André Viola a donc été hier matin président du Conseil départemental de l’Aude à l’unanimité moins un bulletin blanc (le sien) . Les deux seuls conseillers départementaux UMP élus dimanche dernier dans l’Aude ont voté pour lui, ce qui suscite l’interrogation de la presse locale et la réprobation d’une certaine fraction de la droite départementale. Pas la mienne, en tout cas, et ce pour au moins deux raisons. La première est qu’il n’y avait aucun enjeu de pouvoir dans ce troisième tour, et la seconde parce que ce binôme Martin-Marie-Christine Théron-Chet a bénéficié du soutien du PS face au candidat du FN, au second tour de ces départementales. Un geste de courtoisie et d’élégance républicaine!
C’est cette semaine, le 10 mars!, que les députés examineront, en première lecture, les quelques 2000 amendements du projet de loi sur la répartition des compétences entre régions, départements et intercommunalités; 2000 amendements venus de tous les « bancs », droite et gauche confondues, pour détricoter , après le Sénat, avec une constance et une détermination qui forcent l’admiration, un texte dont la philosophie était de simplifier, pour le rendre plus digeste aux contribuables-usagers, un mille-feuilles administratif opaque et dispendieux.
Le schéma initial était pourtant simple et beau : « Aux régions, l’économie; aux départements, la solidarité; au bloc communal, les services de proximité .» Trop simple, et surtout trop brutal pour des élus soucieux avant tout de conserver leurs privilèges et leurs pouvoirs. Le résultat, à ce jour, est tristement affligeant. D’exceptions en renoncements, cette réforme territoriale, présentée comme « La » réforme du quinquennat, est en train de s’embourber dans le marais parlementaire.
Carton plein pour les Départements. A mi-parcours du marathon, au Sénat, de l’examen en première lecture, du projet de loi portant Nouvelle organisation territoriale de la République (NOTRe), les conseils généraux ont obtenu gain de cause sur leurs principales requêtes. Même s’ils se sont résolus à la suppression de leur clause de compétence générale (ainsi, au passage, que celle des régions). Et le gouvernement, par la voix d’André Vallini, encore ce matin – vendredi 23 janvier – sur Radio Classique, abdique sur ce qui était pourtant présenté comme le coeur de son projet, la suppression à terme des Départements. Qu’on en juge!
Tiens voilà un vrai débat de fond sur ce que doit être le périmètre d’intervention d’une communauté d’agglomération en général, et celui du Grand Narbonne en particulier. La polémique lancée par Michel Py, le maire de Leucate, après qu’une vingtaine d’élus d’opposition, comme lui, du « groupe d’ouverture » présidé par Didier Mouly, auquel il n’appartient cependant pas, se soient abstenus sur l’aménagement d’un rond-point giratoire sur la RD 627 s’y prête, si je puis dire, à merveille. À noter que Didier Mouly a voté pour, alors que Bertrand Malquier s’est abstenu – Tiens , tiens ! Mais allons à l’essentiel et écartons tout de suite le procès en « utilité » de ce rond-point: personne ne la conteste, semble-t-il. Non la seule question posée dans cette affaire est celle de savoir si le Grand Narbonne doit intervenir sur ce dossier en co-financement d’une compétence strictement Départementale. La réponse est non! Et ce pour plusieurs raisons.