Contre-Regards

par Michel SANTO

Paris-Brignoles-Narbonne !

 

 

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Attente insupportable des résultats du second tour de l’élection cantonale de Brignoles dans les rédactions du Monde, Libération et les chaînes de radio et télé communément qualifiées du service public. La République est en danger ! De cette petite ville de province, des hordes de chemises noires s’apprêteraient à monter sur la capitale si le candidat du FN gagnait cette élection. Les esprits des nouvellistes s’échauffent et s’inquiètent, leurs machines à café s’affolent et s’assèchent, leurs plumes s’agitent et menacent . Des larmes coulent… L’apoplexie menace, rode… et le temps est pourri sur Paris ! Pendant ce temps, le mien , les cloches sonnent sur les toits de Narbonne. Le soleil et le ciel sont à la fête. Les barques de Cité et de Bourg sont pleines de marchands impatients et de promeneurs insouciants – du moins en ont ils l’air . Les halles grouillent, comme d’habitude, et chez Belzon , comme d’habitude aussi, on commente le dernier match de rugby joué à domicile. Je me plais à observer cette tranquille agitation dominicale! Comme un pas de côté du côté de la vraie vie. Une respiration ! Loin des fausses agitations. L’esprit en balade, comme je le serai tout entier dans quelques minutes. Le temps de descendre mes escaliers. Mais quel soleil ce dimanche matin ! Et quelle joie à seulement le dire !  

Le sanglot de l’homme blanc européen .

 

 

 

 

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Nouveaux drames humains en Méditerranée. Après le naufrage de  » Lampedusa  » où de nombreuses victimes venues de la corne d’Afrique ont péri noyées, celui d’hier encore au large des côtes de l’ile de de Malte. Des familles entières fuyant des pays en guerre, des états corrompus, la misère ou tout simplement désireuses de poursuivre leur vie dans ce qu’il leur apparait comme une terre d’abondance, l’Europe, ont terminé leur voyages au pays d’où l’on ne revient hélas jamais. Une tragédie devant laquelle aucune conscience ne peut rester sans s’émouvoir et sans voix pour en dire ce qu’elle contient de révoltant, d’insupportable et d’injuste. Mais ce qui est intolérable, comme on nous l’assène jour après jour, c’est d’en faire supporter la responsabilité première à   » l’homme blanc européen  » et à son égoïsme meurtrier. Une responsabilité qui demeure pourtant , comme le dit si bien Jean-Baptiste Placca, journaliste, fondateur du magazine L’Autre Afrique,  » celle des dirigeants africains qui seuls peuvent, par un réel leadership, proposer à leur jeunesse, à leur peuple, cette vision qui pousse toute une nation à se surpasser, pour caresser l’inaccessible.Tous les peuples du continent, même de pays plus pauvres que l’Érythrée, ne choisissent pas cette voie désespérée qui engloutit dans les profondeurs de la Méditerranée. C’est donc la preuve qu’il n’y a pas une fatalité à vouloir toucher Lampedusa et mourir  » . En 1983, Pascal Bruckner publiait  » Le sanglot de l’homme blanc « , essai dans lequel il dénonçait,  à travers le tiers-mondisme, une tendance à l’autoflagellation qui, tout en flattant la bonne conscience de l’homme blanc, tendrait à dissimuler les vrais problèmes, l’esprit d’analyse étant remplacé par un sentimentalisme aveugle. Une idéologie qui tend à rendre les dominants d’hier responsables de toutes les souffrances des pays du Sud, que cette responsabilité soit ou non avérée ; comme elle diffuse en France même l’idée que nous ne finirons jamais, au nom de la défense des  » minorités ethniques « , de payer  notre  » effroyable dette  » à l’égard du tiers monde . Eh bien, au risque de passer pour un être dénué de tout sens moral, j’avoue, à contresens du pathos ambiant, mon allergie à cette tyrannie névrotique de certaines élites . J’ajoute , pour aggraver mon cas, qu’elle contribue, pour une part importante, au désarroi politique ambiant de françaises et de français qui, dans un mouvement symétrique,  se réfugient dans des postures collectives populiste et xénophobes. Inutile donc de préciser que je recommande, pour se protéger des  » gestionnaires  » de la mauvaise conscience de l’homme blanc européen, ce stimulant essai brucknérien.

