Séquence politique tragico-comique à Montpellier en ce début de semaine. Manuel Valls y était lundi où il a « signé et paraphé » la fusion du Languedoc-Roussillon avec Midi-Pyrénées, décidée par le législateur. Tous les élus régionaux, à commencer par Damien Alary leur président, vaincus, y sont cependant toujours opposés. Le mot fusion, dans leur bouche, n’est jamais prononcé, et tous stupidement d’ergoter sur une fumeuse « association », qui n’a aucun sens en la circonstance, tout en exhibant une « monstruosité » institutionnelle, un cinquième niveau de gouvernance, tout droit sorti du cerveau intéressé d’Alary, dont le seul souci semble bien être de conserver pouvoirs, ne serait-ce que symboliques, et privilèges, eux bien réels. Pathétique! et dérisoire…
Vendredi 19 décembre, pathétique réunion du Conseil Régional. Les rideaux noirs étaient tirés et ses conseillers pleurnichaient. Faussement, comme un vieil accordéon éventré. Alary, son président, niait sa mort pourtant officialisée, Rossignol, pour l’opposition, réclamait une minute de silence. Et, dans cette ambiance de plomb, Alary toujours égrenant d’invraisemblables et ahurissantes propositions. La plus saisissante, absurde ? La création, dans la future grande région, « d’un cinquième niveau de gouvernance regroupant présidents de régions, de métropoles, d’agglos et de conseils généraux afin de traiter tous les sujets territoriaux d’égal à égal ». Et moi qui croyais tout connaître d’élus régionaux jamais à court d’idées pour conserver pouvoirs et privilèges! Accordons tout de même à notre président intérimaire le mérite de nous avoir apporté la preuve, s’il le fallait, d’une incommensurable et ruineuse propension à la démagogie intéressée. Voilà qui augure mal , du côté de Montpellier, de la fusion de Midi Pyrénées avec le Languedoc-Roussillon; et qui nous fait espérer trouver, du côté de Toulouse, un peu de cet esprit de responsabilité perdu sur les rives du Lez. On a encore le droit de rêver à quelques jours de Noël!
Tiens, c’est une surprise ? Une Commission du Sénat décide de rendre leur intégrité à l’Alsace et au Languedoc-Roussillon ! Ces gens là, douillettement entretenus par la République incarnent la tradition. Sauf que comme le disait le grand Jean Jaurès, dans la tradition, il faut laisser les cendres et garder les braises. Et les élus de la Région Languedoc-Roussillon de crier victoire.
Hier avait lieu le colloque «l’Occitanie à l’heure de la réforme territoriale», organisé par Païs Nostre, à Narbonne, en présence de nombreux élus du Languedoc-Roussillon et de Midi-Pyrénées. Décevant, de l’avis même d’un des conférenciers du matin. Et, finalement, recouvrant leurs interventions fort intéressantes, un recyclage de vieilles thèses occitanistes enrobées d’une langue de bois politicienne, l’après midi. À l’exemple de cette sortie de Gérard Onesta, vice-président du conseil régional Midi-Pyrénées : «Il ne faut pas chercher midi à 14 heures De même qu’il est tout à fait logique que cette région s’appelle Languedoc, il est aussi légitime que cette nouvelle région compte deux assemblées, une à Toulouse et une autre à Montpellier, exactement comme à l’époque où Toulouse abritait le parlement du Languedoc et Montpellier l’intendant du Languedoc». Deux assemblées pour une seule région! La démagogie s’exprime aussi en occitan … Retenons seulement de Païs Nostre son accord pour une seule Région, et, accessoirement, rappelons leur, quand même, que notre région c’est aussi le Roussillon, le grand oublié du jour, et qu’on y parle le catalan …
Monsieur Rossignol, qui préside le groupe UMP au Conseil Régional du Languedoc-Roussillon, s’est enfin mis à chanter hier en fin de journée. Après avoir lancé trois appels virils contre la candidature d’Alary, qu’il tient pour un vilain petit canard, il a déroulé, de son perchoir Montpelliérain, des phrases composées dans un style d’une légèreté toute wagnérienne .