Quand les mots figent le réel : Génocide.

Sa 14.6.2025

Il y a des mots qui devraient peser lourd. « Génocide » en fait partie.

Ces derniers mois, je le vois passer partout. Partout. Sur les pancartes. Les stories. Les twets. Comme s’il suffisait de le dire pour clore le débat.

Sauf que ce mot ne dit pas juste « c’est grave ». Il dit : l’autre est irrécupérable. Il ne fait pas une critique, il signe une condamnation. Définitive.

Quand on dit “génocide”, on ne dénonce pas un crime. On accuse. On accuse un peuple, une histoire, une nation entière de vouloir exterminer un autre.

Mais à force d’utiliser ce mot à chaque conflit, à chaque guerre, à chaque injustice…

On l’use.

On le vide de sa force.

Et surtout : on rend impossible toute sortie. Toute solution. Toute paix.

Le mot “génocide” n’est pas un cri parmi d’autres.

Il ferme la porte.

Il fait taire. Il trace une ligne qui dit : il n’y a plus rien à faire. Seulement à condamner.

Et en ce qui concerne Israël, il retourne contre cet État la mémoire de la Shoah.

Il efface le sentiment tenace de culpabilité pour ce qui a été fait aux Juifs.

Et n’importe qui peut dire que les Juifs sont aussi mauvais, voire pires que les nazis.

Certains mots, on devrait les peser avant de les écrire sur les pancartes. Les stories. Les twets.

Parce qu’une fois lancés, ils brûlent tout sur leur passage.

Même les ponts.

Mots-clefs : , , , ,

Articles récents

En savoir plus sur Contre-Regards

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading