Le ton et les thèmes de campagne de Marine le Pen me rappellent ceux d’une époque où convergeaient, venant d’une certaine gauche et d’une certaine droite, une critique sans concessions du libéralisme économique et politique, la promotion d’une économie administrée et planifiée, un anti-américanisme de principe, une glorification patriotique délirante, la peur de l’ouverture au monde… Et nos éditorialistes, commentateurs et dirigeants de partis, dans ce climat, me donnent l’impression d’être devenus sourds et aveugles ; ou, plus grave, incultes, au point d’ignorer d’où ils viennent.
Florian Philippot à Metz en décembre 2015 • Crédits : Vincent Kessler – Reuters
Malaise dans la rédaction… de France Culture. Ce matin, 21 avril 2016, Guillaume Erner recevait Florian Philippot. Son ton était « posé », mais, sous sa cadence, perçait toutefois une légère ironie mêlée de mépris. Dans cet affrontement policé, la preuve était aussi faite que « l’intellectuel-journaliste » – ou l’inverse -, catégorie sociologique et emblématique de cette chaîne, peut, sur son propre terrain, se trouver désarmé face à un adversaire de ce calibre.