Marine, quel cirque !

 

 

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Pas un jour, pas une minute sans que tous les journalistes de tous les médias n’interrogent à Paris ou à Marseille ce que l’on appelle communément des personnalités politiques de  » premier plan  » sur le FN de Marine le Pen. De l’appel au vote du moins sectaire de Fillon, au ni ni de l’UMP, au vote républicain de Désir, en passant par les qualificatifs de parti national socialiste, de je ne sais plus quel porte parole du Ps, à celui de fasciste par une Madame Carlotti qui candidate sur la cannebière tout en siégeant au gouvernement , pour finir en procès en  » rupture de digues « ,  » dédiabolisation « , instrumentalisation gouvernementale, droitisation de l’ Ump , retour du refoulé pétainiste et autres fausses indignations, tous les jours ou presque nous est donc donné un spectacle plus que désolant de la politique, des médias et de ses principaux protagonistes. Pendant ce temps sont occultés les vrais problèmes auxquels sont confrontés les français qu’on enferme ainsi dans une représentation d’eux mêmes quasi névrotique d’ancien peuple colonisateur et raciste. Marine et son parti seraient des dangers publics et mettraient la patrie en danger, mais tous les micros, tous les journalistes se déterminent par rapport à son personnage et ses lieutenants. Une fascination dont on voit bien la logique commerciale, qu’entretiennent des élus avant tout soucieux de ne point parler des vraies questions qui fâchent. Une hypocrisie politiquement partagée, qui désormais saute aux yeux du plus grand nombre et provoque des réactions de colère dans l’opinion. Ce matin, vous l’aurez deviné, je le suis moi aussi !

Fillon ! premier agent électoral de Marine Le Pen.

 

 

 

 

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Soyons laconique ! Plus que d’habitude; et disons les choses de façon brutale . Comme les circonstances, qui le sont tout autant, l’exigent. Fillon, qui, en rasant, se peignant ( ah! sa raie…), se brossant, se mirant… ; le matin, le midi, le soir ; à pied, en moto, en voiture; la nuit, le jour… ne pense qu’à Ça. Et fait preuve d’une irresponsabilité totale en divisant ses troupes, ce qui en soit ne serait pas bien grave si , dans un contexte hautement anxiogène, en sapant toute reconstruction de la droite républicaine et  » cassant des assiettes  » à toute volée dans sa propre cuisine ,  et alors même que la majorité au pouvoir est en train de perdre son hégémonie politique ( et culturelle ), il n’ouvrait une autoroute au Front National. Me plaçant du seul point de vue de l’intérêt de notre modèle républicain, je n’hésite pas à le dire : Fillon est, aujourd’hui, le premier agent électoral de Marine Le Pen. Cet homme est dangereux !

Il est né le divin François !

 

 

 

 

 

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Ce François là, Umberto Eco dit de lui, dans le journal argentin La Nacion , qu’il représente quelque chose d’absolument nouveau dans l’histoire du monde. Son sourire , son verbe , son humour, sa modestie, sa volonté de réforme ont conquis un auditoire qui dépasse largement celui de ses sympathisants. Il a ce que les professionnels américains des relations publiques appellent le star power. Il parle beaucoup, il téléphone, tweete , écrit des lettres; bref il surprend. De l’avis de tous les commentateurs, un nouvel animal politique est en train de s’imposer sur la scène médiatique mondiale; il aurait tout compris de la globalisation et du pouvoir des médias. Toujours en  perpétuel mouvement, il force l’admiration de tous les communicants, au premier rang desquels figurent ceux en charge de l’image de notre Président. Ce François là, on l’aura compris, ne siège pas à l’Elysée. Le sien, saint, est à Rome …

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