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Ce jour-là, je marchais seul « Pour le climat ».

 

sur la plage de gruissan

   

C’était en ce début d’après-midi de la semaine dernière où régnait encore ce lourd silence si caractéristique d’une petite ville du midi, à cette heure et en plein été, au moment précis où j’actionnais la poignée de la porte d’entrée du parking souterrain « Les Halles », située sur la rive droite du canal de la Robine, à quelques pas seulement du restaurant « Le Figuier » — dont la patronne régale ses clients d’excellents tajines, notamment — que j’ai reçu, dans l’instant même où la porte cédait à ma pression, la puissante houle sonore d’une troupe  de tambours brésiliens à laquelle se mêlait le profond mouvement vocal d’une foule à l’unisson de cette orchestrale ouverture, que j’aperçus, levant les yeux en direction de cette impérieuse source  de décibels, de l’autre côté du canal, me faisant face, deux motocyclettes de la police municipale roulant à petite allure, signalant, comme de coutume, l’amorce d’une manifestation dont le gros des troupes, massé sur la place de l’Hôtel de Ville, s’impatientait de faire entendre aux autorités et badauds, les raisons de leur défilé en rangs serrés. Le climat, me dis-je.  Ciel ! le climat… Vingt minutes plus tard, cependant, l’esprit léger malgré le sentiment d’avoir failli à mon devoir de « citoyen écolo-responsable », je marchais aussi, mais  à bonne allure, le long d’une plage enfin rendue à la nature, détendu et ouvert à toutes sortes de pensées et d’impressions suscitées par la circonstance et la beauté d’un  paysage baigné par une douce lumière. La mer était calme, le ciel dégagé ; et un faible vent d’Espagne couvrait les Pyrénées de fins nuages blancs. Marchant, je constatais, alors que j’écrivais mentalement ces lignes, sans être toutefois certain de les reproduire ici dans leur état du moment, que mes phrases avançaient du même pas que les miens : l’une après l’autre, tout en se frayant un chemin dans le flux continu d’idées et d’images venues de toutes parts dans le plus grand désordre apparent. Le genre d’expérience, me disais-je, qui rend vain le désir de vouloir saisir la totalité du réel par la seule écriture. Et j’allais ainsi sur une plage de sable, à l’écoute du vent et des vagues, sous un beau ciel bleu, avec pour horizon les Pyrénées sous de fins nuages blancs…

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