Hier, à Bram, dans l’Aude, Carole Delga, la présidente PS du Conseil Régional de la Région Occitanie, a lancé son « mouvement » d’opposition à la ligne pro Nupes de la direction de son parti. Elle a exhorté les participants à « travailler » à un projet de société qui « change la vie ». Que ça ! Et pourquoi pas changer ou raccourcir la mort, tant qu’on y est ? Voilà bien le genre de slogan et d’idées générales « ni vraies, ni fausses, ni justes, ni injustes, mais creuses » (Paul Veyne), et un tantinet désuète et ridicule, en l’occurrence, que plus personne ne veut entendre. Renaud Dély, qui participait à ces Rencontres, avait pourtant rappelé qu’une des faiblesses de la gauche, déconnectée du réel et repliée sur des thématiques communautaristes et identitaires, consistait à se réfugier dans l’indignation et la surenchère démagogique : « La colère est légitime, mais elle n’est pas pour autant le moteur de la gauche ». Une intervention sans concessions à la doxa politicienne de gauche que les participants ont écouté, note joliment le journaliste de l’Indépendant présent : « d’une oreille très discrète. Une attention toute relative… qui était surtout le fait d’une atmosphère conviviale et de la perspective d’un bon repas après une matinée d’ateliers intenses. »
J’écoute le troisième entretien accordé par Claude Lanzmann à Laure Adler (À voix nues), diffusé sur France le 28/12/2005. Tout à la fin il évoque sa découverte, grâce à un camarade de lycée, de L’Etre et le Néant de Jean-Paul Sartre qui venait de paraître. Ce camarade était Jean Cau [1] : ils préparaient ensemble l’Ecole Normale supérieure à Louis-le-Grand. Cau, raconte Claude Lanzmann, était persuadé que pour réussir dans le monde littéraire et intellectuel parisien, il fallait assurer le « secrétariat »d’un « grand auteur ». Le seul qui répondit à son offre (envoyée aussi à Benda, Genet, Cocteau…) fut Sartre qui, lors d’un rendez-vous au café de Flore, sortit un paquetde « papiers » de sa poche et dit à Cau : « débrouillez-vous avec ça » ; ce qu’il fit pendant onze ans, de 1947 à 1956, rapporte Lanzmann.
Picasso Pablo (dit), Ruiz Picasso Pablo (1881-1973). Paris, musée national Picasso – Paris. MP72. Partager :ImprimerE-mailTweetThreadsJ’aime ça :J’aime chargement… […]