Quelques notes prises au fil des jours…

   

Ai noté ceci :

Le 4 février : Toujours du grand Jules Renard, dans son journal : «Il y a des gens qui, toute leur vie, se contentent de dire : « Évidemment ! Parfaitement ! C’est horrible, admirable, extravagant, bien curieux. » Par eux-mêmes ils n’ont aucune valeur, mais ils sont d’un grand secours à autrui : ils lui servent de verbes auxiliaires.»

Le 8 février : Je l’attendais lundi, il vient de m’être livré. Pressé, je l’ouvre au hasard et lis ceci : « l’un des secrets de cette sensation de plaisir esthétique que produit la nature, c’est l’absence de l’homme ». J’en ris encore ! Iñaki Uriarte (Bâiller devant Dieu, page 69 chez Séguier)

Le 10 février : Pour le salaud, le salaud est comme l’enfer : c’est tous les autres. Mais, sur les réseaux sociaux, ses envies, ses ressentiments, même sous les masques les plus mièvres et grandiloquents, toujours le trahissent.

Le 12 février : lI est impossible de parcourir mon « fil » d’actualité, sans y trouver des signes de la perversité humaine la plus ordinaire, en même temps que les vanités les plus grandiloquentes, les affirmations politiques les plus effrontées et les indignations morales les plus niaises. Un clic suffit désormais pour en saisir toutes les variations : des plus savantes au plus vulgaires – un gain de temps et d’espace que nous devons au progrès et à la civilisation : reposant de surcroît…

Le 14 février : D’Octave Mirbeau, dans l’intégrale de ses articles, critiques et chroniques : «N’y a-t-il point, dans la débauche la plus crapuleuse, une minute mystérieuse où l’homme le plus brut atteint aux plus haut sommet de la vie, et conçoit l’infini ?»

Le 16 février : «Dans certaines circonstances, un homme doit tout se permettre et tout détruire. Mais Cormery avait crié comme pris de folie furieuse : “Non, un homme ça s’empêche. Voilà ce que c’est un homme, ou sinon…» Albert Camus – Le premier homme (posthume, 1994)

Le 20 février : Nous vivons une époque terrible. Toutes les idées, toutes les croyances, toutes les idéologies sont remises en cause. Nous pouvons à présent apprendre et voir aussi à l’infini. Reste toujours une énigme : nous-même.

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