Contre-Regards

par Michel SANTO

De Rome à Narbonne…


Georges Frêche est un grand humaniste. Amoureux de culture et des plus grandes œuvres de l’esprit, il promène le sien, subtil et éclairé, dans tous les sites marqués et dotés par l’histoire d’œuvres emblématiques du Languedoc-Roussillon. Toujours à la recherche de ce qui pourrait donner du lustre à son ouvrage de grand bâtisseur, à l’image du Laurent Médicis qu’il se figure incarner pour la ville de Montpellier, il égrène, en ces temps de campagne électorale, un chapelet de projets régionaux qui feront assurément la renommée de notre beau département de l’Aude. On savait son désir d’installer un téléphérique à Peyrepertuse pour soulager des touristes tendanciellement en surpoids, le voilà à présent décidé à les installer, à Narbonne, dans un musée de la romanité pour y faire la claque. Un musée
qui ,selon ses dires, devrait être : « un mélange ultra scientifique pour les spécialistes comme (lui) et un truc pour les touristes, du style arènes en carton pâte avec des tournois de gladiateurs bidons » . La raison sans doute pour laquelle il a nommé l’ancien conservateur du musée de la bande dessinée d’Angoulême pour en styliser les grandes lignes. Du grand art ! Ave Georges…

Qui parle encore de Copenhague?



Qui parle encore de Copenhague ? En décembre, nous avions, nous martelaient les médias, 15 jours pour sauver la planète. Les déserts, inexorablement, progressaient et les eaux, fatalement, montaient. Et notre survie dépendait d’une révolution existentielle centrée sur l’agriculture bio, l’électricité solaire et la bicyclette. Depuis, la France et une grande partie de l’Europe se gèle et skie, même en milieu urbain. Les routiers rouspètent, les automobilistes râlent et Duflot, aux Maldives, s’énerve. Quant à la taxe carbone, pauvrette, elle repasse à la cuisine gouvernementale. Pas assez salée pour les Sages ! Ainsi va le temps qui prend toujours à contrepied nos oracles et professeurs de vertus.

La leçon de Camus.

Le 4 janvier 1960, Albert Camus se tuait dans un accident d’automobile. Il y eut des éloges sincères. Et d’autres qui ne l’étaient pas, prononcés par ceux qui, de son vivant, ne « voulant pas désespérer Billancourt » au nom de la défense du « socialisme réel », l’avait traîné dans la boue. Ceux là même qui préférèrent avoir eu tort avec Sartre et qui occupent toujours les esprits d’une « petite bourgeoisie intellectuelle » toujours prête à cautionner, au nom d’un anti-américanisme pathologique, les diverses formes de terrorisme et de fanatisme pourvues qu’elles se présentent sous les traits d’un peuple idéalisé ou d’une classe dominée.

Camus avait pourtant averti que le bacille de la peste veillait et veillerait jusqu’à la fin du monde; et qu’il était tapi au plus profond de nos consciences, fussent-elles éclairées par la recherche du bonheur ici-bas.

Cette leçon, je l’ai comprise un peu tard. L’attrait et le charme d’une posture romantique sans risque, théorisée  par les détracteurs de Camus, étaient à l’époque trop puissants pour des jeunes gens avides de changer le monde.

Depuis, il est mon compagnon de route… 

De Carcassonne à Peyrepertuse.


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Georges Frêche a été reçu, à la mi décembre, en grande pompe, à Carcassonne. Jean-Claude Pérez, le nouveau maire et Alain Tarlier, le tout aussi nouveau président de la CAC (communauté d’agglomération du Carcassonnais) lui ont demandé, solennellement et genoux à terre, de reprendre la gestion de la Cité. La splendeur et la notoriété de ce joyau du patrimoine de l’humanité ne pouvaient laisser insensible la légendaire humilité de « notre » président de Région : «  il y aura de gros travaux car on n’a pas touché à la Cité depuis 130 ans. Je ne suis pas contre le fait de récupérer la Cité, mais je pense que c’est à la ville de Carcassonne de reprendre la Cité. »  Autrement dit, «  si je suis réélu et si vous insistez, braves gens, je vais vous la relooker moi cette Cité. Ouais ! »    A la manière sans doute du Château de Peyrepertuse où il verrait bien, nous dit-il, un téléphérique !!! (Sic). Je m’étonne encore, le jour des Rois approchant, que personne n’ai suggéré à notre éminence la création d’un métro aérien reliant l’ancestrale Cité au mythique Château. En ces lieux où souffle l’Esprit, nos édiles locaux manquent manifestement d’ambition…