entière dans son salon ou son bureau, comme il déambule dans les rues de Narbonne ou de Rio… Cela va sans doute heurter les esprits modernes et branchés qu'il nous est demandé d'être , mais , sur l'instant de ce matin là, ce monde m'est apparu dans toute sa pauvre et inélégante naïveté. Pour tout dire: vulgaire ! Le souci de donner à voir une construction de soi un tant soit peu esthétique , agréable à la vue comme aux sentiments , semble en effet l'avoir abandonné au profit d'une éthique de l'insignifiance –  il est vrai, conforme à l'esprit de notre temps … Qu'on ne se méprenne cependant pas ! L'élégance, pour moi, ne se résume pas aux seuls vêtement classiques ou de prix . Que de " précieux et précieuses " ridicules exhibants leur avidité du paraître et de l'argent ! Elle est évidemment protéiforme ; elle hait la vulgarité, la superficialité, elle transcende la simple notion de beauté sous peine de n’être qu’un beau vernis, qui toujours finit par s’écailler ; elle répond à cette question : que fais-je au monde ? Mon destin serait-il de n'avoir que faire de mon prochain, de ne pas chercher à m’élever intellectuellement et moralement, à me complaire dans mon ignorance ? La dignité, physique et comportementale, est , en vérité, l'ultime dessein de l'élégance

Texte :

« Le parfait artisan décida finalement qu'à celui à qui il ne pouvait rien donner en propre serait commun tout ce qui avait été le propre de chaque créature. Il prit donc l'homme, cette œuvre à l'image indistincte, et l'ayant placé au milieu du monde, il lui parla ainsi : « Je ne t'ai donné ni place déterminée, ni visage propre, ni don particulier, ô Adam, afin que ta place, ton visage et tes dons, tu les veuilles, les conquières et les possèdes par toi-même. La nature enferme d'autres espèces en des lois par moi établies. Mais toi, que ne limite aucune borne, par ton propre arbitre, entre les mains duquel je t'ai placé, tu te définis toi-même. Je t'ai mis au milieu du monde, afin que tu puisses mieux contempler autour de toi ce que le monde contient. Je ne t'ai fait ni céleste ni terrestre, ni mortel ni immortel, afin que, souverain de toi-même, tu achèves ta propre forme librement, à la façon d'un peintre ou d'un sculpteur. Tu pourras dégénérer en des formes inférieures, comme celle des bêtes, ou régénéré, atteindre les formes supérieures qui sont divines »

 Pic de la Mirandole. Discours sur la dignité de l'homme. 1486 ou 1487.

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